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Full text of "Histoire naturelle des colibris : suivie d'un supplément à l'Histoire naturelle des oiseaux-mouches : ouvrage orné de planches dessinées et gravées par les meilleurs artistes : et dédié A.M. le Baron Cuvier"

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HISTOIRE NATURELLE 


DES COLIBRIS, 


SUIVIE 


D'UN SUPPLÉMENT 


À L’'HISTOIRE NATURELLE 


DES OISEAUX-MOUCHES. 


PARIS. —IMPRIMERIE DE RIGNOUX, 


RUE DES FRANCS-BOURGEOIS-S-MICHEL, N° 6. 


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SUIVIE 


D'UN SUPPLÉMENT 


A L'HISTOIRE NATURELLE 


DES 


OISEAUX-MOUCHES ; 


OUVRAGE ORNÉ DE PLANCHES 
DESSINÉES ET GRAVÉES PAR LES MEILLEURS ARTISTES; 


ET DÉDIÉ 
AÆ À. E Baron. ENV. 
PAR R P! LESSON. 


Lorsque le grand esprit Tezcatlipoca ordonna que les eaux se 
retirassent , Tezpi fit sortir de sa barque un vautour, le Zopilote 
( Vultur aura) ; l'oiseau qui se nourrit de chair morte ne revint 
pas, à cause du grand nombre de cadavres dont était jonchée la 
terre, récemment desséchée. Tezpi envoya d’autres oiseaux, parmi 
lesquels le Cozrsri seul revint en tenant dans son bec un rameau 
garni de feuilles; alors Tezpi voyant que le sol commencait à se 
couvrir d’une verdure nouvelle, quitta sa barque près de la mon- 
tagne de Colhuacan. (DE Humsozpr, Vues des Cordilières, p. 227.) 


PARIS. 
ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE, 


ÉDITEUR DU VOYAGE AUTOUR DU MONDE DU CAPITAINE DUPERREY, 


» 


RUE HAUTEFEUILLE, N° 25, 


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A Monsieur 


. Baron Cuvier 


Cand icr de Le Lou -d Âonneur, 
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Lon publique, " ue des Duarante de g  Aca- 
dernie fransaue, Gecrclaue Perhetuel” de 
L'Ncadernie des sciences ; Pro/ies Cuir - 
nstrateur de AMbuseinn national d'Histoire 
naturelle, Profpeur d'Cnaloniè compharee 
au College de France j Membre des - Cca- 
dences  Sociètei royales des seuences de 
CR TE EL. à 
Pockholr d Édinbourg À de Copenhague , 
de Potirque , de Cuour, de Bausre , de 
Moderne ; des Pays Bus, de Caleutte, de 
L SG Ocucte L'ymeenne de Londres, etc. ElCr 


Cu celebre - Culeur de V'Asatoue compatse, 
du Signe animal, de Gssemens fossiles, des Ri- 
sofnfions fi globe, el de Pistoe Des Poissons, dc. 


R. P. LESSON. 


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PRÉFACE DE L'AUTEUR. 


L'ouvrage que nous offrons aux amateurs est 
la suite obligée de notre Æistotre naturelle des 
oiseaux-mouches. Les colibris, en effet, n’ont 
point de caractèrés génériques qui leur soient 
propres; et les naturalistes comprennent les uns 
et les autres sous le nom de 7rochilus, univer- 
sellement sanctionné par l'usage dans nos livres 
classiques. 

Le succès de notre Æistoire naturelle des oi- 
seaux-mouches a de beaucoup dépassé les pré- 
visions de l'éditeur, et les exemplaires en ont 
été vivement recherchés à l’étranger, et surtout 
en Angleterre et en Allemagne. Un grand nombre 
de journaux scientifiques ou littéraires en ont 
parlé avec une bienveillance * dont nous sommes 
reconnaissans : quelques autres, plus spéciale- 
ment consacrés par leur titre à l'examen des pu- 
blications journalières sur les sciences naturelles, 
ont affecté de la passer sous silence. Les éloges 
que nous n'avons jamais sollicités nous ont fait 
plaisir par le désintéressement des auteurs des 
articles qui nous concernent; et, quant aux cri- 


: Entre autres le Journal de la cour de Londres , dans son n° du 16 
janvier 1830. 


vii] PRÉFACE 
tiques de détails, elles pourraient s'exercer avec 
fondement sur plusieurs points, que nous indi- 
querions volontiers nous-mêmes à ceux qui se- 
raient disposés à se livrer à un examen que la 
matière au reste est à nos yeux loin de comporter. 
En classant les oiseaux -mouches conservés 
dans les collections de Paris, nous avions cru 
pouvoir renfermer en soixante planches toutes 
les espèces que nous avions sous les yeux. Vers 
la moitié de notre travail, les communications 
obligeantes qui nous furent faites exigèrent une 
augmentation de cinq livraisons en sus du nom- 
bre promis. Notre dix-septième et dernière li- 
vraison avait à peine vu le jour, que de toutes 
parts les amateurs et les collecteurs dont l’atten- 
tion avait été éveillée, nous adressaient des es- 
pèces nouvelles ou non figurées, ou bien des oi- 
seaux - mouches, déjà connus sans doute, mais 
revêtus d’un plumage tout différent de celui sous 
lequel on les rencontre le plus habituellement. 
Sous ce rapport, il nous a fallu donner un Sup- 
plément aux oiïiseaux-mouches, et, telle est la 
variété et la richesse infinie de la nature en ce 
genre, qu'une année ne s’écoulera pas sans que 
des découvertes ne viennent encore nécessiter de 
nouveaux fascicules à tous ceux que nous avons 
donnés et que nous donnons en ce moment. Dans 
notre Supplément, on sera étonné en effet de la 


DE L'AUTEUR. IX 
richesse et de l'éclat de certaines espèces que 
nous ferons connaître aux amateurs pour la pre- 
mière fois. 

Le nombre des colibris ne s’est point accru 
dans les mêmes rapports que les oiseaux-mou- 
ches ; car aux treize espèces vraies qu’on peut 
admettre, nous n’en ajouterons qu’une quator- 
zième. Ce n’est pas que les auteurs systématiques 
n’en décrivent un plus grand nombre, mais la 
plupart de celles qu’ils peignent vaguement, 
ou d’après les écrits de Séba, de Fernandez, de 
Klein, de Brisson même, ne sont que les äges 
divers d’une même espèce, ou des oiseaux qui ne 
sont pas des colibris. 

Cette histoire naturelle a été pour nous une 
source de jouissances pures. Elle a servi de dé- 
lassement à des études plus sérieuses, et, bien 
qu'elle ne paraisse à de graves esprits qu’une 
œuvre futile et légère, nous serons amplement 
dédommagés des heures que nous lui aurons 
consacrées si les amateurs peuvent y puiser des 
distractions douces et utiles. Par suite, nous ne 
tairons pas non plus que le genre Zrochilus est 
à nos yeux un des plus embrouillés et des plus 
difficiles de toute l’ornithologie, et qu'il n’est pas 
aussi aisé qu’on pourrait le croire au premier as- 
pect, d’en distinguer les espèces et d’en éclairer 
la synonymie. 


x / PRÉFACE DE L'AUTEUR. 

Peu d'auteurs ont ajouté au catalogue des: es- 
pèces connues un plus grand nombre de nou- 
velles que nous ne l’avons fait. Cette circonstance 
tient à ce que plusieurs savans et amateurs ont 
bien voulu mettre à notre disposition les oiseaux 
de leurs collections. Ainsi, grâce à MM. Geoffroy 
Saint-Hilaire père et fils, nous aurons figuré les 
colibris et les oiseaux-mouches du Muséum : 
nous sommes redevables à la bienveillance de 
M. le duc de Rivoli d’avoir pu décrire et faire 
peindre ceux de sa riche galerie, si généreusement 
mise à la disposition des naturalistes. D’autres 
secours nous ont été accordés par les commu- 
nications du prince de Wied, de MM. Audenet, 
de Longuemard , ete. Mais nous ne saurions taire 
les facilités que nous ont procurées les collections 
de MM. Florent Prévost, Canivet, Verreaux, 
Dupont, Gui, par le grand nombre d'individus 
qu’elles nous ont permis de publier et d'étudier. 


HISTOIRE NATURELLE 


DES 


COLIBRIS. 


Ramassés dans leurs formes, robustes dans 
les proportions qui leur furent départies, les 
colibris ne se distinguent nettement des oi- 
seaux-mouches que par un bec fléchi en demi- 
cercle dans toute sa longueur. Cependant ce bec, 
si notablement arqué, plus fort proportionnel- 
lement, se trouve toutefois recourbé chez un 
grand nombre d’oiseaux-mouches, qui établis- 
sent ainsi le passage d’une tribu à l’autre. Au- 
cun caractère positif, aucun détail d’organisa- 
tion tranchée ne sert donc à isoler les colibris 
des oïseaux-mouches, et, sous ce rapport, leur 
distinction nominale ne repose que sur l’habi- 
tude et sur des nuances que l’œil apprécie plu- 
tôt que l'intelligence, et qu'il est presque impos- 
sible d'exprimer par des mots. Dans le genre 
Trochilus on ne doit raisonnablement reconnaître 
que trois races, qui seraient les Ornismyes, les 


Ramphodons, et les vrais Colibris. 
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2 HISTOIRE NATURELLE 

Les anciennes relations de voyageurs réunis- 
sent, sous le même nom, les colibris et les oi- 
seaux-mouches; et comme elles les décrivent en 
quelques lignes, et seulement sous le rapport de 
leurs riches vestitures, il en résulte qu'on ne 
peut le plus souvent savoir de quelles espèces 
leurs auteurs veulent parler. D'ailleurs on les 
confond en outre fréquemment avec les Sucriers 
ou Soui-Mangas de l’Ancien-Monde, et il n’est 
pas rare de lire dans des Voyages aux Indes, aux 
Moluques ou sur les côtes d'Afrique, l'indication 
de colibris, lorsqu'il est positivement démontré 
que leur race ne quitte point la région inter- 
tropicale du Nouveau-Monde. Sous ce rap- 
port la patrie de ces volatiles est bien plus res- 
treinte que celle des oiseaux-mouches, que nous 
avons vus se répandre par des latitudes assez 
froides, soit dans lhémisphère nord, soit dans 
l'hémisphère sud, puisque, par exemple, le Ru- 
bis vitaux États-Unis, et le Sasin sur la côte N. O. 

Ainsi les narrations de Thevet, de Labat, de 
Jean de Léry, de Rochefort, de Fermin et de 
Bancroft, parlent indifféremment de colibris ou 
d'oiseaux -mouches sans désigner les espèces 
dont on peut plutôt soupconner l'identité avec 
celles dont nous possédons des descriptions 
exactes qu’on n’a les moyens de Faffirmer. 

Le mot français colibri est pris de la langue 


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DES COLIBRIS. 3 
des Caraïbes , au dire de Buffon. Ce nom, qu’on 
trouve écrit dans les vieilles relations, cokbri ou 
colubrt, nous paraît plutôt dériver du vieux fran- 
çais col brillant, parrapport aux belles plaques cha- 
toyantes de la gorge, travesti en langage créole 
des nègres des îles, à moins qu’on ne préfère y 
voir un diminutif du mot latin coluber, expri- 
mant l’inconstance des reflets dont brille leur 
plumage. 

Dans quelques cantons du Brésil, les colibris 
portaient anciennement, chez les naturels, le 
nom de Guainumbt, et celui de /oitzitzil chez 
les Mexicains, ou Æoitzitzillin, ainsi que l’écrit 
Fernandez. Mais ces dénominations appartien- 
nent aussi aux oiseaux-mouches. Les divers noms 
qu’on trouve mentionnés dans l’indigeste com- 
pilation de Séba ne méritent point qu’on les 
adopte sans discussion, et cet auteur est le 
seul qui ait cité les Vayauhquitotoil, les Tsioer, 
les Xakopit ou petits rois des fleurs, comme 
synonymes de colibris; et il en résulte que ces 
noms appartiennent à des Cinnyris ou même à 
d’autres oiseaux. Quant aux créoles espagnols 
ou portugais d'Amérique, ils leur ont transporté 
la dénomination de Bec-fleurs ou de Picaflores, 
de même que les Anglais leur donnent celle de 
Humming-birds, ou d’Oiseaux-Mouches. 

Klein appliquait aux colibris le nom scientifi- 


A HISTOIRE NATURELLE 


que de Falcinellus, Brisson choisit ceux de Mel- 
lisuga ou Suce-fleurs, de Polythmus, que Linné 
changea très abusivement en celui de 7rochilus. 
Hérodote, en effet, donnait ce dernier nom à un 
oiseau des bords du Nil, qui va chercher dans/la 
gueule même du crocodileles sangsues qui s’y atta- 
chent. Or, M. Geoffroy Saint-Hilaire a prouvé que 
ce Zrochulus était le Sag-saq des Arabes ou la Cha- 
radrius ægyptius d'Hasselsquist, très voisin du 
petit ?luvier à collier de nos rivages. Qu'y a-til 
de commun entre un oiseau riverain et le co- 
libri, si preste dans ses mouvemens, si gracieux 
dans ses formes, si pompeux dans ses habits, et 
qui ne quitte point la Zone torridienne ? 
Buffon, en généralisant ses idées sur les coli- 
bris, s'exprime ainsi: « La nature, en prodi- 
guant tant de beautés à l’oiseau-mouche n’a pas 
oublié le colibri, son voisin et son proche parent. 
Elle l'a produit dans le même climat et formé 
sur le même modèle : aussi brillant, aussi léger 
que l’oiseau-mouche, et vivant comme lui sur 
les fleurs, le colibri est paré de même de tout 
ce que les plus riches couleurs ont d’éclatant, 
de moelleux, de suave; et ce que nous avons 
dit de la beauté de l’oiseau-mouche, de sa viva- 
cité, de son vol bourdonnant et rapide, de sa 
constance à visiter les fleurs, de sa manière de 
nicher et de vivre, doit s'appliquer également 


DES COLIBRIS. 5 
au colibri : un même instinct anime ces deux 
charmans oiseaux ; comme ils se ressemblent 
presque en tout, souvent on les a confondus 
sous un même nom, et Marcgrave ne distingue 
pas les colibris des oiseaux-mouches, et les ap- 
pelle indifféremment du nom brésilien Guai- 
numbr. » 

La plupart des auteurs attribuaient aux coli- 
bris une taille plus forte qu'aux oiseaux-mou- 
ches, et le bec recourbé en arc, tandis qu’il est 
droit et un peu renflé à la pointe chez ces der- 
niers. Mais combien d’oiseaux-mouches, tels que 
le Barbe-bleu, l'Hirondelle et autres, présentent 
une légère courbure de leur rostre, en même 
temps que de véritables ornismyes sont venus 
protester par leur grande taille, entre autres Île 
Patagon, de l'incertitude qui doit régner lors- 
qu’on veut tenter une démarcation que la nature 
a laissée indécise! Cependant, élargi à la base et 
convexe, le bec d’un colibri s’amincit graduelle- 
ment pour se terminer en une pointe lisse, et, 
toutes choses égales, il est toujours plus robuste, 
plus fort que celui d’un oiseau-mouche. Enfin, 
les colibris ont les membres plus courts, plus ra- 
massés, les ailes plus larges et plus longues que 
celles des oiseaux-mouches, et par l’ensemble de 
leurs formes corporelles, c'est le même type mo- 
difié seulement par quelques nuances légères. 


6 HISTOIRE NATURELLE 

Une seule tribu paraît nettement circonscrite ; 
c’est celle des Campyloptères , dont les tiges des 
rémiges sont aplaties, très larges et creusées en 
sillon, dans leur portion moyenne. 

Deux formes seulement sont propres aux coli- 
bris. Aucun d'eux ne présente, comme on l’ob- 
serve chez les oiseaux-mouches, de ces parures 
accessoires placées sur la tête et le cou et qui 
sont disposées en aigrettes , en huppes ,en hausse- 
cols, aussi légers qu'admirables par leur éclat. 
Une plus grande uniformité préside aussi à la 
disposition des rectrices ; la queue, légèrement 
étagée et cunéiforme, est débordée par les longs 
et minces prolongemens des deux plumes moyen- 
nes, ou bien la queue conserve, dans sa médiocre 
longueur, une disposition légèrement fourchue, 
ou le plus souvent rectiligne ou un peu arrondie. 

: Les colibris à longs brins, quel que soit l'éclat 
de leur livrée ou la modestie des couleurs qui la 
teignent, ont cela de particulier de porter un 
plumage rouge de rubis, ou vert-doré en dessus, 
mais d’avoir, soit du rouge, soit du roux, ou du 
gris roussätre en dessous , tandis que toutes les au- 
tres espèces, le Ramphodon etle simple exceptés, 
ont le plumage vert, vert-noir, avec du vert émé- 
raude ou du noir séricéeux dans leur vestiture. 

Nous savons que les oiseaux-mouches vivent 
en grand nombre dans les forêts du Brésil, de la 


DES COLIBRIS. 7 
la Guiane et dans la partie septentrionale du 
Paraguay Ces trois contrées, et notamment les 
îles Antilles, sont aussi la patrie des colibris. 
Mais, un fait très remarquable et qui nous 
paraît des plus positifs, c'est que les colibris 
semblent impérieusement réclamer, par leur con- 
stitution, la vive chaleur de la zone Torride 
qu'ils ne quittent jamais, tandis que les oiseaux- 
mouches , en apparence moins robustes, ne crai- 
gnent point de s’aventurer par des latitudes 
refroidies, soit dans les États-Unis, soit dans la 
Nouvelle-Écosse et à la côte N. O., soit au Chili et 
dans la Patagonie. MM. Schiede et Deppe :, en 
s'élevant sur le mont Orizabaza, trouvèrent 
encore des oiseaux-mouches butinant sur les 
fleurs orangées des Castillias, à dix mille pieds 
au dessus du niveau de la mer, mais aucun voya- 
geur n'indique des colibris au delà des Tropi- 
ques; et, quant à ceux décrits par d’Azzara, il 
se pourrait que ce fussent de grands Campylop- 
tères , ainsi que nous le soupçonnons avec quel- 
que fondement. On doit à M. Bertéro, botaniste 
très connu, collecteur d’une rare intrépidité, 
qui, nouveau Robinson, est resté volontairement 
dans l’île de Juan Fernandez pour y recueillir 
les végétaux qui en composent la flore, de savoir 


* Edimb, philosophical Journal, octobre 1820, p. 203. 


8 HISTOIRE NATURELLE 


que trois oiseaux-mouches vivaient sur cette pe- 
tite île isolée, rendue à jamais célèbre par le 
roman de Foë. Une de ces trois espèces est ad- 
mirable, dit M. Bertéro; or, cette particularité, 
si neuve, prouve complètement l'identité de 
création de Juan Fernandez avec celle du Chili, 
dont cette île est distante de r2o lieues, en même 
temps que les oiseaux-mouches rappellent sur ce 
point un type de volatile si commun dans les 
îles du golfe du Mexique et qui s'est maintenu 
dans toutes les îles Antilles. Le Chili, le Pérou, 
la Californie et le Mexique ont rivalisé dans ces 
derniers temps par les espèces qu'ils nous ont 
envoyées, et tout porte à croire que nous en re- 
cevrons encore un grand nombre de complète- 
ment inconnues; mais de tous les envois de ces 
contrées si neuves, Jamais nous n'avons vu une 
seule dépouille de colibri. Cette race serait-elle 
donc confinée sur cette portion de l'Amérique 
chaude que baigne l'océan Atlantique? C’est du 
Brésil, c'est de la Guiane, mais principalement 
de Saint-Domingue, de Porto-Rico, de la Ja- 
maïque, que proviennent les espèces que nous 
aurons à faire connaître. 

La parure des colibris est analogue à celle des 
oiseaux-mouches; c’est le même luxe de plu- 
mage, c’est la même richesse dans les habits. 
Qu'il serait difficile de remonter à la source de 


DES COLIBRIS. 9 
ces vives couleurs! que la cause de ces téintes 
chatoyantes, de ces reflets d’émeraude, de ce 
grenat scintillant au jour, de ce bleu de saphir 
s'irisant en pourpre, en bleu céleste ou en noir, 
serait embarassante pour ceux qui visent à expli- 
quer les phénomènes de cette nature féconde, 
mère commune de tous les êtres! Dirons-nous, 
avec certains physiologistes, que les matériaux 
de cet éclat métallique sont transportés dans 
le sang et élaborés à la surface du derme, 
pour ces corps accessoires du système cutané , 
nommés plumes? ou plutôt, nous bornant à la 
théorie de la polarisation de la lumière, trouve- 
rons-nous l'explication vraie et unique de ce 
phénomène dans la texture propre de ces mêmes 
plumes, dont les barbules sont creusées en un 
sillon concave, dont les facettes multiples ren- 
voient, sous mille incidences, les rayons lu- 
mineux? Cette dernière opinion est générale- 
ment admise; c’est du moins celle qui satisfait 
le mieux la raison , tout en expliquant le phéno- 
mène, sans dire pourquoi brille plutôt telle 
couleur que telle autre, et comment :l se peut 
que le même moyen produise une aussi grande 
variété d'effets. 

Toutes les épithètes du vocabulaire des gem- 
mes et des métaux précieux, prodiguées aux 
oiseaux-mouches, l'ont été également aux coli- 


10 HISTOIRE NATURELLE 

bris. Il est de fait que le vert doré ou cuivré, 
qui le plus souvent colore leur vestiture, est 
encore embelli par la richesse du vert émeraude 
qui scintille sur la gorge, ou par le rubis et le 
grenat qui l'entourent d'un hausse-col pompeux, 
ou bien se confond avec le noir de velours ou 
le bleu azur, qui règnent sur la gorge et sur la 
poitrine. Parfois du roux gracieusement har- 
monié avec le vert doré, s'étend ou sous le corps 
ou entoure le cou. Parfois enfin, la livrée entière 
est celle d’un rubis teint d'orange, orné de to- 
paze encadrée d’or, resplendissant de tous les 
feux du soleil. 

Les membres robustes des colibris aident sin- 
gulièrement l'extrême activité de leur vie tout 
aérienne. Rarement fixés sur les branches des 
arbres, presque toujours volant avec la rapidité 
d’un éclair qui jaillit; voletant en d’autres cir- 
constances, et frappant si vivement l'air, qu'ils 
paraissent immobiles devant la fleur dont ils 
effeuillent les pétales ; leur locomotion dans l'air 
est favorisée par des rémiges primaires très 
longues, très solides, qui donnent à leurs ai- 
les cette disposition mince, dolabriforme, si 
puissante pour le vol de longue haleine, car 
cette organisation est aussi celle des Martinets. 
Or, les colibris semblent être presque toujours 
en mouvement; et lorsqu'ils se livrent au repos 


DES COLIBRIS. II 
ce n’est jamais qu'à de courts intervalles. La 
nourriture des colibris consiste presque exclusi- 
vement en très petits insectes, qu'ils vont saisir, 
à l’aide de leur long bec recourbé, au fond des 
corolles , où le suc miellé les attire. C'est surtout 
dans les cloches des fleurs de bignones, de ba- 
nistères, ou dans les calices des mélastômes, etc. 
qu’ils font d’abondantes récoltes. Leur langue 
tubuleuse , très extensible et terminée par deux 
lames disposées en pincettes, arrête avec une 
extrême facilité les petites mouches, les petites 
chenilles, qu'ils semblent rechercher de préfé- 
rence. Le genre de nourriture des colibris ne 
paraît pas aujourd'hui devoir être mis en doute. 
Badier, le premier, affirma , en 1778, avoir trouvé 
dans leur gésier des insectes, et notamment des 
araignées. Beaucoup d'écrivains nièrent ce fait, et 
persistèrent à croire que les colibrisetles oiseaux- 
mouches se nourrissaient exclusivement du miel- 
lat qu’ils puisaient au fond des corolles. Mais des 
voyageurs modernes ont définitivement prouvé 
que ces petits et gracieux oiseaux étaient insec- 
tivores ou entomophages. 

Les colibris sont parfois solitaires, ou parfois 
réunis en grand nombre sur les arbres en fleurs 
qui les attirent. C'est alors qu'ils imitent parfai- 
tement un essaim de guépes bourdonnantes se 
croisant en tous sens , se dirigeant vers une fleur, 


12 HISTOIRE NATURELLE 

la quittant aussitôt, se jetant à droite, à gauche, 
par saccades aussi vives que brusques et sans 
mesure. Le plus souvent les colibris s’effraient au 
moindre bruit, à la vue d’un objet inaccoutumé 
qui vient frapper leur vue perçante. D'autres 
fois ils se lancent étourdiment dans les piéges 
qu’on leur tend, et souvent nous en avons vu 
venir presque nous heurter dans les halliers où 
nous les guettions. Dans la campagne ils volent 
au hasard et sans but arrêté; mais, dans les fo- 
rêts, il est bien rare que leur rendez-vous ne 
soit pas quelque oranger ou quelque érythrina 
épanouis. 

Les colibris paraissent très ardens en amour. 
Is poursuivent leur femelle en poussant des pe- 
üts cris aigus, et il paraît que celle-ci fait deux 
pontes dans l’année. Leur nid, tissé comme celui 
des oiseaux-mouches avec la bourre de coton ou 
la ouatte d’un bombax et d’un asclépias entrelacé 
de légers brins d'herbes fins et déliés, recouvert 
de Jichens est placé sur la bifurcation de quelque 
rameau, et collé par la base avec de la gomme. 
La femelle pond deux œufs blancs d’un volume 
en rapport avec la taille de l'oiseau : elle les couve 
de treize à quinze jours, en témoignant le plus 
vif attachement à ses petits, qu’elle nourrit avec 
des alimens élaborés et digérés avant d’être dé- 
gorgés. Avec des soins minutieux il est possible 


DES COLIBRIS. . de 
d'élever en domesticité de jeunes colibris, et de 
nombreuses tentatives couronnées de succès soit 
dans les colonies, soit en Angleterre, soit même 
à Paris, ne permettent point de doutes à cet 
égard. 

Leur chasse se fait par les mêmes procédés que 
ceux que nous avons assez longuement énumérés 
dans notre Ærstoire naturelle des Oiseaux-Mou- 
ches. 

A ces renseignemens rapides, dont nous n’a- 
vons été qu'historien , se borne à peu près ce que 
l'on sait des mœurs et des habitudes des colibris. 
Ne doit-on pas être étonné que personne , au mi- 
lieu des générations quise heurtent et qui se pres- 
sent dans les colonies d'Amérique, n’ait éclairei 
ce point d'histoire naturelle, ainsi que tant d’au- 
tres qu'enveloppe une profonde obscurité! Dans 
ces climats brülans l'ame et l'esprit énervés par 
la chaleur , ne sont plus accessibles qu’à ce besoin 
de jouissances qui abrutit la presque totalité des 
races humaines. L'or, étant le signe représentatif 
du bonheur matériel, se trouve être seul but de 
toutes les ambitions, de toutes les carrières; et 
de quel intérêt seraient des observations délicates 
qui charment l'esprit, demandent le calme du 
cœur et la serénité de l'imagination , en ne con- 
duisant point aux honneurs et à la fortune !l! 

Le seul usage que les peuples, dans l'enfance 


14 HISTOIRE NATURELLE 

de la civilisation , aient cherché à retirer des co- 
libris, a été de mettre en œuvre leurs plumes 
brillantes pour en faire des tableaux ou pour en 
composer des parures. Mais les Européens, à l’é- 
poque où les arcanes mystérieux jouissaient de 
lav ogue, crurent que le Guainumbi pouvait gué- 
rir les rhumatismes : aussi trouve-t-on ce colibri 
mentionné dans la Pharmacopée de Lémery 
comme possédant des propriétés efficaces sous 
ce rapport. 

L'organisation générale des colibris ne diffère 
pas de celle des oiseaux-mouches. Elle présente 
d’ailleurs les particularités suivantes : 

Le bec est allongé, légèrement recourbé , à dos 
convexe, s’'amincissant successivement jusqu’à la 
pointe; celle de la mandibule supérieure, est re- 
courbée, et l'extrémité de l’inférieure, excessi- 
vement aiguë. La première, plus large que la 
deuxième qu'elle recouvre, a ses bords roulés en 
dedans, le plus ordinairement lisses, et parfois 
garnis de dents saillantes assez nombreuses. L'in- 
férieure a ses côtés droits et ses branches séparées 
jusqu'au milieu; des plumes petites et serrées 
couvrent les fosses nasales, qui semblent se con- 
tinuer sur les côtés du bec par une rainure peu 
marquée. Les narines sont très petites, peu dis- 
cernables, et percées sous un repli membraneux 
en fente longitudinale sur le rebord mème des plu- 


DES COLIBRIS. 19 
mes frontales. Leur cou est court, leur tête assez 
grosse, le corps robuste, les ailes en faux, mais 
plus larges et plus droites que celles des oiseaux- 
mouches. L’extrémité des ailes atteint l'extrémité 
de la queue ou la dépasse, excepté chez les espè- 
ces, qui ont cette partie terminée par deux brins. 
Les tarses, très courts et très faibles, ont les trois 
doigts antérieurs presque égaux; l’externe, le 
plus faible, est intimement soudé au médian. 
Leurs ongles petits sont très acérés et fortement 
crochus. De légères scutelles recouvrent les doigts 
et les tarses, et ceux-ci sont emplumés jusqu'au 
dessus du talon et parfois jusqu'aux doigts ; la 
plante des pieds est calleuse. Tout indique que 
ces oiseaux ne marchent jamais sur le sol, et 
qu’ilsse reposent perchés surles petites branches 
des arbres. La queue est composée de dix rec- 
trices , assez raides, à barbes serrées, larges, et 
sont ou pointues ou arrondies à leur sommet. 
La queue affecte une forme rectiligne ou lé- 
gèrement arrondie, et parfois les deux rectrices 
moyennes s’allongent en rubans minces et trai- 
nans. 

Tout a été sacrifié au vol : aussi l’aile est-elle 
solidement fixée au corps, et des muscles à ten- 
dons robustes sont en possession de la mouvoir. 
Les baguettes des rémiges, aplaties et recourbées , 
sont d’une rare solidité, et la première surtout 


16 HISTOIRE NATURELLE 


est la plus longue de toutes. Les neuf rémiges 
primaires qui suivent la première sont réguliè- 
rement étagées; elles se raccourcissent successi- 
vement jusqu'aux secondaires; celles-c1, au nombre 
de cinq, sont très courtes , tronquées à leur som- 
met, et toutes de même longueur, de manière 
qu’elles paraissent simplement destinées à rem- 
plir le vide que fait laile à l'épaule en s’é- 
ployant. Cette forme particulière de rame aé- 
rienne, est reconnue la plus parfaite pour un 
vol de longue haleine; et, si l’on ajoute à cela 
une queue large mue par un croupion vigoureux, 
on se rendra aisément compte de la force que 
manifeste un aussi petit corps que celui d’un co- 
libri. Toutes les couvertures soit alaires, soit 
caudales, sont très serrées, et toutes les plumes 
sont coupées en écailles arrondies, à barbules bi- 
barbulées et creusées en facettes. Les abdomi- 
nales sont abondamment fournies de duvet, et 
sont presque toujours blanches. Comme la langue 
des oiseaux-mouches, celle des colibris se com- 
pose de deux tubes accolés, jouissant d’une 
grande élasticité, que deux branches de l'os 
hyoide disposées en ressort peuvent détendre 
en lançant à une certaine distance les deux lames 
spatulées qui la terminent. Ces deux lames, bifur- 
cation marquée de l’extrémité de la langue, min- 
ces et aplaties, en s’accolant l’une à l’autre, 


DES COLIBRIS. 17 
saisissent l’insecte qui sucçait le fond d’une fleur, 
permettent au tube arrondi et contractile de 
la langue de l’entrer d’un seul coup dans l’æ- 
sophage. Ces lames ont leur bord externe plus 
épais, servant de support à un feston membra- 
neux, mince, diaphane, garni en dedans de pa- 
pilles nerveuses très développées, arrangées avec 
symétrie comme le sont les dents d’un peigne 
sur leur partie solide. (Consultez l'explication de 
la pl. XXV, consacrée aux détails anatomiques.) 


IT. : 2 


. ” 
18 HISTOIRE NATURELLE 


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(PLANCHE [°°.) 


LE RAMPHODON TACHETÉ. 


(RAMPHODON MACULATUM. Less.) 


Cet oiseau, découvert au Brésil par M. Dela- 
lande fils, a été pendant plusieurs années assez 
rare, mais de nombreuses dépouilles sont venues 
dans ces derniers temps le multiplier dans les 
collections des amateurs de Paris. 

Le colibri que nous nommons Ramphodon 
a cinq pouces six lignes de longueur totale, et 
dans ces dimensions le bec entre pour seize li- 
gnes et la queue pour vingt. Les mandibules 
sont, la supérieure noire, l’inférieure blanche, 
et noirâtre à sa pointe seulement. Les tarses sont 
grèles, blanchätres ; les doigts seulement sont 
très minces, et les ongles assez longs, falcifor- 
mes. Les ailes, dont les rémiges sont larges, à 
tiges consistantes, sont presque aussi longues 
que la queue. Celle-ci est large, étoffée, com- 
posée de rectrices arrondies au sommet, et les 
externes sont moins longues que les moyennes , 
ce qui donne à l’ensemble de la queue une dis- 
position faiblement étagée. 


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RAMPHODON TACHIEÈTIR, Mâle 


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Public par Arthus Bertrand 


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DES COLIBRIS. 19 

Un vert-brunûtre teint le dessus de la tête; ce 
vert est à reflets rouge-cuivrés sur le dos; mais 
comme le bord des plumes est cerclé de brun, 
il en résulte une sorte de disposition écailleuse 
pour chacune d'elles, plus marquée sur le crou- 
pion, où le bord est d’un roux vif. Un sour- 
cil assez large, roux-clair, surmonte l'œil; du 
brun-noir teint la région oculaire; les côtés des 
joues et le devant du cou sont recouverts de 
plumes allongées, d’un roux-marron doré fort 
éclatant, et sur lequel tranche , au milieu et entre 
les deux faisceaux, une ligne de petites plumes 
écailleuses, noires, qui naît sous la mandibule 
inférieure et descend sur le devant du cou. La 
poitrine, le haut du ventre et les flancs sont 
variés de flammèches blanchâtres et noirâtres, 
longitudinales et larges, qui se teignent de rous- 
sâtre sur les flancs et le bas-ventre. Les couver- 
tures inférieures de la queue sont larges, rousses, 
à flamme noire au centre. 

Les épaules sont du même vert-cuivré qui 
teint le manteau. Les rémiges sont d’un brun 
pourpré, excepté les plumes secondaires qui 
sont marquées de blanc à leur extrémité. Les 
rectrices sont, en dessus, les quatre moyennes, 
d’un vert-cuivré bronzé fort éclatant, qui passe 
au pourpre-doré sur la base des plus externes, 
dont l'extrémité est d’un blond-roux vif et écla- 


DE 


20 HISTOIRE NATURELLE 
tant; le dessous est moins doré, mais présente 
les mêmes dispositions dans la coloration. 

Cet oiseau habite les environs de Rio-Janeiro, 
au Brésil, principalementsur le mont Corco-V’ado. 

Le Ramphodon tacheté a été décrit, pour la 
première fois, sous le nom de Trochilus nævius, 
par M. Dumont de Sainte-Croix (Dict. sc. nat., 
tom. x (1818), pag. 99 : plus tard par M. Vieil- 
lot (Encyclop. ornith., t. n1, p. 548, et Nouv. 
dict. d’hist. nat., tom. xxvirr, pag. 431); Tem- 
minck, pl. col. CXX, fig. 3; Drapiez, Dictionn. 
classique d’hist. nat. (1823), tom. 1v, p. 320. Il 
a aussi été figuré dans la planche IV du tom. 3, 
inédit des Oiseaux dorés de Vieillot. Sa diagnose 
est la suivante : 

Bec noir et blanc; dos vert-cuivré ; gorge not- 
râtre ; côtés du coù jaune-buffle; ventre gris, ta- 
cheté de noir; queue verte pourprée et rousse en 
dessus, à rectrices notres sur leur surface supé- 
rieure et d'un roux franc en dessous *. 


* Le sous-genre RamPnonon, Ramphodon, Lesson, pourrait 
être ainsi caractérisé : 

Bec droit, allongé, prismatique ; mandibule supérieure légère- 
ment voütée, épaisse, élargie, à arète vive, terminée en pointe 
recourbée, aiguë, unciforme ; sillon nasal allongé et narines percées 
en scissure oblique, étroite, au dessous des plumes du capistrum ; 
mandibule inférieure élargie, sillonnée en dessous et terminée par 
une pointe aiguë, redressée ; bords de la mandibule supérieure re- 
couvrant ceux de l’inférieure, et des dents fortes et prononcées 
vers l'extrémité de chacune d'elles. 


Fire 


COLIBRI TOP À ZE » Male adulte. 


Publie par Arthus Bertrand. 


Pretre’ pire. Âemond impres! Coutant seulp 
/ ÿ 


DES COLIBRIS. 21 


LABLLELERULELLELELRÈLELLVLLLLELL RS LALLLLULELELIULELLLLELLLULLEL VE UE LELVELLS EL D 


(Br: EL) 


LE COLIBRI TOPAZE, MALE :. 


(FROCHILUS PELLA. Linné.) 


Le colibri Topaze, bien que la plus vulgaire 
des espèces de la tribu, est cependant une des 
plus riches par sa parure, une des plus éclatantes 
par la rare beauté de son plumage. Le feu du 
rubis, le pourpre du saphir, le jaune translucide 
et pur de l’opale; des teintes tranchées, des 
nuances douces et harmoniées , semblent se heur- 
ter, se fondre, se combiner pour composer, à 
cet oiseau, une livrée merveilleuse. « Le colibri 
« Topaze paraît être, indépendamment de sa 
« queue, le plus grand dans ce genre, dit Buf- 
« fon ; il en serait aussi le plus beau, si tous ces 
« oiseaux, brillans par leur beauté, n’en dispu- 
« taient le prix, et ne semblaient l'emporter tour 


: Cette espèce aurait pour diagnose les phrases suivantes : 

Mäle adulte (pl. II) : rouge de rubis et orangé; gorge topaze 
chatoyante et or; deux longs brins minces et acuminés. 

Variété tapirée (pl. IL) : le corps couvert çà et là de plumes 
blanches. 

Jeune mâle ( pl. IV ): la gorge et le dessus du corps vert-éme- 
raude : les rectrices allongées manquant. 

Femelle (pl. V): verte; gorge rouge; point de brins, De la 
Guiane, 


CE 


5a HISTOIRE NATURELLE 

« à tour à mesure qu'on les admire. » Quel éclat 
ce colibri doit emprunter des lieux qu’il anime, 
qu’il vivifie par sa présence. Qu'on se figure en 
effet les rayons du soleil frappant sur ce corps 
pourpre, qu’un vol rapide emporte comme une 
flèche de feu au milieu des larges feuilles en pa- 
rasols des canna, dans les guirlandes rameuses 
des passiflores ou sur les aigrettes des eugenia 
et des poinciades! Il se plaît, dit-on, sur les 
rives des fleuves de la Guiane française, où 
l’on voit un assez grand nombre pendant l'été; 
et là, les individus épars rasant la surface de 
l'eau, à la manière des hirondelles, poursui- 
vent les moucherons, qui forment leur pature, 
et vont se reposer sur les petites branches des 
arbres environnans ou sur les rameaux dessé- 
chés. Parfois ils aiment à se percher sur les tiges 
brisées par le vent et que charrient les ondes 
mêmes des rivières. 

Le colibri Topaze paraît être l'oiscau que 
Klein (Avium, n° xv, p. 108) a décrit sous le 
nom de Æalcinellus gutture viridi, et on en 
trouve une figure dans les glanures d'Edwards 
(pl. XXXITT , p. 559), sous ce titre : Zhe long tai- 
led Humming-bird, ou de colibri à longue queue. 
Brisson le mentionne (Ornith., tom. 11, p. 690) 
sous celui de colibri rouge à longue queue de 
Surinam. On en trouve aussi une représentation 


DES COLIBRIS. 23 
coloriée dans les planches enluminées de Dau- 
benton et de Buffon (pl. DXCIX, fig. r et 2) 
et dans les Miscellanea de Shaw (pl. DXIIT). 
C'est le Trochilus pella de Linné (esp. 2); de 
Latham (Index, esp. 2); d'Audebert (Oiseaux 
dorés, tom. 1, pl. Il, pag. 15); de Vieillot (En- 
cyclop. ornith., tom. n1, p. 554 et pl. CXX VIII, 
- feuill. 5); de Lesson (Traité d’ornith., p. 288, 
pl. LXXVIIT, f 1); de Dumont de Ste-Croix 
(Dict. sc. nat., tom. x, pag. 44); et de Drapiez 
(Dict. classiq. d’hist. nat., tom. 1v, p. 320). La 
description de Buffon (Édit. de Sonnini, t. xvI1, 
p. 258) est parfaitement exacte. 

Le colibri mâle adulte à cinq pouces six lignes 
de l'extrémité du bec à la terminaison de la 
queue, mais en n’y comprenant point les prolon- 
gemens des deux pennes moyennes, qui dépas- 
sent les autres rectrices de près de trois pouces. 
Le bec est fort, robuste, long de onze à treize 
lignes, et entièrement noir; les tarses sont em- 
plumés jusqu’à la naissance des doigts assez 
forts, et de couleur jaunâtre, même sur les on- 
eles ; les ailes, robustes et larges, atteignent pres- 
que la fin des vraies rectrices, et celles-ci, 
assez robustes , terminées en pointe à leur som- 
met, sont légèrement inégales ; les deux pennes 
moyennes s’allongent pour donner naissance à 
deux brins minces, étroits, à bords peu nets, 


24 HISTOIRE NATURELLE 

un peu élargis à l'extrémité, terminés en pointes 
très caduques : ces brins sont d’un noir violâtre 
uniforme, et se croisent à leur extrémité, en se 
recourbant l’un et l’autre en dedans. Cette dis- 
position constante lui a valu des créoles de 
Cayenne, suivant Sonnini, le nom de Coëbri à 
queue fourchue. 

Quant aux couleurs qui teignent le plumage 
de cet oiseau, elles sont aussi variables que le 
jeu de la lumière qui décompose ses rayons sur 
les facettes de chaque plume. Vu au jour, sa li- 
vrée étincelle du feu du rubis passant au rouge 
incandescent obscurei. Un noir de velours enve- 
loppe la tête, et sous la gorge chatoie une plaque 
de velours vert dans l'ombre, de vert d’éme- 
raude, encadrée de noir velours sous les rayons 
lumineux obliques, et d’un jaune d’or opalin lors- 
que la lumiere frappe directement. 

Mais analysons en détail les beautés caracté- 
ristiques de ce colibri. 

Les plumes du front, du dessus de la tête, de 
l’occiput et des joues sont d’une nature douce et 
séricéeuse, et sont colorées en noir velours à 
reflets mats et violâtres. Ce noir descend sur le 
cou et forme en devant une écharpe qui encadre 
le plastron écailleux de la gorge et de la partie 
antérieure du cou. Ce plastron, formé de plumes 
arrondies, embriquées et taillées en écailles, 


DES COLIBRIS. 25 
jouit de la translucidité et de la verdeur de 
l’'émeraude ; mais la plus grande partie des écail- 
les centrales possèdent des tons dorés et opalins 
des plus vifs et des plus brillans. 

Le cou, le manteau, les couvertures des ailes, 
le thorax, l'abdomen et les flancs sont colorés en 
rouge de feu métallisé et doré d’une manière 
splendide et étincelante. Ce rouge de feu se dé- 
grade et s’affaiblit sur le dos, où il se mêle au 
vert-cuivré-rouge doré et émeraudin, qui colore 
les plumes uropygiales et les couvertures supé- 
rieures de la queue. Le milieu du ventre et le 
pourtour de l'anus sont brun-duveteux; les plu- 
mes tibiales sont d’un blanc pur, et les couver- 
tures inférieures sont amples et d’un vert doré 
extrêmement frais. 

Les rémiges sont d’un brun pourpré, qui est 
propre à presque toutes les espèces d’oiseaux- 
mouches, maisles ailes présentent du vert-cuivré- 
rouge sur les épaules, et les rémiges secondaires 
tronquées sont d’un marron vif que relève une 
bordure brun-pourpré, et en dessus une ligne 
verte dorée. 

La queue est diversement peinte, suivant la 
teinte des rectrices. Les deux moyennes sont d’un 
vert-doré frais; les deux latérales qui bordent 
les premières sont marron à leur naissance et 
brunes dans leur moitié terminale. Enfin les 


26 HISTOIRE NATURELLE 

deux plus externes de chaque côté sont d’un 
blond léger et partout de nuance également 
douce. 

Le colibri Topaze est certainement l'espèce la 
plus commune et la plus belle de la tribu des co- 
libris. On le rencontre aux environs de Cayenne, 
et dans toute la Guiane, d’où il nous est fré- 
quemment expédié pour les collections d’ama- 
teurs. 

Le male, lorsqu'il perd ses deux rectrices allon- 
gées, a été décrit comme espèce par Brisson et 
par Buffon. C’est le colibri violet de Surinam, 
de l'Enl. DXCIX , f. 2; le 7rochilus violaceus de 
Linné (esp. 31), et de Latham (esp. 7), et le 
Polythmus Cayanensis violaceus de l'Ornitholo- 
gie de Brisson (t. ur, p. 683), dont plusieurs 
traits ont rapport au colibri Grenat. 


; 


PAS 


COLIBIRI TOPAZIE, Varicte Lapirée . 


Public par Arthus Bertrand. 


3 € Du Q > / 
Pretre Pur. Remond enprert Coutaril LOUP. 


DES COLIBRIS. 27 


LAB LAB LAB UVELLRLVELLE LEE LAURE ULELLELLELUULLS LOVE URRLUVRULEULLLLELOBEUETES 


(PL. IL.) 


LE COLIBRI TOPAZE, MALE. 
VARIÉTÉ ALBINE. 


(TROCHILUS PELLA. Linné, Varietas.) 


La variété que nous figurons dans cette plan- 
che, et l’oiseau-mouche modeste que nous repré- 
sentons pl. VI du Supplément, sont venus nous 
offrir deux exemples remarquables d’une ten- 
dance à l’albinisme dont les oiseaux à reflets mé- 
talliques paraissaient exempts. Cette disposition 
particulière des plumes à se décolorer et à former 
des taches blanches ou grisâtres au milieu du 
plumage, est ce que quelques auteurs ont parfois 
appelé plumage tapiré. On se rappelle que les 
perroquets ont souvent leur livrée émaillée de 
jaune ou de blanc sur un fond vert, et l’on croyait 
que cette coloration exceptionnelle était pro- 
duite par les naturels des forêts du Nouveau- 
Monde, à l’aide d’un procédé qui leur était par- 
üculier, et qui consistait à arracher des plumes 
de l'oiseau et à frotter la surface de la peau dé- 
nudée avec le sang d’une rainette américaine, 
seule propre à amener cette dégénérescence des 


28 HISTOIRE NATURELLE 

plumes. Tout porte à croire que ce tapirage 
n'existe point; que les plumes qui se décolorent 
sont dues à un état maladif et à un défaut d'énergie 
dans la sécrétion des matières colorantes du sang, 
et que, semblables aux cheveux qui blanchissent 
au milieu d’une chevelure noire et encore dans 
sa vigueur primitive, ces plumes sont desséchées 
à leur bulbe et ne tirent plus qu’une nourriture 
insuffisante jusqu’à leur chute. Sans doute qu’en 
arrachant les plumes sur le corps de quelques 
volatiles , et en répétant plusieurs fois ce procédé, 
qu'il en résulte une inertie ou un affaiblissement 
des vaisseaux , et que les plumes se décolorent et 
se panachent, ainsi qu'on le remarque chez la 
plupart de nos oiseaux de basse-cour, dénaturés 
ou plutôt modifiés par un défaut d'exercice, une 
nourriture parfois non appropriée complètement 
à leur organisation. La tendance à l’albinisme est 
donc un état maladif du système pileux tégumen- 
taire, que produisent les influences du climat 
froid, la nourriture et quelques circonstances 
particulières non encore définies. 

Le jeune colibri Topaze à plumage varié de 
blanc ne diffère de l'adulte que par les teintes 
moins vives, moins brillantes de son plumage : la 
gorge est plus franchement verte, lenoir dela tête 
est moins séricéeux, et le rouge du corps tire vo- 
lontiers sur le rouge briqueté. Des plumes , d’un 


DES COLIBRIS. 29 


blanc pur, sans aucune tache, sont éparses au 
milieu des plumes rouges, et tranchent par leur 
opposition sur le ventre, le dos, les flancs et le 
croupion qu'elles émaillent. Les deux brins des 
pennes moyennes ne sont encore que naissans ; 
à peine ont-ils huit lignes, et leur forme étroite, 
mince, et leur couleur d’un brun clair, prouvent 
que l’individu n'avait pas encore pris sa livrée 
complète. 

Cette variété, très remarquable, appartient au 
musée de Paris, et provient de Cayenne. Elle est 


figurée pl. VIT du tome 111, inédit, des Oiseaux 
dorés de Vieillot :. 


: Nous citerons plusieurs fois ce troisième tome des Oiseaux 
dorés, dont nous avons eu communication pendant quelques heures, 
grâce à l’obligeance de M. Florent Prévost. Ce volume manuscrit, 
grand in-folio, enrichi de vingt-cinq dessins de M. Prêtre, et com- 
prenant trente-cinq descriptions, fut vendu par M. Vieillot à la du- 
chesse de Berry, et ne sera sans doute jamais publié. Peut-être 
même qu'il n’est plus en France. Nous regardons comme un devoir 
de citer les espèces figurées par ce laborieux ornithologiste, que la 
science vient de perdre. n°1, le colibri Lazulite (il est reproduit dans 
la galerie du même auteur ); II, le colibri Arlequin; IIT, le colibri 
Brun (c’est notre Ornismya lugubris, pl. XX XVIII }; IV, le colibri 
Tacheté (c’est notre Ramphodon maculatum ); V, le colibri à Col- 
lier rouge; VI, le colibri à Cravate; VIT, le colibri Topaze, Ta- 
cheté; VIII, le Verdor (c’est notre Ornismya sapho, pl. XXVII ); 
IX, l’oiseau-mouche bec en scie (c’est l’oiseau-mouche Pétasophore, 
pl. I); X, l’oiseau-mouche Glaucope; XI, l’oiseau-mouche Rubis- 
émeraude; XIZ, l’oiseau-mouche Azuré; XIII, loiseau-mouche à 
gorge blanche; XIV, l’oiseau-mouche Delalande; XV, l’oiseau- 
mouche Magnifique; XVI, l’oiseau-mouche à oreilles blanches 
(c’est notre Ornismya Arsenii, femelle, pl. XXVIT); XVII, loi- 


Re : — 


30 HISTOIRE NATURELLE 


seau-monche à queue singulière; XVIII, l’oiseau - mouche à tête 
grise; XIX, l’oiseau-mouche Versicolore ( c’est un jeune Delalande, 
pl. XIX de notre Supplément); XX, le Vert et gris ; XXI, l’oiseau- 
mouche à longue queue, couleur d’acier bruni; XXII, oiseau-mou- 
che Superbe {c'est notre Natterer, pl. XVI); XXII, l’oiseau-mouche 
Duc; XXIV, l’Améthiste; XX V, l’oiseau-mouche Minulle; XXVI, 
l’oiseau-mouche à queue rousse, XX VII, le Quadricolore; XX VIII, 
le Chalibée ( Ornismya Vieillotit,N. pl. LXIV ); XXIX, le Langs- 
dorff; XXX, l’oiseau-mouche Mystacin; XXXI, l’oiseau-mouche 
Géant; XX XII, l’oiseau-mouche Géant, femelle; XX XIII, l’oiseau- 
mouche Jules Verreaux (c’est notre Ornismya sephanioides , plan- 
che XIV ); XX XIV, l’oiseau-mouche Dufresne (c’est l’oiseau-mou- 
che aux huppes d’or, femelle ); et XX XV, l’oiseau-mouche Prêtre 
( c’est l’oiseau - mouche aux huppes d’or, jeune âge ). 


IL 


CG @) LL I 12 IRI 4ù @) I > A W/ [D > Jeune male en plumage incomplet . 


Public per Arthus Bertrand. 


Pretre pire ; Remond impres* Coutant seulp : 


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Matt . 
Ar 


DES COLIBRIS. 31 


ARR LVEUTLLEVU LAS LE LVL LLLUVRLLEUTELLE AR LLEUUL LIRE VELLLLRLLEUEIARLLTESS 


(Pr. IV.) 


LE COLIBRI TOPAZE, MALE. 


PLUMAGE DE JEUNE AGE. 


(TROCHILUS PELLA. Linn.) 


Le colibri Topaze mâle, dans sa livrée incom- 
plète, diffère de l’âge adulte par les couleurs de 
son plumage, et surtout par le manque des brins 
qui terminent les deux rectrices moyennes. Cet 
age tient par sa robe le milieu entre la ves- 
titure de la femelle et celle du mâle. 

Le jeune colibri-topaze a donc moins de cinq 
pouces de longueur totale. Son bec est noirâtre 
et ses tarses sont d’un jaune-serin très clair. Le 
dessus de la tête, du cou, du dos, les épaules et 
le croupion sont d’un vert doré uniforme, bien 
que cà et là reflètent des teintes de cuivre rouge, 
et que des plumes rougeätres apparaissent au mi- 
lieu des vertes. Dans la dernière année de la jeu- 
nesse de ces individus, le dessus de la tête est 
mélangé de vert doré et de noir de velours, et un 
collier rouge brun-pourpré se dessine au bas du 
cou. 

Les écailles de la gorge sont mal circonserites, 


32 HISTOIRE NATURELLE 


d’un vert-émeraude souvent interrompu par du 
brun : du violet, du noirâtre, règnent sur le haut 
du thorax et au dessus du plastron gemmacé. Le 
milieu du ventre est d’un rouge rubis vif et étin- 
celant, tandis que les flancs et les côtés de la 
poitrine sont d’un vert doré auquel se joint un 
mélange de brunâtre et même de roux près de 
l'épaule et sur le rebord de l’aile. Les couvertures 
inférieures de la queue sont d’un vert doré-éme- 
raudin. Les rémiges sont d’un brun-pourpré, et 
les rectrices sont colorées comme dans l’âge par- 
faitement adulte, excepté que les latérales sont 
parfois d’un blond sale et terne. 

M. Florent Prévost nous a communiqué plu- 
sieurs dépouilles de la livrée que nous venons de 
décrire. 


lretre pu 


COLIBRI TOPAZE , 


Public par Arthus Bertrand. 


lemond unpres ! 


Femelle . 


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DES COLIBRIS. 33 


AB ISÈLVIITRS EN LU RÉULE LE LR RS ER VOL LUEUR LES LR LEE LULU ULLULLL RQ en 


GPE AVES 


LE COLIBRI TOPAZE, FEMELLE. 


(TROCHILUS PELLA. Linné.) 


La femelle du colibri Topaze diffère complète- 
ment du mâle par la taille et par le plumage. 
Elle a été figurée par Audebert, pl. IT de ses 
Oiseaux dorés. 

Son bec est noir, ses tarses jaunes , et les plumes 
tibiales d’un blanc de neige. Sa longueur totale 
est de cinq pouces. Le bec seul a dix lignes, et la 
queue est pointue, conique, par le raccourcisse- 
ment des deux pennes les plus externes; les deux 
moyennes étant les plus longues, bien qu’elles 
ne soient point terminées par les brins que le 
sexe mâle a seul reçus en partage. 

Tout le dessus du corps, à partir du front, sur 
les joues, le cou, les épaules, le dos, le croupion 
et les couvertures supérieures de la queue, est 
d’un vert-émeraude métallisé, franc et très pur. 
Parfois cependant des reflets rougeûtres et cui- 
vrés apparaissent sur l’occiput et sur le cou. Les 
ailes en dedans, et sur leur rebord, sont roux- 
marron, et les rémiges brun-pourpré. 

Une plaque chatoyante mal circonscrite re- 


ÎE: 3 


34 HISTOIRE NATURELLE 

couvre la gorge. Elle est formée par quatre ou 
cinq rangées longitudinales de plumes écailleuses 
colorées en cuivre rouge, lorsqu'elles sont frap- 
pées par la lumière, mais en brun-rougeatre lors- 
qu'elles sont mal éclairées. Cet effet est du à ce 
que chaque plume rouge, à son milieu, est en- 
tourée ou frangée par un cercle gris. 

Les plumes du devant du cou, de la poitrine, 
du ventre et des flancs sont d’un vert-doré bril- 
lant, mais dont l'effet est terni par un reflet gri- 
sâtre, dü à ce que chaque plume de ces parties, 
vert-émeraude dans sa plus grande étendue, est 
bordée de gris mat. La région anale est grisâtre 
et les couvertures inférieures sont d’un vert-doré 
bleu. 

Les deux rectrices moyennes, terminées en 
pointe obtuse, sont d’un vert-foncé très doré. 
Les deux latérales qui les suivent de chaque côté 
sont en entier d’un bleu-violet brillant, et les 
deux externes sont d’un roux-cannelle vif, quel- 
quefois taché de brun sur les bords et à la base. 


lretre PUiaX 


Publie par Arthus Bertrand. 


Remond unpres{ 


NC » Male adulte. 


Coutant: scup 


! 
| 
| 


DES COLIBRIS. 35 


VAR LELTELVELTLLRLLE SIRET REA LERTORLRERRELLELELRLILSE RE ES DR D RRR RER RE LES EE D 


(Pr. VI) 


LE COLIBRI A BRINS BLANCS, MALE :. 


(TROCHILUS SUPERCILIOSUS. Linné.) 


De tous les colibris connus, l'espèce qui nous 
occupe est celle qui possède le bec le plus long 
et le plus robuste, car il n’a pas moins de vingt- 
deux lignes de longueur ; sa forme est celle 
d’un cylindre légèrement recourbé et terminé 
en pointe. La mandibule supérieure est épaisse, 
d’un noir mat; l’arète qui sépare les narines est 
assez vive, et prononcée. La mandibule infé- 
rieure, sillonnée sur le côté par un canal très mar- 
qué qui règne sur presque toute son étendue, 
est d’un rouge-orange très vif dans l’état de vie, 
couleur que la mort ternit, et qui passe alors au 
jaune sale sur les dépouilles conservées dans les 
collections. 

Le corps de cette espèce a moins de deux 


: Mâle (pl. VI): est vert doré en dessus, gris én dessous; un trait 
gris sur l’œil ; la queue est étagée, brune, bordée de blanc; les deux 
rectrices moyennes sont faconnées en brins droits et allongés. 

Femelle (pl. VIT) : le corps est vert-cuivré en dessus, et roux en 
dessous. La queue est arrondie, sans brins, a rectrices d’un vert 


roussâtre, liserées de noir et bordées de blanc. Du Brésil. 


2 
J. 


30 HISTOIRE NATURELLE 

pouces, mais la queue, de sa naissance à l’extré- 
mité des deux brins allongés, a deux pouces huit 
lignes, ce qui donne à l'oiseau, pour dimensions 
ordinaires, six pouces six lignes. Ses formes sont 
assez robustes , ses ailes sont larges , et s'étendent 
jusqu'à la moitié des rectrices, et ses tarses sont 
proportionnés. 

Le dessus de la tête, du cou , des ailes, du dos, 
est d’un vert-cuivré à reflets métallisés rouges ; et 
le dessous du corps est d’un gris-brun teinté de 
roussâtre sur le corps, mais ardoisé sur la gorge. 
Deux traits blanc roux règnent sur la joue : le 
premier surmonte l'œil, et le second part de la 
commissure, et s'avance jusqu à l'oreille. Les cou- 
vertures supérieures de la queue sont amples, 
arrondies, d’un vert-cuivré peu éclatant, et fran- 
sées de roux vif, ce qui leur donne l'aspect écaillé. 
Les couvertures inférieures sont brunes au centre, 
et fauve-vif sur les bords. | 

Les ailes sont d’un brun-pourpré. La queue se 
compose de dix rectrices larges, régulièrement 
étagées, c’est-à-dire que les plus externes sont 
courtes , et que les suivantes augmentent succes- 
sivement jusqu'aux deux moyennes, qui se rétré- 
cissent pour s’allonger en deux brins étroits et 
grèles. La queue forme donc un deltoide ou une 
sorte d’éventail que surmontent ces deux brins 
grèles. Chaque rectrice est élargie, taillée en 


DES COLIBRIS. S 9 


triangle au sommet. La majeure partie est en 
dessus d’un vert-cuivré qui passe au noir mat, et 
que relève sur le bord une tache oblonge blanc 
roux. En dessous elles sont grises, puis noires et 
tachées sur leur rebord de blanc-roussâtre. Les 
deux rectrices moyennes, d’abord larges, sont 
vert-cuivré en dessus, et puis d’un blanc pur dans 
leur partie caudale rétrécie et étroite. Les tarses 
sont plombés. 

Le colibri à brins blanes, décrit sous ce nom 
par Buffon (Édit. de Sonnini, t. xvn, p. 264), et 
figuré enluminure pl. DC, f. 3, est le colibri à 
longue queue de Cayenne, de Brisson (Ornith., 
t. IT, p. 660); le Zrochilus superciliosus de Linné 
(Syst. nat., éd. Gmelin , esp. 3); de Latham (Index, 
esp. 3); d’Audebert (Ois. dorés, t. 1, pl. XVII et 
X VIIT) ; de Vieillot (Encycl. ornith., t. 11, p. 549 
et pl. CXXXIV, f 2); de Dumont de Sainte-Croix 
(Dict. se. nat., t. x, p. 46); et de Drapiez (Dict. 
classiq. d’hist. nat., t. iv, p. 317). 

Le colibri à brins blancs paraît commun à la 
Guiane. On dit qu'il se trouve aussi au Brésil. 

Le mâle, dans son jeune âge, se rapproche 
beaucoup de la femelle. Il lui ressemble, en ce 
qu'il n’a pas de brins à l’extrémité des deux rec- 
trices moyennes et que le dessous du corps est 
d’un rouge brunätre. 


38 HISTOIRE NATURELLE 


ER DD 6 D DS Se A A TR ARR RE ER US On 


LE COLIBRI A BRINS BLANCS, 
FEMELLE. 


( TROCHILUS SUPERCILIOSUS. Linné.) 


. La femelle du colibri à brins blancs diffère du 
mâle en ce qu’elle n’a point les brins allongés de 
la queue, qui sont les prolongemens des deux 
rectrices moyennes. 

Longue de près de cinq pouces, le bec seul a 
quinze lignes, et la queue dix-huit. La mandi- 
bule supérieure est noire, l’inférieure est jaune, 
ainsi que les tarses. Ses ailes sont étroites, pres- 
que aussi longues que la queue, et d’un brun- 
pourpré; les rectrices sont larges, à peu près 
égales, les plus externes sont généralement plus 
courtes que les moyennes, et toutes sont termi- 
nées en pointes à leur sommet. 

Le dessus de la tête est d'un vert-brunûtre 
assez terne; le cou, le dos, le manteau, les cou- 
vertures alaires et le croupion sont d’un vert- 
cuivré à reflets bronzés et rougeâtres, ce qui est 
dû à ce que chaque plume verte métallisée se 
trouve cerclée de roux. Les couvertures supé- 


PL. 7. 


LE IBRIN BLANC, Femelle. 


Publiée par Arthus Bertrand. 


lretre VAUT femond émpres! Coutant 5 «lp 


DES COLIBRIS. 39 
rieures de la queue sont larges et d’un vert-gri- 
satre, frangées de gris. 

Une tache jaunûtre oblongue colore l'œil en 
dessous. La gorge, le devant du cou, la poitrine 
et le ventre sont d’un roux brunâtre uniforme, 
plus clair ettirant au blanchätre sur le bas-ventre. 
Les couvertures inférieures de la queue sont lon- 
gues, rousses, ainsi que les plumes tibiales. 

La queue, qui est ample, arrondie, a ses 
deux rectrices moyennes vert-doré terminées de 
blanchâtre; toutes les autres sont d’un marron 
clair dans leur plus grande étendue, puis un noir 
métallisé naît sur leur bord externe, occupe, 
sous forme de bande oblique, leur portion termi- 
nale, excepté la pointe qui est blanche. Le des- 
sous de la queue ne diffère point du dessus. 

La femelle du colibri à brins blancs a été figu- 
rée par Audebert, pl. XVIII, du tome premier 
de ses Oiseaux dores. 


4 . # 
40 MO HISTOIRE NATURELS 


+ 2e » 
E 


LLS LS NS VERRE UE LUI LUE ULLULE LL ES LR LES LR LAS VRULULE LULUVE LEE LELEVE LEUR LAS 


(PL. VIIL) 


LE COLIBRI À VESTITURE TERNE ‘. 


( TROCHILUS SQUALIDUS. Natt.) 


Le colibri terne à la plus grande ressem- 
blance avec le colibri à brins blancs, mais ce- 
pendant il s’en distingue par sa taille plus faible, 
son bec, proportionnellement moins long, plus 
grèle, plus recourbé ; ses ailes à baguettes raides; 
ses rectrices moyennes, terminées chacune par 
une lame plus allongée. Cette espèce nous paraît 
être évidemment le Polythmus Brasiliensis de 
Brisson (t. 11, p. 671), bien que quelques traits 
de la description de cet auteur appartiennent au 
colibri Hirsute. | Fi 

Ce colibri est long d’un peu moins de six 
pouces. Le bec entre pour dix-huit lignes, et les 
rectrices moyennes pour vingt-sept lignes dans 
ces dimensions. Les ailes n’atteignent que la nais- 
sance des deux brins rubanés de la queue. Le 


* Mäle (pl. VIIT) : est vert-doré en dessus, et distingué par 
deux traits blancs au dessus et au dessous de l'œil. Le corps est gris 
en dessous ; les rectrices sont brunes , terminées de blanc, les deux 
moyennes se prolongent au de là des autres, sous forme de brins 
droits et minces. Du Brésil. 


Pré : 
retre Pre . 


OLIBIRI TEÈRNE 


Public par Arthus Bertrand. 


Lemond unpres C 


PL. 


Coutariu 


ô. 


DES COLIBRIS. Ar 
bec est noir, excepté la base de la mandibule 
inférieure qui est jaunätre. 

Le dessus de la tête est brun-verdâtre; tout 
le dessus du corps est d’un vert-cuivré assez 
brillant, passant au roux sur le croupion, ce qui 
est dù à chaque plume verte ou frangée de roux. 
Un trait noir traverse la région oculaire et colore 
l'œil en dessus et en dessous sous forme de deux 
traits bien marqués. La gorge est grise-brunûtre, 
mais à partir du menton une raie fauve descend 
sur le devant du cou et se perd avec le gris rous- 
satre de la poitrine et du ventre; les flancs sont 
gris et le bas-ventre est d’un roux assez vif. La 
région anale est blanchätre et les couvertures 
inférieures sont brunes, bordées de roux. 

Les ailes sont d’un brun-pourpré; la queue 
est médiocre, composée de rectrices très étagées, 
pointues à leur sommet, vertes et dorées à leur 
base en dessus, puis noires et bordées de blanc- 
roux à leur extrémité. Les deux rectrices moyen- 
nes sont brunes, puis blanc pur sur leur partie 
amincie et rubanée. 

Le colibri terne vit au Brésil. Il nous paraît 
être une race dégénérée par quelque influence 
locale du Brin blanc. Cependant, ses caractères 
spécifiques sont persistans, car nous avons eu 
sous les yeux un assez grand nombre de dé- 
pouilles qui se ressemblaient toutes, et qui ré- 


42 HISTOIRE NATURELLE: 
pondaient parfaitement aux individus rapportés 
du Brésil par M. Natterer. 

Cette espèce a été figurée par M. Temminck, 
pl. CXX, f. 1 de ses Oiseaux coloriés. Elle est 
décrite dans notre Manuel d’ornith. , t. 11, p. 74. 
On la rencontre au Brésil. 


Pretre AUTRE 


COLIBI 


) 
À 


| À VENTRE ROUX. 


Publie par Arthus Bertrand. 


lemond empresi 


€ outant Eur 7/4 . 


DES COLIBRIS. 43 


BL LELVELVILULELULRLILEELELULEITERLLELULELEEULRUE RS LU EULELERRULELLITOLLOLEUUR 


QBE EX) 


LE COLIBRI À VENTRE ROUX, MALE :. 


(TROCHILUS RUFIGASTER. Vieill.) 


Ce colibri est remarquable par sa petite taille, 
car il a, de longueur totale, à peine trois pouces 
six lignes, et encore le bec entre pour onze li- 
gnes et la queue pour treize, dans ces dimen- 
sions. Le bec est allongé, grêle, recourbé; la 
mandibule supérieure est mince, l’inférieure est 
jaune dans sa première moitié et noire à la pointe. 
Ses tarses et ses doigts sont très gréles, très 
minces, d’un jaune pur que relève Île noir des 
ongles. 

Le dessus de la tête, du cou, du dos, sont d’un 
vert-cuivré-rouge qui passe au roux-cannelle fort 
vif sur le croupion. Les ailes sont minces, très 
étroites, brun-pourpré; la gorge est blanchätre ; 
le cou et les côtés du cou, de même que le tho- 
rax, le ventre et les flancs sont d’un roux-doré 


* Mâle (pl. IX): vert-cuivré; le croupion et le dessous du 
corps sont d’un roux vif; un trait blanc occupe le derrière de l’œil ; 
la queue est arrondie, brune , terminée de roux, et les deux rec- 
trices moyennes s’allongent un peu pour donner naissance à deux 
brins courts. Du Brésil. 


bi 


AN HISTOIRE NATURELLE 

satiné; un trait noir borde une tache rousse sur 
la région auriculaire; une tache d’un noir mat 
se manifeste parfois sur le milieu du thorax. 

La queue se compose de rectrices étagées, 
minces , dont les deux moyennes dépassent un peu 
les latérales, sans former deux queues bien dis- 
tinctes, ainsi qu'on le remarque chez les colibris 
à brins blancs et sordides. Ses rectrices sont 
brunes, bordées et terminées de roux-blond. Les 
couvertures inférieures sont brunes, les supé- 
rieures sont rousses. Une teinte métallisée est 
répandue sur la surface supérieure des deux rec- 
trices moyennes. Les doigts sont nus. 

Les nombreux individus que nous avons étu- 
diés dans les collections publiques, et dans celle 
de M. Florent Prévost, ressemblaient tous à la 
description qu’on vient de lire, et provenaient 
du Brésil. 

M. Temminck dit que, chez le mâle, un trait 
noir paraît traverser l’œil et qu’une bande d’un 
blanc-roussätre forme le sourcil : que la queue 
est d’un noir-violet à reflets vert-doré et se trouve 
terminée de blanc. 

Si l’on s’en rapportait à la description de But- 
fon, cet oiseau aurait des brins blancs à la queue, 
et le dessous serait d’un jaune gris ou d’un bleu- 
roussâtre. Mais il est probable que Buffon con- 
fond ici notre espèce avec le colibri terne. 


PT NT ee AI 
+ _ ia 


DES COLIBRIS. 45 
Le colibri à ventre roux, représenté dans les 
planches de M. Temminck, n° CXX, figure 2, 
sous le nom de 7rochilus Brasiliensis, n’est point 
le colibri à ventre roussâtre de Buffon, nile 7ro- 
chilus Brasiliensis de Latham. Ces deux dernières 
synonymies appartiennent au colibri Hirsute, 
ainsi qu'il est facile de s’en convaincre par la 
phrase de l’ornithologiste anglais, qui ajoute à 
sa courte description : #&biis pennatis. C’est le 
Trochilus rufigaster de Vieillot (Encyclop. orni- 
thol.,t. 11, p, 591, et Nouv. Dict. d’hist. nat., 
t. vu, p. 397); et le Brin blanc, jeune âge, d’Au- 
debert (Ois. dorés, t. 1, pl. XIX). 


A6 HISTOIRE NATURELLE 


ASSIS RIRE LR LR RL RER LUE VS VE LUE VAS UE LR RUE LES SAR LÉ ER LORS LE RS LU ne SAR LATE RSS 


(Ps. X.) 


LE COLIBRI GRENAT, MALE :. 


(TROCHILUS AURATUS. Linné.) 


Ce colibri, un des plus anciennement connus, 
est aussi un des plus remarquables de cette tribu 
si favorisée, et décrit dans la plupart des livres 
d'histoire naturelle, 1l a souvent reçu plusieurs 
noms, suivant que son plumage variait en éclat 
ou en fraîcheur. Edwards, dans ses Glanures 
(pl. CCLXVT), figure cet oiseau sous le nom de 
red breasted humming-bird ou de colibri à gorge 
rouge, que Buffon distingua à tort du Grenat 
ordinaire , sous le nom de colibri à gorge carmin 
(édit. de Sonnini, t. xvui, p. 279), et que Linné 
(esp. 7) et Latham (esp. 12) introduisirent dans 
leurs Catalogues systématiques sous le nom de 
Trochilus jugularis. Le Grenat décrit par Buffon 
(édit. de Sonnini, Oiseaux, t. xvir, p. 262) est 
le Trochilus auratus de Linné (esp. 29); le 7ro- 
chilus granatinus de Latham (Synops., tom. 11, 
p- 792, esp. 11 et pl. XXXIV);le Zrochilus vio- 


1 Mâle (pl. X): plumage bleu-noir-velours; ailes vert-doré ; 
gorge grenat étincellante. De la Guiane. 


Plruo: 


L I GREÈNAT, 


Publié par Arthus Bertrand. 


Prétre pinx 


/emond unpr'es Coutant scudp 


DES COLIBRIS. 47 
laceus et auratus de Vieillot (Encycl. ornith., 
t. n,p. 255, pl. OXXX, f. 2, etpl. CXXIX, f.4); 
le 7rochilus auratus d’Audebert (Oiseaux dorés, 
t.1, pl. IV); de Dumont ( Dict. sc. nat., tom. x, 
p- 21); et de Drapiez (Dict. classiq. d’hist. nat., 
t. 1V, p. 318). C'est encore très probablement à 
cette espèce que doit se rapporter le Zrochilus 
venustissimus de Gmelin, et même le 7rochilus 
cyaneus de Latham. 

Le Grenat, ramassé et robuste dans ses for- 
mes, possède un bec très recourbé, comprimé 
sur les côtés; des ailes fortes, plus longues que 
la queue, et celle-ci est ample, large, et remar- 
quablement fourchue. 

Le colibri Grenat a quatre pouces six lignes 
de longueur totale , et le bec entre pour un pouce 
dans ces dimensions. Il est noir et sillonné sur le 
côté. Les tarses emplumés au dessous de l’arti- 
culation sont entourés de plumes tibiales noires, 
et les doigts et les ongles sont d’un brun décidé. 
Les rectrices sont larges, raides, et à extrémité 
arrondie. 

Le plumage du Grenat est remarquable par 
sa coloration. Il est, sur la plus grande partie du 
corps , d’un noir dont l'aspect et la douceur sont 
celui du velours le plus soyeux. Ce noir séricéeux 
est toutefois relevé sur le front par des petites 
plumes émeraudes, et par des reflets irisés et 


48 HISTOIRE NATURELLE 
légers qui dorent la sommité de chaque plume 
sur le dos et sur le cou. Un large plastron, formé 
de plumes écailleuses , naît sur la gorge et des- 
cend jusque sur le bas de la poitrine, n'ayant 
pour limites latérales que les côtés du cou, et 
possède une teinte carmin très brillante chatoyant 
en rouge-feu-doré, comme le grenat le plus pur. 
Toutefois cette coloration si splendide et si suave 
s'altère rapidement, et chez beaucoup d'espèces 
se ternit ou s’efface diversement, bien qu'il ne 
paraisse pas que les mâles, les femelles ou les 
Jeunes, aient une livrée qui leur soit spéciale. 
Cette espèce diffère, sous ce rapport, de tous les 
autres colibris. Jamais, du moins dans les milliers 
de peaux que nous avons vues, nous n'avons 
trouvé des modifications assez distinctes pour faire 
soupconner qu'elles appartinssent à des âges ou 
à des sexes différens de la livrée adulte parfaite. 
Le Grenat est aussi la seule espèce de colibri 
qui ait ses ailes, y compris les rémiges même 
primaires, colorées en vert-bleu-doré très bril- 
lant. Les couvertures supérieures et inférieures 
de la queue sont aussi de ce vert-bleu-métallisé , 
de même que les rectrices, qui possèdent de plus 
une teinte noire profonde, lorsque les plumes 
sont mal éclairées et que le vert-bleu très cha- 
toyant qui les colore reçoit obliquement les rayons 
lumineux. : 


DES COLIBRIS. 49 
Le colibri Grenat habite la Guiane, et nous 
est fréquemment envoyé de Cayenne. Devenu 
commun dans les collections, il a perdu de son 
charme et de son prix, mais par la beauté il riva- 
lise avec le colibri Topaze et éclipse la plupart 
des espèces nouvelles plus rares, et par consé- 
quent plus estimées. 


OX 
© 


HISTOIRE NATURELLE 


CR RAR RD LAS VAR RES ARR RS RAR RARE ARR RS AR LD À OR Q/R LR LR À LE LEUR LAS LAS 


(Pr. XL.) 


LE COLIBRI CYANURE, MALE :. 


(TROCHILUS VIRIDIS. ) 


Le colibri que nous nommons Cyanure, par 
rapport au bleu d'acier qui colore sa queue, 
est le Zrochilus viridis d'Audebert, de Vieillot 
(Enceyel. ornith., t. 1, p. 551,esp. 10, et Nouv. 
Dict. d'hist. hat., t. vi, p. 357); de Dumont 
(Dict. sc. nat.,t. x, p. 49); de Drapiez (Dict. 
class. d’hist. nat., t. 1v, p. 321). Il a été figuré et 
décrit, pour la première fois, dans les Oiseaux 
dorés d’Audebert, pl. XV, et Sonnini en a copié 
la description pour la placer dans son édition 
des OEuvres de Buffon (Oiseaux, t. xvir, p. 315). 
Linné, Gmelin et Latham ne paraissent point en 
avoir eu connaissance. 

Ce Colibri a quatre pouces six lignes de lon- 
gueur totale; ses ailes sont presque aussi longues 
que la queue, et celle-ci est à peu près rectiligne 


* Mäle (pl. XI ) : plumage en entier d’un vert-émeraude; queue 
d’un bleu d’acier. 

Jeune (pl. XV )? vert; une ligne verte bordée de blanc sous le 
corps; queue bleu d'acier terminée de blanc. De Porto - Rico 
(Maugé ). 


ce 


D 
TH) 


mil 


D) 


A) 


LE  CYANURE. 


Publie par Arthus Bert rand . 
Praäre pin 


Lémond unpres! 


Coutant rcuÿ 


DES COLIBRIS. GE 
ou du moins très légèrement arrondie. Le bec 
est assez allongé, peu recourbé; il est noir ainsi 
que les tarses; les rémiges sont brun-pourpré. 

Le plumage du corps est en entier d’un vert- 
émeraude doré et frais, plus sombre sur la tête 
et sur le cou, chatoyant vivement sur les cou- 
vertures de la queue. Celles-ci, composées de 
pennes, larges, arrondies à leur sommet, sont 
d'un bleu d'acier luisant, que relève un léger 
liseré blanc sur le rebord des rectrices externes. 

Le seul individu que nous connaissions de 
cette espèce est au Muséum d'histoire naturelle 
de Paris, où il a été déposé par Maugé, qui 
l'avait rapporté de Porto-Rico, une des îles 
Antilles. 


5 HISTOIRE NATURELLE 


CARLA Ÿ LOS LAS LUS ABLE VEUVE LR LUE LUE LES LUE LE RUES LA R LUE LUE RE EURE E GET 
(PL: ES 


LE HAÏTIEN, MALE :. 


(TROCHILUS GRAMINEUS.) 


Robuste dans ses formes, armé d’un bec long 
de treize lignes et gros à proportion, munis 
d’ailes aussi longues que la queue, qui est large et 
arrondie, ce colibri, à bec et à tarses noir-mat, a 
iout le dessus du corps d’un vert frais et brillant, 
à teintes dorées sur le croupion et sur le milieu 
du dos. Un large plastron occupe la gorge jus- 
qu’au thorax, en se perdant sur les côtés du cou. 
Les plumes écailleuses qui le composent ont 
l'éclat, la fraicheur et la pureté de l’émeraude de 
la plus belle eau. Le chatoiement de cette partie 
est donc d’un vert suave, bien qu'il disparaisse 
parfois pour produire un noir-velours par l’ab- 
sorption des rayons lumineux. Une large tache 
ovalaire d’un noir profond, à teinte et à douceur 


* Mâle (pl. XIT) : vert; gorge émeraude; poitrine et milieu du 
ventre noir de velours; plumes tibiales blanches; queue bleu 
d'acier. De Cayenne ({ Mus. de Paris); de Saint-Domingue (Vieillot). 

Jeune (pl. XII dés ) : vert-doré en dessus ; gorge noire et verte, 
bordée de roux ; milieu du ventre noirâtre , bordé de blanc; flancs 
vert-doré; queue violette , bordée de noir et terminée de blanc. 


Pire: 


LE HAITI N > Adulte. 


Publiée par Arthus Bertrand. 


l’retre LUTTE lemond mpres ! Coutant seulp 


DES COLIBRIS. 53 
de velours, sans reflets métalliques, occupe le 
devant de la poitrine. Le ventre est d’un brunätre 
sale, doré sur les flancs. La région anale et les 
plumes tibiales sont blanches. Les couvertures 
inférieures de la queue sont brunes, à reflets 
vert-doré sur leur bord. 

Les tiges des ailes, surtout de la première ré- 
mige, sont robustes et élargies. Les rémiges 
primaires et secondaires sont d’un brun-pourpré 
uniforme. Les rectrices sont larges, arrondies à 
leur extrémité, colorées en pourpre franc dans 
les trois quarts de leur longueur, et se trou- 
vent bordées à leur quart terminal et en entier 
à leur sommet, d’un noir-bronzé ; les deux 
moyennes sont complètement noir-bronzé à re- 
flets bleuatres. 

Le Haïtien habite, dit-on, la Guiane. M. Vieil- 
lot l’a fréquemment rencontré à Saint-Domingue, 
et peint en ces termes quelques-unes de ses habi- 
tudes. « Le colibri Haïtien se plaît aux alentours 
des habitations, d’où il ne s’écarte guère tant 
qu'il y trouve des arbres en fleur : lorsqu'il se 
perche, c’est plus volontiers sur une branche 
sèche et isolée, où souvent il étend sa queue en 
demi-cercle. Je ne l'ai jamais entendu chanter, 
mais quand il vole, surtout dans la saison des 
amours , il jette un cri continuel qui le fait re- 
connaître, même sans qu'on le voie. Ge petit 


54 HISTOIRE NATURELLE 

oiseau en souffre difficilement d’autres sur l’ar- 
bre où il a placé son nid; j'ai vu un Moqueur 
obligé de céder à ses poursuites. C’est en volti- 
geant sans cesse autour de lui, et en présentant 
continuellement son bec aux yeux de son anta- 
soniste, qu’il le force à prendre la fuite. » 

« J'ai un nid de ce colibri bâti sur une bran- 
che de cotonnier de Siam, plus grosse que le 
pouce. Le lichen qui en couvre l'extérieur est de 
la même espèce que celui de l'arbre. Il y avait 
deux petits dans ce nid, dont la gorge, la poi- 
trine et le ventre étaient bruns sans reflets. Chez 
quelques-uns les deux parties latérales de la 
queue étaient blanches à leur sommet. Je n'ai 
point trouvé de différence entre le male et la 
femelle. » 

Le Haïitien, que la plupart des auteurs nom- 
ment le Hausse-Col vert, et qui est figuré sous 
ce dernier nom, pl. IX des Oiseaux dorés d’Au- 
debert, est le Polythmus dominicensis de Bris- 
son (Ornith., t. 111, p. 672); le 7rochilus grami- 
neus de Linné, de Gmelin (Syst., esp. 30); de 
Dumont (Dict. se. nat., t. x, p. 48); de Drapiez 
(Dict. class. d’hist. nat.,t. 1v, p. 318); le 7rochi- 
lus pectoralhs de Latham (Ind., esp. 18); et de 
Vieillot ( Encycel. ornith., t. , p. 551, esp. 13); 
et même le 7rochilus dominicus de Linné (Syst., 
esp. 26); c'est le colibri Hausse-Col vert de Buf- 


DES COLIBRIS. 55 
fon (Édit. de Sonnini, Oiseaux, t. xvir, p. 283); 
et le colibri du Mexique, de la planche enlu- 
minée DCLXXX, fig. 2. Cest encore le plastron 
violet de Vieillot (Oiseaux dorés, tom. 1, plan- 
che LXX ). | 


a . . 


56 HISTOIRE NATURELLE 


ASIE LUE LIT RSR LS LLR LL S VU L LE LUE LUEUR VE LOL LLVE LUS LUE LUS LUE LAR A/R 


(PL. XII is.) 
LE HAIÏTIEN, JEUNE AGE. 


( TROCHILUS GRAMINEUS.) 


L'individu que nous regardons comme le jeune 
colibri Haïtien en mue, au moment où il va 
prendre la livrée d’adulte, a été figuré très exac- 
tement par Daubenton, pl. enl. DCLXXI, f.1, 
et décrit par Buffon sous le nom de Cokbri à 
cravate verte (Buffon, édit. de Sonnini, Ois., 
tom. XVII, p. 277); nom conservé par Audebert 
(Ois. dorés, t. 1, pl. X ); c’est le Zrochilus gu- 
laris de Latham (Ind., esp. 16); et le Zrochilus 
maculatus de Linné et de Gmelin (Syst., esp. 32). 

Les nombreux individus, sur lesquels repose 
notre description, nous ont tous donné quatre 
pouces huit lignes de longueur totale. Le bec 
entre, dans ces dimensions, pour treize ou qua- 
torze lignes, et la queue pour quinze. Le bec et 
les tarses sont noirs, les ailes minces et étroites, 
débordant l'extrémité de la queue. Celle-ci est 
arrondie, ample, à rectrices externes un peu plus 
courtes que les moyennes. 

Tout le plumage sur le corps est d’un vert- 
doré légèrement ondé, et tirant au brunâtre sur 
le sommet de la tête, ce qui est dû à une forte 


PE 19 Bis. 


Preuve pinæ. 


HAÏTIEN ; Jeune 


Publié par Arthus Bertrand. 


Remond impres{ 


A 

ap'e. 
LA 
LA 


Teillard soulp 


DES COLIBRIS. 57 
teinte brune fondue dans le vert qui colore les 
plumes de cette partie. Le devant du cou est 
occupé par une raie noire séricéeuse mat, au 
milieu de laquelle apparaissent des écailles d’un 
vert-doré brillant. Le noir est encadré, sur les 
côtés du cou, de blanchäâtre fortement nuancé 
ou marqué de taches rouille. Le haut du thorax 
est bleuâtre ainsi que deux larges raies qui bor- 
dent sur le ventre une raie noir-mat qui y règne 
dans le sens longitudinal. Les flancs et les côtés 
du thorax sont vert-doré. La région anale est 
blanche, etles couvertures inférieures de la queue 
sont d’un brun-roussätre. 

Les ailes sont brun-pourpré. La queue, d’une 
certaine ampleur, est formée de pennes arrondies 
au sommet , et les deux rectrices moyennes sont 
en entier d’un vert-brun-doré très foncé et sans 
tache. Les plus externes sont, dans leur moitié 
supérieure en dessus, marron, en dessous, vio- 
let-métallique, puis de couleur d’acier-bronzé à 
leur extrémité, à teinte terne en dessus mais très 
brillante en dessous, tandis que le bout est mar- 
qué par une tache d’un blanc net. 

Souvent les rectrices latérales qui suivent les 
deux moyennes sont bronzées ou bien d’un brun- 
mat. 

Ce colibri se trouve à Cayenne, et à ce qu'il 
parait aux Antilles. 


58 HISTOIRE NATURELLE 


le ART D RE LR LUE LR LD LUS LL UUE LEUR LED ALU VE LV LE LEE LUE LULU LR LUE LOL LED 


(PL. XII.) 


LE COLIBRI À PLASTRON NOIR, 
M oourret. 


(TROCHILUS MANGO.) 


M. Vieillot a figuré sous le nom de colibri La- 
zulite, Zrochilus lazulus (galerie, pl. CLXXIX ; 
texte, t. 1, p. 290; Encyclopédie ornith., t. u, 
p- 597, esp. 36 brs), un oiseau que nous n'avons 
pas vu, et qui se trouve seulement dans la col- 
lection de M. le baron Laugier de Chartrouse à 
Paris. M. Vieillot pense que ce colibri est distinct 
du Zrochilus mango des auteurs, bien que nous 
soyons tentés de le considérer comme l'individu 
parfaitement adulte. 

La description que M. Vieillot donne du 77o- 


* Mäle ( pl. XIII) : vert-doré en dessus ; dessous du corps noir- 
velours, puis bleu d'azur sur les côtés; queue pourprée, liserée au 
sommet de noir. 

Jeune adulte (pl. XIII bis). 

Jeune (pl. XIV ): tête grisâtre; plumage vert-doré en dessus ; 
devant du cou noirâtre; les côtés blanchätres. 

Femelie (pl. XV ): vert-doré en dessus; milieu du corps en des- 

- sous vert, bordé de blanchâtre ; queue bleu d’acier terminée de 
blanc. De la Jamaïque, du Brésil. 


PIS: 


COLIBRI À PLASTIRON NOIR, Adulte. 


Publié par Arthus Bertrand. 


sde ; ; 
l’retre prna . lemond umpres À Coutant seulp 


DES GOLIBRIS. 59 
chilus lazulus est celle-ci : « La tête, le dessus 
du cou et du corps, les couvertures supérieures 
des ailes et de la queue, sont d’un vert-doré à 
reflets, La gorge, le devant du cou, la poitrine 
et le milieu du ventre sont d’un bleu éclatant. 
Le bas-ventre, les couvertures inférieures de la 
queue, sont blancs ; les pennes alaires et caudales 
violettes, et la queue égale à l'extrémité. Il a de 
longueur totale quatre pouces six lignes et dix 
rémiges. On ne sait de quelle partie de l'Amérique 
méridionale provient cet oiseau. » Or, cette des- 
cription, à cela près du bleu pur du dessous du 
corps et des couvertures inférieures de la queue 
blanches, conviendrait en tout au Mango. N'ayant 
pas vu le seul individu sur lequel repose la des- 
cription et la figure de M. Vieillot, nous nous 
bornerons à émettre notre opinion, que nous 
croyons du reste très fondée. 

Le colibri à plastron noir, ou le Mango des au 
teurs, que nous représentons pl. XII, est le colibri 
de la Jamaïque, de Brisson (Ornith. , t. 1, p. 679, 
pl. XXXV, f. 2);le Larsestor Blackest Humminsg- 
bird de Hans Sloane (Jamaïc., t. 1, p. 308 , n° 40, 
pl. XV) ; le Bourdonneur de Mango d’Albin (Ois., 
t. it, pl XLIX) ; on lui donne pour synonymie la 
cinquième espèce de Guanumbi de Marcgrave 
(Brazil, p. 197), de Willugby (Ornith., p. 167), 


de Jonston (av., p. 135), de Ray (Synop. 187). 


FF ne. 


60 HISTOIRE NATURELLE 

C'est le Plastron noir de Buffon (éd. de Sonnini, 
t. xvI, p. 200, et pl. coloriées DCLXXX, f. 3); 
d’Audebert (Ois. dorés, t. 1, p. 20, pl. VIF); le 
Trochilus mango de Linné, de Gmelin (Syst., 
esp. 10); de Latham (Ind., esp. 20); de Dumont 
(Dict. se. nat., t. x, p. bo), et de Drapiez (Dict. 
class. d’hist. nat., t. 1v, p. 319). 

Le Plastron noir ou Mango a quatre pouces et 
quelques lignes de longueur totale. Son bec est 
robuste, noir, ainsi que les tarses, et peu re- 
courbé. Un vert-brunâtre colore sa tête, un vert- 
doré à teintes chaudes et brillantes couvre tout 
le dessus du corps et le haut des ailes. La gorge, 
le devant du cou, le thorax, sont d’un noir 
soyeux satiné, que relève latéralement des teintes 
de l’azur le plus suave. Les côtés du thorax et les 
flancs sont vert-doré. La région anale est blanc- 
pur. Les couvertures inférieures de la queue sont 
d’un blanc sale, dit Audebert (Ois. dorés, t. 1, 
p. 20); sur les individus que nous avons exami- 
nés, elles étaient d’un brun-pourpré. La queue 
est ample, presque égale ou même légérement 
échancrée. Les deux rectrices moyennes sont vert- 
brun doré. Toutes les latérales sont du pourpre- 
violet le plus luisant à bordure légère bleu d’a- 
cier et à terminaison brun-mat. 

Les ailes sont étroites, brun-pourpré, et aussi 
longues que la queue. Les couvertures supé- 


DES COLIBRIS. Gt 
rieures de cette dernière partie sont amples et 
d’un beau vert-doré. 

Le Mango varie singulièrement suivant les âges 
et même les saisons. Îl est donc probable que le 
lazulus n’est que l'oiseau en plumage complet. 

Le Mango habite la Jamaïque, et, à ce qu’il 
paraît, non-seulement quelques-unes des Grandes- 
Antilles, mais encore la Terre-Ferme , et aussi, 
dit-on , le Brésil et la Guiane. 


62 HISTOIRE NATURELLE 


DS LR RER LE LR LR D RE RL LR RS LR LR LL LR LES LR LUE LAS LEUR LEUR LA L LAVALE 


(Pr. XIIL bis. ) 


LE COLIBRI À PLASTRON NOIR, 
JEUNE ADULTE. 


( TROCHILUS MANGO. ) 


L’individu que nous représentons dans notre 
planche XIIT bis était remarquable par sa frai- 
cheur. Son bec, long de dix lignes, est peu re- 
courbé, d’un noir profond. Ses tarses sont bru- 
nâtres, ses ailes allongées brun-pourpré, sa queue. 
ample, élargie, rectiligne. + 

Tout son corps en dessus est d’un vert-noir 
métallisé brillant. Tout le dessous du corps est 
noir-velours, passant sur les côtés au bleu-azur 
suave. La région anale est blanche, et les couver- 
tures inférieures de la queue sont brunes, vertes 


et couleur d'acier. Les côtés du thorax et du 


ventre sont d’un vert-doré très frais. Les couver- 
tures supérieures de la queue, très larges, sont 
d’un vert-doré brillant. Les deux rectrices moyen- 
nes sont vert-noir doré; toutes les latérales sont 
d'un violet marron luisant, et contournées sur 
leurs bords et à leur extrémité par un liseré 
noir. 


PI. 15.Bis. 


COLIBIRI À PLASTRON NOIR, Jeuné adulte 


Public par Arthus Bertrand. 


Prétre pürur lemond umpres ! Teudlard up 


| 
| 
"| 
És 


DES COLIBRIS. 63 


Cet oiseau est le vrai type du Mango dans 
tous les auteurs : l'individu que nous décri- 
vons est dans le cabinet de M. de Longuemard. 
Il à quatre pouces deux ligues de longueur to- 
tale. 


64 HISTOIRE NATURELLE 


LAS VV IR LL ER LL RIVE LR LE LS LUS VIE LIVE LE LE LRS LIRE LOS LORS LUR LUS AR SLR RE 
(Pr. XIV.) 


LE COLIBRI A PLASTRON NOIR, 
JEUNE AGE. 


( TROCHILUS MANGO.) 


Le jeune âge du Plastron noir a été considéré 
comme espèce par divers ornithologistes, et c'est 
le colibri à queue violette de Buffon (enl. 671, 
f. 2); d'Audebert (Ois. dorés, t. 1, p. 27, pl. XI); 
le 7rochuilus albus de Linné, de Gmelin. 

Le vert-doré du corps est pur et assez brillant 
sur le cou , le dessus des ailes, le dos et les couver- 
tures supérieures de la queue. Ce vert est mêlé de 
grisätre sur le haut du cou et sur le croupion, 
et se ternit complètement sur les joues et sur le 
front, où il passe au roussâtre noir-doré. Tout le 
dessous du corps, à partir du menton jusqu'aux 
couvertures inférieures, est blanchâtre, mais le 
devant du cou est occupé par une raie noire 
large, plus foncée à son milieu et plus claire 
sur les bords. Les rémiges sont brun-pourpré. 
Les rectrices, presque égales, sont, les deux 
moyennes vert-doré, et les latérales d’un violet 
métallisé que teint à leur sommet du vert-noirâtre. 


Jr 


GOLIBIRI 


PLASTIRON NOIR, Jeune 


Public par Avthus Bertrand 


mon unpres: 


Coutant 


ul 


DES COLIBRIS. 65 

On en trouve une figure inédite (pl. VI) dans 
le troisième volume des Oiseaux dorés de Vieil- 
lot, sous le nom de Zrochilus tænius , avec cette 
phrase : vert-doré, cravate noire, côtés du cou 
et de la poitrine, ventre et parties postérieures, 
blancs; queue un peu arrondie, verte sur les deux 
pennes intermédiaires, violette sur les autres, 
et terminée de blanc. ( Ce dernier caractère ne 
se rapporterait avec exactitude qu’à la Cravate 
verte de notre pl. XV.) 

Au moment de prendre sa livrée parfaitement 
adulte, le jeune Plastron noir, long de quatre 
pouces six lignes, est vert-doré en dessus; mais 
ce vert est grisätre sur la tête, très brillant sur le 
dos et sur les couvertures supérieures. Une raie 
noir-velours, interrompue, et parfois çà et là ob. 
scure et brune, règne de la gorge à la région anale, 
Deux larges raies blanches latérales la côtoient, 
et se mêlent au vert-doré des flancs et des parties 
latérales du cou. Les ailes, brun-pourpré, sont 
plus longues que la queue ; celle-ci, presque rec- 
tiligne, se compose de rectrices larges, arrondies ; 
les deux moyennes, vert-brun doré, les deux 
latérales brunes, et les trois plus externes noir- 
acier brun à leur base, puis violettes, puis bleu 
d’acier poli, et enfin terminées de blanc pur. Les 
couvertures inférieures de la queue sont vertes 
frangées de blanc. 


IT. D 


66 HISTOIRE NATURELLE 


2 SARL RS LE LIRE ARR S LUS LAS VUS LUS LR RAR LEUR RAR RS LEUR LUE LAS A/R LEE En D 


LA CRAVATE VERTE, JEUNE. 


( TROCHILUS MANGO : TROCHILUS NITIDUS. Latham. ) 


Ce colibri est véritablement le 7rochilus albus 
de Linné, la vraie Cravate verte de Buffon (enl. 
680, f. 3), et non l’âge figuré sous ce nom par 
Audebert dans sa planche X. Par son plumage, 
il est facile de voir que c’est un jeune oiseau dont 
la livrée est encore incomplète. À quelle espèce 
appartient-il? Il serait fort difficile de répondre 
d’une manière certaine sur l’examen d’une dé- 
pouille, tant les colibris, dans les premières an- 
nées de leur existence, se ressemblent, pour la 
plupart, par les formes du bec, de la queue, et 
par le désordre de couleurs qui doivent plus tard 
prendre de la fixité et de l'éclat. 

La Cravate verte est à nos yeux un Jeune coli- 
bri Mango, ou peut-être le jeune colibri Cyanure. 
Son bec est long et mince; il est brun ainsi que 
les tarses. Sa taille est de quatre pouces quatre à 
cinq lignes, et le bec seul à treize lignes. Ses 
ailes sont longues et étroites, brunes et pourprées. 
Sa queue est ample et arrondie. Tout son plu- 
mage en dessus est d’un vert-dore frais et brillant, 


LITE 


LA CRAVATE VERTE. 


Publie par Arthus Bertrand. 


lretre Pre emond LPPTOS F Coutaru 277/ 


DES COLIBRIS. 67 
plus doré sur les épaules et sur la tête. Une large 
raie verte part du menton, descend sur la poi- 
trine et sur le ventre en se nuançant en brun-sale, 
et s’affaiblissant sur les bords; une large raie 
blanche la suit de chaque côté, et se teint légè- 
rement en vert, principalement aux flancs. Les 
couvertures inférieures sont vertes bordées de 
blanc. 

Les rectrices, arrondies à leur sommet, sont 
d’un riche violet passant au bleu de fer spécu- 
laire à l'extrémité. Les trois plus extérieures de 
chaque côté sont largement terminées de blanc. 

L'individu , type de la planche XV, est au Mu- 
séum , et provient de Porto-Rico , d’où la rapporté 
Maugé. 

La Cravate verte paraît être le 7rochilus mar- 
garitaceus de Linné, et le Trochilus gularis de 
Latham. M. Vieillot le regarde comme le jeune âge 
du Hausse-Col vert, qui est notre Haïtien pl. XII. 
Mais il serait très difficile de débrouiller la syno- 
nymie des Zrochilus albus, gularis, maculatus, 
et plus difficile encore d'appliquer ces noms avec 
exactitude. Get oiseau est peut-êètre un Jeune 
Mango; mais plus probablement il appartient au 
Trochilus viridis. 


* 
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PAR : 


68 HISTOIRE NATURELLE 


LAS LV RE LE VUE LR VAR LUS LUEUR LUS VUE LUS LUE LEE LAS LUE LES LEE LEE LLR LEE LEUR DER 


(PL. XVL.) 


LE COLIBRI HAUSSE-COL DORÉ, 
MALE ADULTE t. 


( TROCHILUS AURULENTUS.) 


Le Hausse-Col doré male a été figuré par Aude- 
bert dans la planche XII de ses Oiseaux dorés, 
et décrit page 29 sous le nom de 7rochilus auru- 
lentus, que cet auteur lui imposa le premier. La 
figure d'Audebert représente ce colibri avec une 
cravate émeraude-dorée, qui en donne une 
fausse idée, en même temps qu’elle n’indique 
point la disposition assez notablement fourchue 
de la queue. Le Hausse-Col doré, bien distinct 
du Hausse-Col vert ou Haïtien, est encore décrit 
sous le nom spécifique de 7rochilus aurulentus, 


r Mâle adulte (pl. XVI) : vert-doré; gorge verte, très dorée, 
chatoyante; thorax et abdomen noirs; queue un peu pourprée 
et bleue. 

Femelle (pl. XVII) : vert-doré en dessus, gris-blanc en des- 
sous; queue rouge-violet, puis bleue et terminée de blanc pur. 

Jeune femelle (pl. XVIIT) : verie en dessus; grise en dessous; 
queue bleue œillée de blanc. 

Jeune mâle (pl. XIX ) : un trait vert jaune-doré sur la gorge; 
du blanc, mélangé au noir de l'abdomen ; queue verte, pourprée, 
terminée de blanc. De Porto-Rico ( Maugé). 


PL 16. 


12 
LI IHAUSSE-COL DORÉ, Mile adulte. 


Pubhe par Arthus Bertrand . 


Pretre pire. emond impres Coutart veup : 


DES COLIBRIS. 69 
par Vieillot (Encyclop. ornith., t. 11, p. 555, 
esp. 30 , et Nouv. Dict. d’hist. nat., t. vir, p. 556); 
Dumont (Dict. se. nat.,t. x, p. 49); et Drapiez 
(Dict. class. d’hist. nat., t. 1v, p. 318). 

Cet oiseau est long de quatre pouces et demi, 
et le bec entre, dans ses dimensions, pour douze 
lignes. Les ailes sont minces, étroites, aussi lon- 
gues que la queue. Celle-ci est ample, un peu 
échancrée, et formée de rectrices larges et arron- 
dies à leur extrémité. 

Le bec et les tarses sont noirs; les ailes brun- 
pourpré. Tout le dessus du corps, y compris les 
couvertures supérieures de la queue et même le 
dessus des deux rectrices moyennes, est vert-doré 
foncé, mais brillant. Sur le devant du cou se des- 
sine, à partir du gosier jusqu’au bas du cou, un 
plastron écailleux très chatoyant d’un vert-doré 
à reflets vert-noir glacé lorsque la lumière frappe 
les plumes en plein, et, au contraire, d’un vert- 
turquoise lorsque ses rayons sont obliques. Le 
thorax, le ventre, jusque sur les flancs, sont 
d’un noir mat foncé. La région anale est blanche; 
les couvertures inférieures de la queue sont d’un 
vert-noir métallisé, et les rectrices latérales sont 
du violet-pourpre le plus luisant, excepté à leurs 
bords, où le violet passe au bleu-d’acier. Les 
rémiges moyennes sont vert-doré. 

L’individu, type de notre figure, est dans les 


70 HISTOIRE NATURELLE 

galeries du Muséum, où l’a déposé Maugé, à son 
retour de Porto-Rico. C’est effectivement dans 
cette Antille que vit ce colibri, et très fréquem- 
ment Maugé en atué les individus des deux sexes 
à l'époque de leur accouplement, et sur le bord 
de leur nid. Le Hausse-Col doré remplace, à 
Porto-Rico, le Hausse-Col vert ou le Haïtien qui 
habite Saint-Domingue. 


Pr 


LE HAUSSE-COL DORÉ, Femelle. 


Publié par Arthus Bertrand . 


Lretre pina femond ampres! Coutane sou 


DES COLIBRIS. hi 


RE LR E LUE LUE LUE LS LED LEUR LUS LED LES LEUR LULU LE LL ELU LEVEL ER LULU LEULELLE LRO RS 


(PL. XVIL ) 


LE COLIBRI HAUSSE-COL DORÉ, 
FEMELLE. 


( TROCHILUS AURULENTUS.) 


La femelle que nous représentons, pl. XVII, 
a été figurée à la pl. XII des Oiseaux dorés 
d’Audebert (Ois. dorés, t. 1, p. 31 }, etcependant 
la plupart des auteurs l’ont érigée en espèce, 
sous le nom de Plastron blanc (Buffon, édit. de 
Sonnini, Oiseaux , t. xvir, p. 291 ); de colibri de 
Saint-Domingue (Buffon, enl. DCLXXX , £ 1); 
c'est le 7rochilus margaritaceus de Linné (esp. 
38); et de Latham (esp. 24). Nous ne sommes 
pas très certains que ce ne soit pas le 7rochilus 
cinereus de Tainné, de Vieillot (Encycl., t. n1, 
p. 252, esp. 18 ); de Dumont (Dict. se. nat., t x, 
p- 50); et de Drapiez (Dict. class. d'hist. nat., 
t. iv, p. 317). Quant au colibri à ventre cendré 
d’Audebert (pl. V), il nous paraît être le Campy- 
loptère latipenne. 

Longue de quatre pouces six lignes, le bee de 
cette femelle y est compris pour douze lignes. Il 
est noir ainsi que les tarses. Les ailes débordent 


72 HISTOIRE NATURELLE 

légèrement la queue, qui est très peu échancrée 
ou presque rectiligne, et c’est à tort que dans le 
dessin elle a été représentée légèrement arrondie. 

Un vert-brun-doré colore la tête; un vert- 
bleu-doré très vifest répandu sur le cou, le dos, 
le manteau, les épaules, le croupion et teint les 
deux rectrices moyennes. Les ailes sont d’un 
brun-pourpré-noir. Tout le dessous du corps, 
à partir de la gorge jusqu'au bas-ventre, est 
d’un gris très clair qui se mêle sur les côtés au 
vert métallisé des parties supérieures du corps et 
des flancs. Les couvertures inférieures sont am- 
ples, brunes, marquées de vert-doré et terminées 
de blanc au sommet. 

Les rectrices sont larges, arrondies, les deux 
moyennes vert-doré; les latérales d’un marron 
foncé à leur naissance, puis d’un noir-bleu-d’a- 
cier luisant à leur tiers terminal, et terminées 
par un triangle d’un blanc pur. 

Notre description repose sur l'individu rap- 
porté de Porto-Rico par Maugé, et sur plusieurs 
dépouilles semblables que nous a communiquées 
M. Florent Prévost. 


PlAo 


[IL I (nl AU S SE = C OI s DO RE > Jeune femelle. 


Publiée par Arthus Bertrand. 


Pretre pinx lemond impres{ Coutant sein 


DES COLIBRIS. 73 


LLARIASILR ILE DA SN LUR LL VITE LUS ER LR LULU VE UUEU LEVEL ALL LUI ELA L A/R LUS LED Q/R À LT 


(PL. XVIIL ) 


LE COLIBRI HAUSSE-COL DORÉ, 
JEUNE FEMELLE. 


(TROCHILUS AURULENTUS.) 


Un peu moins longue que la femelle figurée 
dans la planche précédente, celle-ci n’a que qua- 
tre pouces. Ses ailes dépassent un peu la queue, 
qui est presque rectiligne. Tout son plumage en 
dessus est vert-bleu-doré métallisé, et gris en 
dessous; mais elle diffère notablement de l'âge 
précédent par les couvertures inférieures de la 
queue qui sont du même gris que le ventre, puis 
par les rectrices qui sont toutes d’un bleu d’acier 
que relève à leur extrémité la lame arrondie au 
sommet, triangulaire à sa base, d’un blanc pur. 

Cette jeune femelle, rapportée de Porto-Rico, 
est dans les galeries du Muséum. 


LT 


Le 


RE 


74 HISTOIRE NATURELLE 


LB De LB Be BR Be Re TR N/D LA D RD SR SRE DRE RS RD ARS GRR AVS LE SL /De SRB LOS ER D 
(PEFKIX") 


LE COLIBRI HAUSSE-COL DORÉ, 
JEUNE MALE. 


( TROCHILUS AURULENTUS. ) 


Le Hausse-Col doré mâle, dans son jeune âge, 
tient, par la coloration de son plumage, de l’a- 
dulte et de la femelle. Il a quatre pouces trois 
lignes de longueur totale, en y comprenant le 
bec pour huit lignes et la queue pour seize. Ses 
ailes, brunes-pourprées, sont longues, minces, 
étroites, et dépassent l'extrémité de la queue; 
celle-ci, composée de rectrices larges et pointues, 
est légèrement échancrée au milieu. 

Un vert-brunâtre, peu doré, teint la tête ; un 
vert-bleu-doré brillant couvre le cou, le dos, les 
épaules, le croupion, et teint les grandes cou- 
vertures de la queue et les deux larges rectrices 
moyennes. 

Une raie de plumes écailleuses part du menton 
et descend au devant du cou, en chatoyant assez 
vivement en vert glacé d’or. Ce plastron naissant 
est bordé, sur les côtés du cou, de grisätre ou de 
blanchätre; tout le dessous du corps, y compris 


PI.10. 


LE HAUSSE-COL DORE, Jeune mâle. 


Publié par Arthus Bertrand 


; t x + 
POI C PULL: lemond tnipres lCoutant Ju up 


DES COLIBRIS. 70 
les couvertures inférieures , est d’un gris qui fait 
place à une ligne médiane, et à des plaques d’un 
noir assez vif, dégénérant en brunûtre sale sur le 
bas-ventre. Les plumes tibiales sont blanches 
ainsi que la région anale. 

Les rectrices moyennes sont vert-doré; celles 
qui les avoisinent, d’un brun teinté de violatre 
au milieu, mais les trois plus externes de chaque 
côté sont d’un pourpre noir-violet très intense et 
très luisant, que relève le brun-mat de leur extré- 
mité. Chez quelques individus le brun fait place 
à du bleu d’acier que borde un liseré blanc pur 
au sommet. 

L’individu, type de notre planche, est au Mu- 
séum et provient de Porto-Rico. Notre descrip- 
tion repose sur l'examen de plusieurs individus 
que nous a communiqués M. Florent Prévost. 


Gui 


=. 


76 HISTOIRE NATURELLE 


LAS ABLE IV ELLE NES URLS LUE LE LE LUS LR LUE LA D LAS LL LUE LAR LIL LAR LISE SAR 
(Pr: XX.) 


LE CARAIBE, MALE ADULTE :. 


(TROCHILUS HOLOSERICEUS. ) 


Le Caraïbe est l'espèce que les ornithologistes 
nomment colibri vert et noir. C’est du moins 
sous ce dernier nom qu'il est décrit par Buffon 
(Édit. de Sonnini, Oiseaux, t. XVII, p. 271); 
qu'il est figuré par Audebert (Oiseaux dorés, 
pl. VI, et texte, &,1, p. 19). Gest le! Bac Pen 
and gren humming bird d'Edwards (Glan. plan- 
che XXXVI),et le Falcinellus ventre rugricante 
cauda brevi æquali de Klein (av. ne 18). Le 
colibri du Mexique de Brisson (Ornith., t. 111, 
p- 676 et pl. XXXV, f. 2., est encore notre Ca- 
raibe, que Linné et Latham nomment 7rochilus 
holosericeus , et c'est sous cette désignation qu’il 
est aussi admis par Vieillot (Encyel. ornith., t. 11, 
p. 591, esp. 12); Dumont de Sainte-Croix (Dict. 
sc. nat., t. x, p. bo); et Drapiez ( Dict. classiq. 


* Mâle adulte (pl. XX): vert; gorge émeraude ; thorax ceint 
d'azur ; abdomen noir-velours. 

Femelle : semblable au mâle. 

Jeune : pas de bleu sur le thorax. De Saint-Thomas, de Porto- 
Rico, de la Martinique. 


Pretre pin 


CARAIIB R*, Adulte . 


Puble par Arthus Bertrand 


Reémond impres x 


PIREo: 


Coutant saudp 


TA 


DES COLIBRIS. 71 


d’hist. nat., t. iv, p. 319). Le jeune äge est repré- 
senté sous le nom de colibri à ventre noir par 
Audebert, dans la pl. LXV de ses Oiseaux dorés 
(t.1, p. 199). 

Le Caraïbe est trapu et robuste dans l’ensemble 
de ses formes corporelles ; ses dimensions ne sont 
au plus que de quatre pouces, et encore le bec 
a dix lignes. 

Les ailes, un peu plus longues que la queue, 
sont minces, falciformes et brun-pourpré. Le bec, 
légèrement recourbé, est noir ainsi que les tarses. 
La queue est large, presque rectiligne, composée 
de rectrices raides, larges, à extrémité coupée un 
peu en rond, mais mucronée ou un peu angu- 
laire au sommet. Toutes les rectrices sont, sans 
aucune distinction, d'un bleu indigo métallisé, 
luisant et très foncé, prenant parfois un aspect 
noir sOyeuUx. 

Un vert-noir-bleu brillant et métallisé teint le 
dessus de la tête, les joues, le cou, les épaules, 
le dos et le croupion. Les couvertures inférieures 
de la queue sont de ce même vert-doré, mais à 
reflets bleu-d’acier. Un large plastron de plumes 
écailleuses naît au menton, s'étend sur les jugu- 
laires et s’arrête au haut de la poitrine, en jetant 
le plus vif éclat de l’émeraude foncé, lorsque les 
rayons lumineux frappent directement; produi- 
sant, au contraire, une écharpe vert-noir-velours 


ET CRE ES 7 


78 HISTOIRE NATURELLE 

au milieu et vert foncé doré sur les côtés, lorsque 
ces mêmes rayons lumineux sont dirigés oblique- 
ment. Au bas du cou, et sous cette raie vert-noir 
séricéeux, apparaît une plaque plus ou moins 
large d’un azur scintillant ettrès métallisé, offrant 
de légères teintes irisées. Le thorax. le ventre, 
les flancs, sont noir-velours ou parfois seulement 
noir-brun; la région anale est d’un blanc de 
neige , et les couvertures inférieures de la queue 
sont amples et du plus beau bleu d'acier. 

La femelle ressemble au mâle, suivant Brisson, 
et les jeunes ont le vert de la gorge peu brillant, 
le bleu du thorax noirâtre et à peine apparent ; 
le bas du corps en dessous noir-brunätre. En cet 
état c'est le colibri à ventre noir d'Audebert, 
figuré pl. LXV des Oiseaux dorés. 

Ce colibri, très caractérisé et très orné, paraît 
vivre exclusivement dans les îles Antilles, et 
nullement au Mexique. Les nombreux individus 
que nous avons étudiés dans les collections de 
M. Florent Prévost, et ceux du Muséum, prove- 
naient de l’île Saint-Thomas et de Porto-Rico, 
d’où les avait envoyés Maugé, et aussi de la Mar- 
tinique. Ces localités légitiment donc le nom de 
Caraïbe, que nous lui avons imposé pour le 
distinguer convenablement. 

Brisson et Buffon assurent que ce colibri se 
trouve à Cayenne, et M. Vieillot dit qu'on le 


DES COLIBRIS. 79 
rencontre au Mexique, à la Guiane, à Saint-Do- 
mingue, à Porto-Rico et au Brésil. Mais ces lo- 
calités nous paraissent douteuses, et nous le 


croyons exclusivement des îles américaines du 
golfe mexicain. 


Le 


EE 


Fa 


80 HISTOIRE NATURELLE 


AVIS LS ES VE LR LL RER LR RUE SLR LR LR LR ER LR D LR LL ELLE SLR LE A/R LR RAR LR 
(PL. XXL.) 


LE COLIBRI HIRSUTE, ADULTE . 


( TROCHILUS HIRSUTUS.) 


Le colibri Hirsute, ou aux pieds vêtus, a reçu 
son nom de ce que les tarses sont recouverts de 
quelques petites plumes au dessous de l’articu- 
lation. Il paraît avoir été décrit par Brisson (Orn., 
t. 1, p. 670) sous le nom de Polythmus brast- 
liensis. C’est bien certainement le 7rochilus bra- 
siliensis de Latham (Ind., esp. 23), qui est le 
Trochilus hirsutus de Linné, de Gmelin, de 
Vieillot (nouv. Dict. nat., t. vr, p. 352; et Ency., 
tu, p. 396, esp. 34), de Dumont (Dict. sc. nat., 
t. x, p. 47), et de Drapiez (Dict. class. d’hist. nat., 
t. 1v, p. 319). L’adulte est figuré sous le nom de 
Colibri aux pieds vêtus, par Audebert, pl. XX 
des Oiseaux dorés, et le jeune, par Vieillot, 
pl. LX VIII du même ouvrage. 

Le colibri Hirsute a la plus grande analogie 
dans l’ensemble de ses caractères avec la femelle 


* Adulte (pl. XXI): vert-doré; roux vif en dessous; queue 
rousse à la base, puis noire, œillée de blanc; mandibule supérieure 
noire, l’inférieure blanche. Du Brésil. 


1er 


COLTBIRI HIRSUTE ; Adulte. 


Publie par Arthus Bertrand « 


Pretre pur. Lemond unpres ! Coutart seu? 


DES COLIBRIS. Si 
du brin blanc. Cependant les divers individus 
que nous avons eu occasion de voir dans les col- 
lections, toujours semblables, différaient notable- 
ment des dépouilles des femelles de brin blane à 
couleurs et à caractères indélébiles. Il en résulte 
qu'il se pourrait que l’'Hirsute soit le sexe fémi- 
nin d’une espèce dont le mâle nous serait in- 
connu. Dans l’état actuel de nos connaissances, 
nous devons supposer que les deux sexes de l'Hir- 
sute ne diffèrent point l’un de l’autre. 

Le colibri Hirsute est long de quatre pouces 
six lignes, et, dans ces dimensions, le bec entre 
pour quatorze lignes et la queue pour douzelignes. 
Ses ailes sont presque aussi longues que la queue, 
et celle-ci est ample et arrondie à son extrémité, 
ce qui est dü à la diminution graduée des rectrices 
latérales. Les ailes sont minces, falciformes, d’un 
brun-pourpré. 

Le bec, recourbé dans toute son étendue, a la 
mandibule supérieure d’un noir mat, tandis que 
l'inférieure est jaune-serin clair ou blanchâtre. 
Les doigts des pieds sont jaunes et garnis d’un 
léger duvet roussâtre au talon. 

Le dessus du corps, du front aux couvertures 
supérieures de la queue, est teint en vert-doré 
frais et brillant, différant sous ce rapport du 
vert-blond de la femelle du brin blanc. Tout le 
dessous du corps, à partir du menton, le devant 


II. 6 


82 HISTOIRE NATURELLE. 

du cou, le thorax, le ventre, les flancs et les cou- 
vertures inférieures de la queue, sont d’un rouge- 
brique ou cannelle d’une teinte générale vive et 
nette. Les deux rectrices moyennes sont vert-doré 
en dessus. Toutes les latérales sont d’un ferrugi- 
neux foncé dans leur plus grande étendue, puis 
noir mat à leur bordure, et terminées chacune 
par un large œil blane pur. 

Le jeune àge de cette espèce, qui nous est in- 
connu, a été figuré par Audebert, pl. EXVI 
(Ois. dorés, t. 1), et sa description le représente 
avec une livrée où le brun et le roux dominent. 
Le brun règne sur le corps, avec des nuances 
plus foncées sur la tête, passant au vert brillant 
sur le cou, le dos, le croupion, tandis que le 
roux est le partage des parties inférieures et des 
tarses, mais en prenant une teinte sale sur le 
ventre et claire sur la queue. 

Le colibri Hirsute habite le Brésil, où il paraît 
être rare : l'individu qui a servi de type à notre 
planche est dans les galeries du Muséum de Paris. 


Pretre pin. 


LE RUFICOIL. 


Publie par Arthus Bertrand. 


lemond empres! 


PI. 22. 


Coutant deu : 


DES COLIBRIS. 83 


LARBLLATILELAT ILE LR OLL ELLE LES LUS LE LELE LEE RL ELA EN RE NE EAU NL NE D QE SEAL L US 


LE COLIBRI RUFICOL :. 


( TROCHILUS LEUCURUS.) 


Le Ruficol est une des espèces de colibris les 
mieux caractérisées et les plus distinctes. Tous 
les individus qui nous sont parvenus offraient 
exactement la même livrée. 

Ce colibri est gravé dans les glanures d’Ed- 
wards, pl. COLVT, sous le nom de the white tar- 
led Humming-bird. Buffon le figura assez exacte- 
ment dans sa planche enluminée DC, f. 4. (Buff., 
édit. Sonnini, t. xvir, p. 285), en l'appelant le 
Collier rouge. Nous en trouvons un médiocre 
dessin dans le tome 111 inédit des Oiseaux dorés, 
pl. VI, sous le nom de Colibri à collier rouge. 
C’est le Polythmus surinamensis de Brisson (Orn., 
t. mt, p. 674), le Zrochilus leucurus de Linné 
(Esp. 6), de Latham (Esp. 9), de Vieillot (Ency., 
t. nn, p. 553, et pl. CXXIX, f. 5), de Dumont 
(Dict. se. nat. t. x, p: 52), et de Drapiez (Dict., 
class. d’hist. nat., t: 1V, p. 317). 


Mâle (pl. XXIL) : vert; une plaque d’un roux vif devant le 
cou; deux traits blancs sur la joue; ventre gris; queue blanche en 
dessous, terminée de noir. De Surinam. 


O. 


94 HISTOIRE NATURELLE 

Le Ruficol est long de quatre pouces six lignes, 
en y comprenant treize lignes pour le bec. Ses 
ailes sont minces, plus longues que la queue, 
qu'elles débordent légèrement. Celle-ci, formée 
de rectrices médiocres et graduées, est légère- 
ment arrondie à l'extrémité. 

Son bec est brunâtre-corné et les tarses sont 
bruns. Le dessus de la tête, du cou, du dos, et 
les épaules sont vert-doré. Le menton est verdûtre, 
ainsi que les joues et surtout les plumes auricu- 
laires. Un trait roux vif contourne la partie supé- 
rieure de l'œil, un trait blane règne à l'angle de 
la commissure; mais ce qui distingue ce cohibri 
de tout autre est une cravate plus large que haute, 
qui occupe le devant du cou; et qui est colorée 
en marron vif, mais sans reflets. Le bas du cou, 
et le haut du thorax, sont vert-doré. A partir de 
la poitrine, tout le dessous du corps est gris fu- 
ligineux clair. Les couvertures inférieures de la 
queue, amples et arrondies, sont vertes bordées 
d’un liseré blanc. Les rectrices moyennes sont 
vert-doré; les latérales sont blanchätres ou gris 
clair, tachées en biais de noir mat à leur extrémité. 
Les rémiges sont brun-pourpré. 

On ignore quelle est la livrée des âges adultes 
ou jeunes; et celle des deux sexes chez cette es- 
pèce, qui paraît être rare, car nous n'en Ccon- 
naissons qu'un individu conservé dans les gale- 


#4 | Dos renrerts 85 
ries de Paris, et qui a servi de modèle à notre doi; 
planche. 15 

Le Ruficol habite la Guiane hollandaise, et 
c’est de Surinam qu'ont été envoyés les individus 
décrits par les auteurs que nous avons cités. 


trim t 


RS SR Re De mur 


— me — 


86 HISTOIRE NATURELLE 


AR RAE ARR IR RRS SRR LR RER RSR RSR RS ARR LES LAS ARRETE LAURE ER LUS LATE VAR LE R 


(Pr. XXIIL. ) 


LE COLIBRI SIMPLE *. 


(TROCHILUS SIMPLE X. Lesson, Traité d’ornith., p. 291.) 


Ce petit colibri a trois pouces trois lignes de 
longueur totale, et son bec a seul dix lignes. Il est 
noir , légèrement recourbé, et un peu renflé à son 
extrémité. Ses ailes, minces et étroites, sont aussi 
longues que la queue, qui estlégèrement fourchue. 

Le front est gris-brunâtre. Tout le plumage en 
dessus est d’un vert-doré brillant, légèrement 
teint de roux sur le croupion. Les rectrices sont 
vertes et les rémiges brunes-pourprées. La gorge, 
les joues, les côtés du cou sont d’un blond-roux 
teinté de gris. La poitrine, le ventre et les flancs 
sont d’un roux-cannelle fort vif. La région anale 
est blanche, et les couvertures inférieures de la 
queue sont rousses. Les rectrices en dessous sont 
rousses à leur base, bleu d’acier à leur milieu, et 
terminées de blanchâtre. 

Ce colibri, que nous a communiqué M. Canivet, 
habite le Brésil. 


* La diagnose du mäle sera : plumage vert; gorge vineuse; corps 
roux vif en dessous ; queue égale ou un peu fourchue, noire , œillée 
de fauve ; bas-ventre blanc. Du Brésil. 


COLIBIRI SIMPLE , 


Public par Arthus Bertrand. 


Bevatet pinx. Lemond impresi Coutant sep 


Pierre 


Pretre pin’. 


COILT 


pi] 
1) 


R 


1 


| DE PREVOST, Jeune 


Publiée par Arthus Bertrand. 


} { 
emond impres 


leillard seutp. 


DES COLIBRIS. 87 


LARITELRRLLELIAR LUS LLLLLLULLLLLILLLALULLLULES LUS LULU URL LVULLL LE LE LER LE EE UR 
( Pz. XXIV.) 


LE COLIBRI DE PRÉVOST. 


(TROCHILUS PREVOSTII. Lesson.) 


Le colibri que nous figurons est le jeune âge 
d’une espèce dont la livrée adulte nous est com- 
plètement inconnue. A sa tache gutturale noire, 
au blanc sale qui teint le devant du corps, à sa 


queue violette, on le prendrait pour le jeune co- 


libri à plastron noir ; mais il s’en distingne non- 
seulement par son bec plus court et presque droit, 
mais encore par ses plumes, qui sont vert-doré 
et frangées de roux, disposition quine se rencontre 
que chez le Rhamphodon tacheté et chez la fe- 
melle du brin blanc. 

Long de quatre pouces quatre lignes, ce colibri 
a la queue plus courte que les ailes, et les rec- 
trices à peu près égales à leur sommet. Le bec, 
mince, grêle et noir, a huit lignes. Les ailes sont 
falcifornes, minces, brun-pourpré. Les plumes 
du dessus de la tête sont brunes à légers reflets 
verts, mais toutes sont assez largement bordées 
de roux vif pour donner au front et au dessus de 
la tête un aspect roussatre. Une sorte de petit 
sourcil roux surmonte l’œil. Les plumes de la ré- 


85 HISTOIRE NATURELLE 

gion auriculaire sont noires, picotées de roux ; 
le dos, les couvertures des ailes, le croupion, sont 
vert-émeraude très vif, mais chaque plume est 
également frangée de roux , ce qui les fait parai- 
tre écailleuses. Les couvertures supérieures sont 
vert-doré brillant, à peine terminées de fauve. 
Une tache blanchâtre règne sur le croupion. 

Un trait noir longitudinal part du gosier, et 
s'étend jusqu’à la partie supérieure de la poitrine. 
Les côtés de cette tache noire sont blancs, et sur 
les jugulaires apparaissent des plumes roussâtres 


qui remontent jusqu'à lacommissure du bec. Tout 
le devant du corps, à partir du bas du cou jus- 


qu’à la région anale , est blanchâtre mêlé de gri- 
sätre. Les flancs sont vert-doré. Les tarses sont 
bruns; les couvertures inférieures de la queue 
sont brunâtre-vert et bordées de roux vif. 

La queue se compose de rectrices peu larges, 
minces, et arrondies à leur sommet. Les moyennes 
sont vert obscur métallisé, et les latérales, d’un 
rouge-noir luisant au milieu , sont largement bor- 
dées de noir-bleu d'acier, et terminées de fauve à 
leur sommet anguleux. 

Nous sommes redevables de ce colibri à M. Flo- 
rent Prévost; on ignore de quelle partie de l’A- 
mérique méridionale il provient. 


PI. 25. 


COLIBRIS, DÉTAILS ANATOMIQUES. 


A. La Téte vue, de profit 2 

B. La Tele puce en dessus. 

C. La lle vue par la Base du Crane.. 

DA Langue vue’ en) dessus. 

See Lanque pue’ er dessous 

0 Jronçon tres grosst de’ la langue vw CIt AS SU. 


G. Troncon tres qgrosst de la langue, vu par sa face ayer'eur'e’. 
5 ‘ 4 4 ñ 


Publié par Arthus Bertrand. 


ke Duur ARemond 1mpres'! Tecllard. 1977/08 


DES COLIBRIS. 09 


LR LR ELLELTELELRLLLELR LEUR UEUS LOT LEE LUE LL BEE TE LEE LE LLE LE R LULU LE LEE LAS LU D 


(Er PXOMNN) 


DÉTAILS ANATOMIQUES ET CARACTÈRES 


DES COLIBRIS. 


A. La tête d’un colibri vue de profil; la langue sort 
du bec et apparaît au dehors avec ses deux bi- 
furcations lamelleuses; le crane est surmonté 
des deux Branches de l’os hyoïde, qui le con- 
tournent et qui le pressent de manière à se dé- 
tendre comme un ressort , quand l'oiseau veut 
darder sa langue au fond des fleurs pour y sai- 
sir les insectes qui lui servent de nourriture. 


B. La tête. vue par sa partie supérieure, de maniere 
; P , 
que les deux branches de l'os hyoïde viennent 
s'unir à angle aigu sur le front. 


C. La tête, vue par la base du crâne. 


D. La langue, très grossie, sans ses annexes, et te- 


nant encore à l'os hyoïde et à ses deux cornes, 
ainsi qu’au larynx vu par la face supérieure. 


E. La langue, vue en dessous, attachée à l'os hyoïde 
seulement, et séparée à sa pointe en deux la- 
melles ou cuillers lancéolées, amincies, se rap- 
prochant pour embrasser et saisir, dans leur 


90 HISTOIRE NATURELLE 


intervalle, les corps que le tube contractile 
doit, en se retirant, amener à l'entrée de l’œ- 
sophage. 


F. Tronçon très grossi de la langue, vu en dessus, et 
donnant une idée complète de la manière dont 
sont unis les deux cylindres accolés qui en 
composent le tube contractile. 


G. Autre tronçon très grossi de la langue, vu par sa 
face inférieure. 


SUPPLÉMENT 


A L'HISTOIRE NATURELLE 


DES 


OISEAUX-MOUCHES. 


RÉFLEXIONS SOMMAIRES. 


La dix-septième livraison des Oiseaux-Mouches 
n'était pas publiée que déjà de nouvelles espèces 
vinrent réclamer un supplément aux quatre-vingt- 
trois figures que renferme notre premier travail. 
Une sorte d'émulation s’empara des collecteurs , 
et de nombreuses espèces d’oiseaux-mouches sont 
venues dans ces derniers temps fournir à l’étude 
de ce genre des moyens de recherche et d'inves- 
tigation bien plus complets que ceux dont nous 
avions à nous servir lorsque nous avons entrepris 
le volume que le public a si favorablement ac- 
cueilli. Ce supplément contiendra lui-même trente- 
neuf planches d’'oiseaux-mouches nouveaux ou 
bien les femelles et les jeunes d'espèces déjà con- 
nues , mais dont les livrées diffèrent complètement 
de celles des mâles dans le plumage parfait. Nous 
nous sommes attachés à donner le plus possible 
les divers états des oiseaux-mouches. La livrée, 
presque toujours si différente de,ce qu’elle doit 
être un jour, rend ces petits êtres l’écueil des no- 
menclatures , et encombre la science d’une foule 
d'espèces nominales. C’est ce qui fait qu'on ne 
saura jamais quelles sont certaines des, espèces 
de Latham, de Linné, de Brisson ou de Buf- 


Lai 


pt 


94 SUPPLÉMENT. 

fon , décrites d’après Pennant, Séba, Klein, Marc- 
grave , etc., et caractérisées par quelques phrases 
vagues et succinctes. Ce qui intéresse vraiment un 
ornithologiste , autre qu’un vulgaire descripteur, 
est positivement cette connaissance des métamor- 
phoses que subit le plumage d’un oiseau aux 
diverses époques de sa vie, et les modifications 
qu'elles impriment à son aspect extérieur; et, 
sous ce rapport, à part les oiseaux Échassiers , 
nous ne croyons pas qu'il y ait une famille dans 
toute la série ornithologique qui soit plus dif- 


ficile à étudier que celle des oiseaux-mouches. 


. Bien que nous ayons cherché avec le plus grand 


scrupule à rapporter à leurs espèces des individus 
à plumage variable et à proportions différentes de 
celles des types généralement connus dans les col- 
lections, nous n’espérons pas avoir toujours réussi. 
Les dépouilles qui nous parviennent des pays 
lointains , mises en circulation par le commerce, 
ne portent jamais avec elles de renseignemens sur 
les mœurs , sur les habitudes des espèces , et pres- 
que toujours l'indication précise du pays où elles 
vivent est erronée, et bien rarement nous savons 
au juste de quelle province de l'Amérique méri- 
dionale elles nous sont envoyées. 

Les descripteurs compilateurs n’ont pas peu 
contribué à augmenter sans raison le nombre des 
espèces. Linné et Tatham donnèrent des noms à 


DES OISEAUX-MOUCHES. 99 
des femelles , à des jeunes dont les types étaient 
eux-mêmes décrits sous une autre dénomination. 
Audebert n’a fait que renchérir sur ces deux au- 
teurs, et M. Vieillot, qui est avant nous l’orni- 
thologiste qui à fait connaître un plus grand 
nombre d’espèces vraiment nouvelles, a prodigué 
les termes scientifiques, et souvent trois de ces es- 
pèces en feraient à peine une. Pour en offrir quel- 
ques exemples, son oiseau-mouche Versicolore 
(Zrochilus versicolor, Vieill. , nouv. Dict., t. xxunt, 
p.430) est le jeune du Delalande (Zrochilus de- 
lalandi , du même auteur); son oiseau-mouche de 
Prêtre et son oiseau-mouche Dufresne, sont le 
jeune et la femelle de celui nommé Duc, l'Or- 
rnismya chrysolopha de notre pl. VIT, etc. | 

Il est donc très difficile, dans l’état d’im- 
perfection où croupit l’histoire morale des oi- 
seaux qui nous occupent, d'éviter de telles er- 
reurs. Notre livre, ainsi que ceux de nos devan- 
ciers , sera la base d’un bon travail et d’un recueil 
riche et varié que les naturalistes futurs pour- 
ront entreprendre avec des matériaux neufs et 
plus parfaits que ceux qu'il nous a fallu mettre 
en œuvre. 

En imprimant ces pages, il nous reste à faire 
partager nos regrets de ce que de nouvelles espèces 
sont dès ce moment enfouies dans notre porte- 
feuille, où elles resteront jusqu’à ce que leur 


PT 4 n* “ sf Au Hd à nt tn MR... … à bé 
0 
| Cut. dd 
( Le 


96 SUPPLÉMENT 


nombre puisse nous permettre de donner dans 
quelques années un supplément d’une soixantaine 
de nouvelles figures. Aux nombreuses espèces qui 
nous arrivent chaque Jour, il sera certainement 
facile d'atteindre ce nombre en moins de deux 
années. Nous avions promis soixante-six planches 
dans ce second volume consacré aux Colibris, 
nous aurons tenu notre promesse. 

N Mais si nous avons trouvé chez les autres des 
| lacunes relativement à des doubles emplois ou à 
k des rapprochemens erronés, il est quelques cor- 
t rections que nous avons nous-même à faire à 
notre //istotre naturelle des Oiseaux Mouches, et 
c'est avec empressement que nous les signalons 
aux amateurs, bien que ces indications ne portent 
le plus souvent que sur des détails de synonymie. 


OISEAU-MOUCHE PÉTASOPHORE. 


= 


[A ., Pr: Le. 
ki “ M: Vicillot l’a figuré sous le nom de Zrochilus serrirostris, pl. I, 
du tome 3° inédit des Oiseaux dorés. 
4 à | 
OISEAU-MOUCHE AUX HUPPES D'OR, FEMELLE. 
d'4 "4 PL. VII. 
| % jh. : C'est un jeune mâle n’ayant paint encore pris sa livrée d’adulte. 


DES OISEAUX-MOUCHES 97 


OISEAU-MOUCHE A OREILLES D'AZUR, FEMELLE. 
Pz. XI. 
L'oiseau figuré, pl. XI, est évidemment distinct du 7rochilus 


auritus ou de l’oiseau-mouche à oreilles d’azur. Ce sera Ornismya 
nigTols. 


OISEAU-MOUCHE A COURONNE VIOLETTE. 


Pz. XIV. 
C’est l’oiseau-mouche Jules Verreaux, de la pl. XXV du t. 1x 
inédit des Oiseaux dorés de M. Vieillot. C’est très certainement le 


Trochilus galeritus de Molina (Chili, p.219), de Latham et encore 
de Vieillot (Encycel., t. 11, p. 532). 


OISEAU-MOUCHE A QUEUE SINGULIÈRE. 
Pr VE 
Nous avons vu plusieurs individus de cette espèce, en tout sem- 


blables à la figure que nous avons publiée, et le nombre des rec- 
trices est bien celui que nous avons indiqué. 


OISEAU-MOUCHE NATTERER. 
Pr. XVI. 
Il est figuré sous le nom de Trockilus superbus, pl. XV du 
t. zrx inédit des Oiseaux dorés par Vieillot. Il a été décrit, dès 


1823, par le même auteur et sous le même nom dans l’Encyclop. 
ornith. , t. 11, p.561, esp. 49. 


IT. F7 


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98 SUPPLÉMENT s 
sp 


+ OISEAU-MOUCHE TEMMINCK. 
Pr. XX. 4 


Est évidemment une femelle de l’oiseau-mouche Médiastin. Es- 
pèée à supprimer. 
é 


3 OISEAU-MOUCHE SAPHO. 


+ 


Pr. XXVII. 


Figuré pl. VII du t. m1 inédit des Oiseaux dorés de M. Vieillot, 
sous le nom de colibri Verdor, Trochilus chrysochloris. 


+ 


OISEAU-MOUCHE A BEC RECOURBÉ. 
PL. "X XOCVIL. 


Espèce réelle, bien distincte, et très curieuse par son bec ano- 
mal. Voyez, dans ce Supplément, l’histoire de l’oiseau-mouche 
Avocette, pl. XXIV. 


= OISEAU-MOUCHE DEMI-DEUIL. 


Fu . 


 Pz XXXVIII. 


C’est le Trochilus fuseus Vieïillot (Encycl., t. 11, p. 532, et 
Nouv. Dict., t. vii, p. 348). C’est encore le Trochilus ater du 
prince de Wied, voyez trad. faraise, CHAR pe 193: 

. LL 


LE SAPHIR, FEMELLE. 


Pc. LVI. 
ee 
Cet oiseau est une espèce distincte, dont nous avons vu plusieurs 
individus. Ce sera pour nous Orznismya lactea. 


DES OISEAUX-MOUCHES. AOC) 


e À 


C'est le Trochilus elegans d'Albert » pl. XIV, des Oiseaux 

dorés (t. 1); décrit par Vieillot { Nouv. Dict., t. vir, p. 351, et 

- Encycl., t.11, p. 556, esp. 31 ); et par Dumont et Drapiez, sous le 
nom de colibri Hausse-Col à queue fourchue. 


ro 


+ 


__ L'ARLEQUIN. ' 


Pr. LXXII. a 


M. Vieillot, t. nr inédit des Oiseaux dorés, en donne la figure 
d’une variété décrite par Latham. 


$ LL acil  aétiiiitis 


ee. 


100 SUPPLÉMENT # 


4 
. | vd 
LIN 2 
(PLAE 
NE 


L'OISEAU-MOUCHE ZÈMES ‘ 


(ORNISMY A DUPONTII. Lesson.) 


Cette gracieuse espèce, qui appartient à la 
tribu des oiseaux-mouches, dont les formes sont 
grèles et les rectrices allongées, vient prendre 
place à côté des Ornismyes à queue singulière et 
Cora. 

Sa longueur totale est de trois pouces quatre 
lignes, et encore dans ces proportions sont com- 
prises celles d’un bec grêle, mince, aciculé, long 
au plus de six lignes, et de la queue qui en à 
vingt. 

Le plumage est en dessus d’un PR cha- 
toyant, interrompu sur le croupion par une cein- 
ture blanche. Une plaque noire, lorsqu'elle n’est 
point éclairée; d’un riche bleu, sous les rayons 
de la lumière, couvre la gorge, les joues, et s’ar- 
rête au milieu du cou. Un large collier blanc la 
borde au devant, et remonte sur les jugulaires. 
Les flancs et le ventre sont mélangés de vert, de 


* Mâle adulte (pl. T°): vert-doré; gorge bleu-saphir chatoyant 
en violet; queue étagée; rectrices externes spatulées, rayées de 
rouge-bronzé, de fauve vif, de blanc et de brun. Du Mexique. 


Oés. mouch. supp © ci PR 


DISIEAU-MOUCIHE ZÉMES, Aaute. 


Public par Arthus Bertrand. 


; , . 
Pretre pinx Remond wnpres 4 Coutardr seulp . 


DES OISEAUX-MOUCHES. 101 
brun et de blanchätre, tandis que le bas-ventre est 
d’un blanc pur. 

Le bec et les tarses sont noirs. Les ailes, min- 
ces, recourbées, falciformes, très étroites , ne dé- 
passent point la naissance de la queue. Elles sont 
brun-pourpré comme chez toutes les espèces. 

La queue de cet oiseau est remarquable par la 
disposition des rectrices externes qui sont les 
plus longues, et qui se rétrécissent vers leur ex- 
trémité pour s’élargir un peu ensuite, et affecter 
une forme spatulée. Les rectrices internes sont 
successivement plus courtes que les externes, 
uniformément larges et marquées de rouge- 
bronzé à leur base, ensuite de fauve vif, puis 
d’une zone blanche, d’une raie brune large et sont 
terminées de blanc pur. 

Ce charmant oiseau-mouche habite le Mexique. 
Son nom spécifique français rappelle les Zémès, 
dieux qu'adoraient les Mexicains et les Haïtiens. 
Nous sommes redevables de la communication de 
la seule espèce connue à M. Dupont. 


> 


# 


102 SUPPLÉMENT 


CARLA ARR RS LORD LR LUS LR RARE LU LR LS 0 0 DUR VAE à SE LE LULELLELVELULULLALILTE 


(BL, 6) 


L'OISEAU-MOUCHE AUDENET 


(ORNISMYA AUDENETII. Lesson.) 


Cette précieuse et rare espèce, dont nous ne 
connaissons qu'un seul individu que nous a com- 
muniqué M. Verreaux, et qui se trouve mainte- 
nant dans la belle collection de M. Audenet à 
Paris , est sans contredit un des oiseaux-mouches 
les plus remarquables par son élégance, sa riche 
vestiture , ses formes sveltes et les parures déli- 
cates qui ornent son cou. Îl appartient à cette 
tribu brillante et fantastique qu'on ne peut se 
lasser d'admirer, et c’est à côté du Huppe-Col, 
du Hausse-Col blanc et du Vieillot qu’il devra 
prendre place, et c’est plus particulièrement avec 
ce dernier qu'il a de nombreux rapports. 

À peine long de trois pouces, cet oiseau-mouche 
a le bec court , très mince, très grêle, long au plus 
de six à sept lignes. Les ailes sont très minces, 
très étroites , falciformes , et dépassent à peine le 


* Mâle adulte (pl. IT ) : vert-doré-émeraude ; une bande noirâtre 
traversant le croupion; deux faisceaux jugulaires verts, œillés de 
blanc ; queue arrondie, noir-bleu; dessous du corps écailleux à 
plumes brunes frangées de fauve. Du Pérou. 


% 


"N° 


Otis .mouch’. supp © IPS 


IL | AU DE NE TIR > Adulte. 


Publié par Arthus Bertrand. 


Trétre punx . Réruwnd 1mpres ! Couant reaudp 


DES OISEAUX-MOUCHES. 103 
milieu de la queue. Celle-ci est très arrondie , mé- 
diocre. 

Le bec et les tarses sont noirs. Les plumes du 
sommet de la tête sont un peu lâches, un peu 
touffues , bien qu’elles ne s'allongent point en 
huppe. Elles sont d'un vert-doré frais et éme- 
raudin, de même que celles du dos, du manteau 
et des couvertures alaires. Une bande noire, bor- 
dée en dessus et en dessous d’une raie blanche, 
traverse le croupion. Les couvertures supérieures 
de la queue sont vertes. Les rémiges sont brun- 
pourpré, et les rectrices, légèrement étagées entre 
elles, sont d’un noir-bleu assez france. 

La gorge et le devant du cou sont recouverts 
par une plaque de petites plumes écailleuses jouis- 
sant de l'éclat de l’émeraude, la plus transparente 
et la plus chatoyante. De chaque côté du cou, sur 
le rebord du plastron vert brillant, part une 
touffe formée de nombreuses plumes étagées, 
oblongues, arrondies, assez fermes, à tiges noi- 
res colorées en vert-émeraude, et marquées à 
leur sommet par un œil blanc pur. Les plumes du 
dessous du corps sont écailleuses, arrondies, 
brun-noir à leur milieu, et bordées de fauve, de 
sorte que tout le dessous du corps paraît ètre 
émaillé. La région anale est blanchâtre. 

Ce brillant oiseau-mouche vit, à ce qu'il pa- 
rait, au Pérou. 


104 SUPPLÉMENT 


AL ER BE LR SUR RD LR SR LR LES LIVRE LE LUE LED LUE LEE LUE URL LE LES LES DES 


(Pis IIT. ) 
L'ANAIS :. 


(ORNISMY A ANAIS. Lesson. ) 


L'Anais est, sans contredit, une des espèces les 
plus remarquables d’une famille riche et variée, 
et paraît être bien rare, puisque après que des 
milliers de dépouilles d’oiseaux-mouches eurent 
passé sous nos yeux, nous n’en aVOns Jamais vu 
que deux individus conservés très soigneuse- 
ment , l’un par M. Florent Prévost, pour sa cu- 
rieuse collection d'oiseaux - mouches , et l’autre 
par M. Canivet, qui nous l’a obligeamment com- 
muniqué. 

Ayant en totalité environ quatre pouces cinq 
lignes, cet oiseau a un bec long de dix lignes, 
et la queue de dix-huit. Son bec est mince, 
étroit, très légèrement recourbé et noir. Les ailes, 
assez larges et recourbées, sont brunes-pour- 
prées. Le corps est remarquable par le beau 


* Mäle adulte ( pl. IIL) : corps d’un vert-émeraude éclatant; joues 
et régions auriculaires bleu-azur à reflets de saphir; du bleu écla- 
tant sur le vert du cou, du thorax et de l'abdomen; queue ample, 
arrondie, à rectrices larges, bleu-vert, bordée d’un ruban noir sé- 
ricéeux ; bec noir. Du Chili. 


we 


L'ANAIS. 


ce 


Publié par Arthus Bertrand. 


» Ep » 
lretre pinx Rémond impres ! Coutant seulp 


DES OISEAUX-MOUCHES. 109 
vert-émeraude qui colore le dessus de la tête, 
du cou, le dos, le croupion et les épaules. Tout 
le dessous du corps est également vert-émeraude, 
excepté sur les joues et sur les côtés du cou, où 
des écailles d’un azur à reflets d'acier étincellent 
avec éclat et forment deux plaques latérales sur 
les oreilles et sur les joues. Du bleu foncé occupe 
le devant du cou et surtout le milieu du thorax 
et du ventre. Les flancs sont verts et la région 
anale blanche. 

La queue de cette espèce est remarquable par 
la brillante coloration des rectrices et par leur 
disposition. Ces rectrices sont larges, amples, 
arrondies à leur sommet, que marque une pe- 
tite pointe mucronée et donnent à la queue une 
forme flabelliforme lorsqu'elle est ouverte. Celle-ci 
est en dessus d’un vert-foncé métallisé uniforme 
aux deux tiers supérieurs et à la pointe, tandis 
qu’une large bande noir-velours à reflets de fer 
spéculaire la borde en entier à son extrémité. En 
dessous les couleurs sont encore plus vives. C’est 
un bleu d’acier ou de fer spéculaire sur lequel 
se dessine une bande noir-bleu-indigo-pourpré. 
Les couvertures inférieures sont brunes à leur 
base, d’un gris blanc à leur milieu et sur leur 
bord, encadrant le vert-doré de toute leur partie 
terminale. 

L’Anaïs vit au Chili, car cette espèce se trou- 


æ. er re 


106 SUPPLÉMENT 
vait dans un envoi d'oiseau fait à M. Canivet 
par une personne voyageant dans cette contrée ; 


et M. Florent Prévost croyait avoir reçu la dé- 
pouille que nous avons figurée, de l'île de la 


Trinité. fai 


Ozr.mouch . Sup. PIE 4 2 


LE: CHRYSUI 


Public par Arthus Bertrand. 


Pretre pin lemond impres! Coutant sculp. 


DES OISEAUX-MOUCHES. 107 


LABEL ISES LULU LL RS DO RLLR LE LR DR LED LED LED LE N QUELLE D QE EVE L AR LARLVIUE LALULLS 


(-P. 2LVES) 


L'OISEAU-MOUCHE CHRYSURE, 
ADULTE !. 


(ORNISMY A CHRYSURA. Lesson. ) 


Cette nouvelle espèce d’oiseau-mouche est 
fort gracieuse, et les deux individus que nous 
avons étudiés nous ont été communiqués par 
M. Florent Prévost, et se ressemblaient en tout 
point. 

Les dimensions complètes en longueur sont de 
trois pouces six lignes, tandis que le bec y est 
compris pour neuf lignes et la queue pour dix. 
Les ailes sont minces, recourbées, d’un beau 
brun-violet, et la queue, légèrement échancrée, 
se compose de rectrices larges et un peu acu- 
minées. 

Ce qui distingue au premier aspect cet oiseau, 
c'est sa queue, brillante en dessus comme en 
dessous d’un vernis d’or à reflets d’or-rouge de 
l'éclat le plus beau et le plus somptueux. Cette 


: Mâle adulte (pl. IV) : vert-doré en dessus ; bec jaune; menton 
roux ; cou et thorax vert-doré; abdomen gris; queue or très pur et 
très brillant, Du Brésil. 


108 SUPPLÉMENT 


couleur métallique ne peut bien être exprimée 
que par le poli et le chatoiement des vases de 
vermeil travaillés par les meilleurs ouvriers. 

Son bec, jaune serin , est noir à la pointe. 

Le devant de la tête, et surtout le front, est 
brun sans reflets. Tout le dessus du corps, les 
épaules, le cou, le manteau, sont d’un vert- 
émeraude très doré, et plus brillant encore sur 
le croupion et sur les couvertures supérieures de 
la queue. 

Un roux vif teint le menton. Le devant et les 
côtés du cou sont vert-doré, se dégradant en 
gris sur la poitrine. Le ventre et la région anale 
sont gris, et du vert-doré occupe les flancs. Les 
couvertures inférieures sont larges, blanches, et 
jaune-doré très vif au milieu. Les tarses sont 
brunâtres. 

Cette jolie espèce, encore rare dans les collec- 
tions, habite à ce qu'il paraît le Brésil. 


Qi. mouch. sapp” DANS: 


4 


DISEÉAU-MOUCHE À COURONNE VIOLETTE , Femelle. 


Pubhe par Arthus Bertrand. 


lretre pinæ ? emond enpres 4 Coutant 277/2E 


DES OÏSEAUX-MOUCHES. 109 


LRARLASILELLE RSR LLRRULELLELULLLERLUELILELLLILRLURLULLLELEUVEULVALLLLLLELLT OU SR 


(Br. VA) 


OISEAU-MOUCHE À COURONNE 
VIOLETTE, FEMELLE 1. 


(ORNISMY A SEPHANIOIDES. Lesson. ) 


Nous avons découvert le mäle de cette espèce 
au Chili, et nous l'avons figuré dans la partie 
zoologique du Voyage autour du monde, de la 
Coquille, et dans notre Histoire naturelle des 
oiseaux-mouches, pl. XIV. La femelle nous était 
alors inconnue, et nous en sommes redevables 
aujourd’hui à l’obligeance de notre ami Longue- 
mard, qui la possède dans sa collection. 

Cette femelle, vêtue modestement comme toutes 
ses pareilles, et dépourvue de la belle couronne 
iodurée du mäle, a près de quatre pouces de 
longueur. Son bec, très droit, très court, n’a 
que six lignes. Les ailes, assez étroites, atteignent 
presque l'extrémité de la queue. Celle-ci se com- 
pose de rectrices larges, robustes et arrondies à 
leur sommet. Tout le dessus du corps est d’un 


: Femelle (pl. V): vert-doré en dessus; tête vert-brun; des- 
sous du corps gris ; plumes de la gorge ocellées; queue vert-doré, 
terminée de gris-blanc. Du Chili. 


110 SUPPLÉMENT 

vert-doré brillant. Seulement les plumes du front 
et de la tête sont comme écailleuses et grises; 
toutes celles du devant du cou et de la gorge 
ressemblent aux plumes de la gorge du mâle, et 
se trouvent être gris-clair, mais ocellées de points 
ronds vert-doré. Tout le dessous du corps est 
grisatre, et du vert teint les flancs; les couver- 
tures inférieures sont gris-brunäâtre cerclés de 
gris-clair. Les vestitures sont vert-doré en dessus, 
noires en dessous, et terminées de gris-blanc. 

Cet oiseau habite le Chili. 


Os. mouch. supp © IAE: 


DISEAU- MOUCHE MODESTE, variete albine. 


Publié par Arthus Bertrand. 


Pevatet pur Remond emprest Couwart 0277/4 


DES OISEAUX-MOUCHES. TITI 


LALISERS SENTE LR TELLE LL ES NERO LOVE LLLEVELUR LURILEVÈ TELL DS DER IR EL BL ÉD LL DE LEE 
* 


L'OISEAU-MOUCHE MODESTE, 
VARIÉTÉ ATTEINTE D’ALBINISME 1. 


(ORNISMY A SIMPLEX, Lesson, Oiseauxr-Mouches, pl. XXXIII. 
TROCHILUS CIRROCHLORIS, Vieill., Encycl., t. 11, p. 560.) 


Cette variété est fort remarquable, par le blanc- 
pur qui teint l’occiput et qui annonce une ten- 
dance à l’albinisme qui se présente rarement sur 
le plumage des oiseaux dorés. 

La longueur totale de cet individu est d’envi- 
ron quatre pouces trois lignes, y compris le bec, 
qui a neuf lignes. Les ailes dépassent un peu la 
queue, qui est régulièrement carrée ; le front est 
brunûtre, légèrement vertet doré; le cou, le dos, 
les couvertures des ailes sont d’un vert-doré mé- 
langé de brun. L’occiput et les côtés du cou sont 
d’un blanc pur, dû à une dégénérescence de la 
matière qui teint les plumes. Tout le dessous du 
corps est brun, légèrement mélangé de vert sur 
le devant du cou et sur les flancs. La queue, en 


* Variété albine (pl. VI): corps vert-doré en dessus, brun en 
dessous ; des taches blanches sur la tête et le cou. Du Brésil. 


112 SUPPLÈMEET 
dessous, est d’un brun d’acier bruni. Les rémi- 
ges, à baguettes élargies, sont brunes -pour- 
prées. ; 

Cette variété nous a été communiquée par 
M. Canivet, et provenait du Brésil. 


Vrs. mou supp ? 


) NY r | { 
| i A N NA , Jeune age. 


2 


Pubhe par Arthus Bertrand. 


emond unprer. 


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DES OISEAUX-MOUCHES. 119 


LARLLELLLILELLELLTELNTS LRRRLEALE TES LOL LEL ER LE L LUEUR LEE LEUR LE R LES LUE LE D LR D 
GPrVil.s) 


L'OISEAU-MOUCHE ANNA, 
JEUNE MALE ft. 


(ORNISMY A ANNA. Lesson. ) 


L'âge complètement adulte de l’oiseau-mouche 
Anna a été figuré pl. LXXIV de notre pre- 
mier volume. Le jeune en diffère en ce que 
le plumage est sur le corps d’un vert-doré peu 
éclatant, et en dessous d’un gris-ardoisé clair, 
auquel se joint du blanchätre sur le milieu du 
ventre; du verdâtre-métallisé sur les flancs et 
devant la gorge, où apparaissent des points noirs. 
Le plastron écailleux, qui enveloppe le cou de 
l'oiseau en parure complète, ne se manifeste que 
par quelques écailles métallisées et purpurines, 
formant deux lignes sur les jugulaires, et une 
petite plaque derrière les oreilles. La belle calotte 
violette qui recouvre la tête de l'adulte ne paraît 
point, et cette partie, dans le jeune âge, est d’un 
brun-verdâtre terne. 

‘ Jeune mâle (pl. VIT): vert-doré sale en dessus, grisâtre et 
blanchâtre en dessous ; quelques écailles purpurines sur les côtés 


de la gorge ; queue presque égale, noire, terminée de blanc sur les 
côtés. De la Californie. 


II. Ô 


114 SUPPLÉMENT 

Long d'un peu plus de trois pouces, l'individu 
que nous avons figuré avait les couvertures infé- 
rieures de la queue blanches, et les rectrices 
presque égales ; les moyennes, brun-mat, et les 
latérales brunes, mais terminées de blanc. 

Son bec et ses tarses sont noirs, ses ailes 
brunes-pourprées et les joues grisätres. 

Cet oiseau a été rapporté de la Californie par 
M. Botta , et nous a été communiqué par M. Flo- 
rent Prévost. 


Os. mouch. supp © JL 8 


DISEAU=MOUCHIE DE CLÉNENCE >» Femelle. 


Public par Arthus Bertrand. 


TE : ; > ; 
Pretre Puruæ . emond ampres ! Cotuane s'ouudp 


DES OISEAUX-MOUCHES. 11) 


LASÉLELLRLLLIVEVLRRDERLELRULELL LEE LR EURE LULEVELURUUEULLLTEULLLORLRAUUE 


(Pr. VIIL.) 


L'OISEAU-MOUCHE DE CLÉMENCE, 
FEMELLE !. 


(ORNISMYA CLEMENCIÆ, Lesson.) 


Nous sommes heureux de pouvoir faire con- 
naître l'individu femelle de la belle espèce dont 
nous avons figuré le mäle pl. LXXX de nos 
Oiseaux-Mouches. 

Sa taille est de cinq pouces moins quatre li- 
gnes; le bec n’a pas moins de treize lignes. Il est 
robuste, fort, noir, légèrement recourbé. La 
queue, longue de quinze lignes, est large, étoffée, 
composée de rectrices égales, larges et arrondies 
à leur sommet. Les ailes, robustes et puissantes, 
atteignent l'extrémité de la queue. Les rémiges 
sont larges, solides et d’un brun-pourpré uni- 
forme. Les rectrices moyennes, vertes et dorées 
en dessus et en dessous , sont sur les côtés d’un 
brun-noiratre plus foncé vers leur extrémité, ex- 
cepté le bout des externes qui est œillé de blanc. 


: Femelle ( pl. VIII) : corps vert-doré en dessus; occiput brun ; 
un trait blanc derrière l'œil ; dessous du corps gris-brun-foncé ; rec- 
trices ocellées de blanc. Du Mexique. 


ô. 


110 SUPPLÉMENT 

Le dessus de la tête est vert-brunäâtre sans 
éclat. Tout le plumage du corps et des épaules 
est d’un vert-doré-glacé. La gorge est revêtue de 
plumes dessinées en écailles, dont le centre est 
brun et le pourtour de teinte claire, tandis que 
tout le dessous du corps, les flancs et le ventre 
sont d’un brunâtre auquel, sur les côtés, se joint 
du vert-doré. La région anale est blanche et les 
couvertures inférieures sont vertes et brunes, 
bordées et terminées de blanc. 

Cet oiseau-mouche a sur les rebords des aïles 
des sortes de petites plumes rangées en écailles 
imbriquées, qui doivent servir à la rapidité du 
vol, car on les observe chez toutes les grandes 
espèces, et elles sont rudimentaires chez celles 
à taille minime. 

Cette espèce habite le Mexique. La femelle, 
type de notre gravure, nous a été communiquée 


par M. Dupont. 


D ONE 


) 
Os. mouch. S'Upp À Je 0 - 


DISÉAU-MOUCIIE BARBE-BILEÈUR, seune adulte. 


Publiée par Arthus Bertrand 


L'etre Pur emond unpr'es : Coutard wep 


DES OISEAUX-MOUCHES. PAT 


ER RD RE VUE LED QU LED A/R LEE VER LR LL UE LEUR MUR ER LUE EE LEE LUE LUE LL D DS DE Re 
OPLSIX. 
: 


L'OISEAU-MOUCHE BARBE-BLEUE, 
JEUNE ADULTE :. 


(ORNISMYA CYANOPOGON, Lesson. ) 


L’individu que nous décrivons ici diffère peu 
de l’oiseau-mouche figuré pl. V de notre premier 
volume ; il s’en distingue par quelques nuances, 
bien qu’on le reconnaisse à son bec noir un peu 
recourbé, à ses rectrices externes étroites et ter- 
minées en pointe, à sa queue fourchue, à ses 
ailes qui s'étendent jusqu’à leur milieu. 

Son plumage est vert-doré en dessus, plus 
brillant sur le croupion ; une cravate écailleuse, 
échancrée profondément, occupe tout le devant 
de la gorge; les plumes qui la composent ne 
sont point gaufrées comme elles le deviennent 
plus tard lorsque l'oiseau vieillit. Leur éclat est 
celui du fer spéculaire chatoyant et irisé. La 
poitrine, et une sorte de demi-collier qui re- 
monte pour entourer le cou, sont d’un blanc lavé 


* Jeune adulte (pl. IX }: vert-doré en dessus; plastron bleu- 
irisé ; corps roussâtre ; verdâtre en dessous. Du Mexique. 


118 SUPPLÉMENT 

de roux sur le bord. Tout le ventre et les flancs 
sont variés de vert, de blanc et de roussâtre, 
et les couvertures inférieures sont blanches. 
La queue est noire en dessus. Cet oiseau vit au 


Mexique. 


Otis .mouch . supp © Pl 10. 


DISBAU-MOUCILE BARIBE-BLEUR , Jeune àge. 
Publie par Arthus Bertrand 


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Pretre pina lemond wmpres C Cotutant seulp 


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DES OISEAUX-MOUCHES. 119 


LA LLABUVELVULEVELLLLLELELUULLULE VOS ULLLVUELULLERVURLLLUTLLLELALLERULT LUS 


(Pr. €) 


L'OISEAU-MOUCHE BARBE-BLEUE, 
JEUNE :. 


(ORNISMYA CYANOPOGON. Lesson. ) 


Reconnaissable à son bec long, mince, grêle 
et légèrement recourbé, l’oiseau-mouche barbe- 
bleue est caractérisé dans l’âge adulte, et par sa 
gorge bleu-pourpré, et par ses rectrices étroites 
et pointues. Le jeune âge diffère considérable- 
ment sous ce rapport de la livrée parfaite des 
mâles, puisque sa queue est courte, composée de 
rectrices arrondies et légèrement graduées entre 
elles. C’est du reste une remarque qui s’est fré- 
quemment présentée à nous, que cette disposition 
arrondie de la queue chez les jeunes ou chez les 
femelles, tandis que les màles ont souvent leurs 
rectrices disposées dans des formes toutes spé- 
ciales. 

Vert doré éclatant en dessus du corps, l’oiseau- 
mouche barbe-bleue jeune est d’un blanc légère- 
ment teint de jaunâtre sous le ventre, à partir du 


? Jeune (pl. X ) : vert-doré éclatant en dessus, jaunâtre en des- 
sous; quelques écailles purpurines sur la gorge. Du Mexique: 


120 SUPPLÉMENT 

menton jusqu'aux couvertures inférieures de la 
queue ; seulement deux ou trois écailles d’un rubis 
ou de fer spéculaire décèlent par leur présence 
l'apparition complète des écailles Jarges et étoffées 
qui brillent devant le cou des mâles dans leur 
parure complète. Les ailes, minces et étroites, 
sont brun-pourpré, et les rectrices sont brun- 
bleuñtre , relevé d’une tache blanche à leur ex- 
trémité : elles sont assez larges et non étroites 
comme celles des mâles. Un sourcil roux sur- 
monte l'œil. La gorge, la poitrine et les flancs 
sont lavés de buffle clair. Le milieu du ventre et 
les couvertures inférieures de la queue sont blan- 
ches 

La tête est grise en dessus; le bec et les tarses 
sont noiratres. 

La longueur totale de cet oiseau, à l’aäge que 
nous avons figuré, et qui nous semble être sa 
première année, est de deux pouces dix lignes, 
et le bec entre dans ces dimensions pour dix ou 
onze lignes. 


Os. mouch. supp !° JB AE 


LE SASIN , lavrée de Jeune age. 


Le 


Publié par Arthus Bertwand. 


Prétre pin. flemond empres ! Coutant 07277/2 


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DES OISEAUX-MOUCHES. I21I 


AIVILALALITAULLUSLLULELALULELALALE LE R LL LELAR LED LUS LVLILELRLULLLLLIRSR LUS 
(Pr. XL) 


LE SASIN, JEUNE FEMELLE :. 


(ORNISMY À SASIN. Lesson.) 


L'individu que nous avons fait figurer comme 
étant une jeune femelle du Sasin, avait été rap- 
porté de la Californie par le docteur Botta, qui 
l'avait étiqueté sur les lieux, et nous a été com- 
muniqué par M. Florent Prévost. Par sa livrée il 
diffère beaucoup du mâle que nous avons repré- 
senté pl. LXVI de nos oiseaux-mouches. 

L'individu que nous décrivons ici a deux 
pouces neuf lignes de longueur totale. Son bec 
mince, grêle, entre dans ces dimensions pour 
huit lignes. Il est noirâtre, ainsi que les tarses. 
Les ailes sont aussi longues que la queue; elles 
sont minces, étroites, d’un brun très peu pour- 
pré. La queue est légèrement arrondie par le 
raccourcissement des pennes latérales, qui dif- 
fèrent par leur forme de celles du mâle adulte, 
car elles sont plus larges et coupées en rond au 
sommet. 

* Jeune femelle (pl. XI): vert-doré gris en dessus; gris clair en 


aessous ; queue verdâtre-brun , arrondie, terminée de blanc sur les 
cotés, De la Californie. 


122 SUPPLÉMENT 

La tête et le cou sont en dessus d’un vert très 
grisätre, plus franchement vert-doré sur le man- 
teau, et vert-roux sur le croupion. Ces teintes 
grises , et surtout la couleur rousse du croupion, 
sont dues à ce que les plumes vertes sont plus 
ou moins frangées en leurs bords de gris ou de 
roux. Les couvertures supérieures de la queue 
sont vert-doré , et les épaules d’un vert-grisatre. 

Le dessous du corps est en entier, à partir du 
menton, d’un gris-blanchätre, qui s’éclairecit en- 
core sur le ventre et sur les couvertures infé- 
rieures de la queue. Les rectrices moyennes sont 
vert-doré; les latérales , graduellement plus cour- 
tes, sont à leur base d’un vert qui se change en 
noir, puis leur extrémité est d’un blanc pur. 


5 ) 
Vers. mouch pp Ï ] 22 


TA KA { KA NY \ j 
| IL EF SASIN D HD plu maoe de deuxieme année. 


Le 


| Publié par Arthus Bertrand. 


Pretre pire. lemond ampres ! Coutant weu p 


es, 


DES OISEAUX-MOUCHES. 123 


LASLLLLSS LULLTLLLLLLLILEULLO DO LETSLULERLLERT LED LUE LES VUE LES VUE VUS LLR LL D 


(Pc. XII.) 


LE SASIN, 
LIVRÉE DE DEUXIÈME ANNÉE ‘ 


(ORNISMY A SASIN. Lesson.) 


L’individu que nous décrivons a le bec et les 
tarses noirs; la tête grisätre en dessus. Le plu- 
mage vert-doré sur le dos, le cou et les épaules, 
est rouge-chocolat-foncé sur le croupion et les 
couvertures supérieures de la queue. Celle-ci est 
très courte, brun-vert en dessus et brunâtre en 
dessous. La gorge, le devant du cou, le ventre 
blanc, sont teints de vert-doré près des joues et 
sur les jugulaires, les flancs et le bas-ventre, de 
même que les couvertures inférieures qui sont 
d'un roux-marron vif. 

Les ailes dépassent la queue et sont brun- 
pourpré; quelques lamelles rubis peu brillantes 
se dessinent sur le devant du cou. 


* Livrée de deuxième année (pl. XII): vert-doré en dessus; 
croupion rouge-brun ; corps blanchätre en dessous; quelques points 
vert-doré sur les joues ; ventre roux-marron vif. 


124 SUPPLÉMENT 


LR AR RIDER GRR IR RS RD LR LR RD LD ER D OR D ARR ER Re A OR RD Re 
( Pr. XIII. ) 


LE SASIN, 


LIVRÉE PRESQUE ADULTE t. 


(ORNISMY A SASIN. Lesson. ) 


Aux formes et à la coloration offertes par l’âge 
précédent, se joint un brun-marron-foncé sur Île 
bord de la queue; une teinte vert-doré plus 
franche sur le corps; des rectrices noires, œil- 
lées de blanc en dessous; les flancs et les cou- 
vertures inférieures d’un roux qui tranche sur 
le blanc, mêlé au grisätre du ventre. De nom- 
breuses écailles rubis et chatoyantes, apparais- 
sent sur le devant de la gorge, et se pressent 
pour donner naissance au plastron métallisé qui 
doit la recouvrir. 


* Livrée de deuxième année (pl. XIII): vert-doré; couvertures 
supérieures marron foncé ; rectrices brunes œillées de blanc; flants 
et dessous du corps roux ; des écailles métallisées purpurines sur la 
gorge. De la Californie. 


5 D _ 
Os .mouch. supp * Il LS 1). 


1 U U IN SAT . , 
LE :SASIN » Prenant sa troisieme livrée. 


Publié par Arthus Bertrand. 


lretre’ prnx.. Lemond mpres! Coutant seudp 


} Ces. mouch. SUPP* jat 14 5 


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Publie par Arthus Bertrand. 


ESP : : D » , r , 
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DES OISEAUX-MOUCHES. 19) 


TARTUVELLTILERNS LUVRLUVEILVELLES LEVÉ ELULILELLALLLE LL RULES LULE LS LE SL AR NT 


(Pr OXIV 


LE TRICOLORE :. 


(ORNISMY A TRICOLOR. Lesson. ) 


Cette nouvelle espèce a de longueur trois 
pouces six lignes; le bec à neuf lignes et la 
queue douze. Ses ailes sont minces, petites et ne 
s'étendent que jusqu'à la moitié de la queue; 
celle-ci est composée de rectrices légèrement iné- 
gales ; les moyennes, latérales, amincies et comme 
mucronées à leur sommet, et les deux plus ex- 
ternes simplement arrondies. 

Le bec est noir, long, mince, très droit et 
effilé. Les tarses, vêtus jusqu'aux doigts, sont 
bruns; le front est vert-grisätre; tout le dessus 
du corps, à partir du vertex, est d’un vert-doré 
brillant. Les épaules sont vert-métallisé, et les 
ailes d’un brun-pourpré-mat. Une plaque rubis 
occupe la gorge et le devant du cou, et se trouve 


* Mâle adulte (pl. XIV }: bec noir; dos et dessus du corps vert- 
doré; gorge et haut du cou en devant rubis; milieu du cou blanc; 
thorax et ventre gris; flancs gris, teintés de vert; couvertures in- 
férieures de la queue gris flammé de brun; queue verte en dessus; 


les rectrices externes brunes, et accuminées à leur sommet. Du 
Brésil. 


120 SUPPLÉMENT 
bordée inférieurement par une sorte de collier 
blanc. Le thorax et le ventre sont d’un gris qui 
s'étend sur les flancs en prenant des reflets vert- 
doré. Les couvertures inférieures de la queue 
sont blanches flammées de brun-clair. Les deux 
rectrices moyennes sont, en dessus, d’un vert- 
doré-foncé, les latérales sont d’un brun-mat, 
que relève une bordure interne d’un roux-ferru- 
gineux intense. Un brun-violet colore en dessous 
la queue. 

Cette espèce habite le Brésil. Nous en devons 
la connaissance à M. Florent Prévost. 


OcsémohIupp CNE NME SA EE NE TER LS 
D # & 


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LE CAMPYLOPTERE PAMIPA > Mäle. 


Public par Arthus Bertrand. 


Pretr pPina lemond. umpres É Teillard. euip 


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DES OISEAUX-MOUCHES. 12" . 


AE /CV. ) 
L'OISEAU-MOUCHE CAMPYLOPTÈRE PAMPA, 
MALE t. 

(ORNISMY A PAMPA. Lesson. ) 

Cet oiseau-mouche appartient à la tribu des 
Campyloptères, ou aux espèces dont les ba- 
guettes des premières rémiges sont aplaties ét 
comprimées. Il a cinq pouces de longueur totale, 


le bec entre pour onze lignes et la queue pour 
vingt dans cette proportion. Le bec est fort, 


robuste, et très légèrement recourbé. La man- 


dibule inférieure se termine en pointe déliée, 
retroussée. Les tarses sont assez robustes et em- 
plumés jusqu’à la naissance des doigts. Les ailes 
sont larges, aussi longues que la queue, et à 
baguettes des trois rémiges externes courbées, 
aplaties et robustes à leur milieu. La queue se 
compose de rectrices larges, arrondies au bout, 
et étagées entre elles. 

Le bec est brun; les tarses sont jaunätres; une 


: Mâle adulte (pl. XV) : baguettes des ailes larges et coudées; 
corps vert-doré brillant en dessus; gris enfumée en dessous; ca- 
lotte azur. Du Paraguay. 


| 


calotte azur occupe ! 


ie le front Jusqu' à 0 


d’un vert Bones) sc doré br Iant, qui règne sur 
les épaules et qui colore les rectrices moyennes. 
Un gris enfumé clair teint tout le dessous du <' 
corps depuis le menton jusqu'aux couvertures et 
inférieures, qui sont nuancées de roux. Le ventre 
est blanchätre; les ailes sont brun-pourpré, et 
les rectrices latérales sont d’un noir-bronzé. 
Cette belle espèce provient de l'intérieur de la 


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Où. mouch. supp: 


LE LANGSDORFEF ; Jeune age 


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Publie par Arthus Bertrand. 


Pretre pinx Lemond umpres : Coutant sculp 


DES OISEAUX-MOUCHES. 129 


LARIBRLLELLTRERT LA RRLELL ELLE LEE LUELUEULLLE LRQ ERREURS LELLLUVELET ETS L RS 
(Pr. XVL) 


L'OISEAU-MOUCHE LANGSDORFF, 
JEUNE !. 


(ORNISMY A LANGSDORFIL Lesson. ) 


Le Langsdorff diffère considérablement, dans 
sa livrée de jeune âge, de la parure qu’il revêt 
lorsqu'il devient adulte. La figure que nous en 
donnons est très exacte, et repose sur l'examen 
d’un bon nombre de dépouilles que nous avons 
vues chez divers amateurs, et plus particulière- 
ment chez M. Florent Prévost, qui en a recu 
tout récemment du Brésil. Le mâle, en plumage 
complet, est représenté dans la pl. XXVI de 
nos Oiseaux-Mouches. 

Les jeunes oiseaux de l'espèce du Langsdorff, 
que nous avons en ce moment sous les yeux ; se 
ressemblent parfaitement. Ils ont au plus deux 
pouces dix lignes de longueur totale, encore le 
bec doit-il être compté pour sept lignes et la 


" Jeune (pl. XVI): vert-doré en dessus; croupion traversé par 
une raie blanche ; menton, thorax et milieu du ventre noirs ; devant 
du cou œillé de vert; flancs blancs; rectrices étroites, presque 
égales. 


II. 9) 


me — 


>» 


_ 


130 SUPPLÉMENT 


queue pour huit, dans ces proportions. Les tarses 


et le bec sont très noirs, et ce dernier organe est 


remarquable par sa brièveté, sa grosseur relative, 
et par la terminaison en pointe très fine des 
deux 1aandibules. L'inférieure se renfle même 
un peu à l'extrémité. 

Les ailes, tres étroites, très dolabriformes, 
sont d’un brun-pourpré intense, et presque aussi 
longues que la queue; celle-ci, très mince, se 
compose de rectrices rubannées, à pennes laté- 
rales un peu plus courtes que les moyennes, 
qui sont bleu d'acier, tandis que les premières 
sont grises à leur base, puis bleu d’acier, et enfin 
terminées de blanc pur. 

Le corps est d’un vert-bleu très doré et très 
brillant sur la tête, le cou , le manteau, les épau- 
les et le dos. Une raie d’un blanc pur traverse 
le croupion. Les couvertures supérieures de la 
queue sont vert-doré. 

Le menton et la gorge sont noir mat; une ta- 
che blanche prolongée sous l'œil occupe l'angle 
du bec et les parties antérieures de la joue. Le 
devant du cou est blanc, mais chaque plume est 
marquée au centre par une tache ronde vert- 
doré. Le reste du cou, à sa partie inférieure, est 
mélangé de vert-doré et de brunätre , tandis que 
les côtés du cou et du thorax sont vert-doré très 
brillant. La base de la poitrine est noir mat. Le 


DES OISEAUX-MOUCHES. 191 
milieu du ventre est brun et les flanes sont blanc 
pur, ainsi que la région anale et les petites cou- 
vertures inférieures. 

Le Langsdorff habite le Brésil. Nous ne con- 
naïissons point sa femelle. 


* 


-æ 


132 SUPPLÉMENT 


LR VALLE A RIRE LAS SAS LA RAA LE LLALEILELULERIRTE SR LAS LIRE TE IR ELAS AR AR À À mn 


( Ps. XV.) 


L'OISEAU-MOUCHE A TÊTE D'AZUR, 
MALE ADULTE t. 


(ORNISMY A CYANOCEPHALA. Lesson, Oiseaux-Mouches, pag. 14.) 


Cette espèce, nommée Zroclilus quadricolor, 
par Vieillot ( Encycel. ornith., t. 1, p. 573; et Oi- 
seaux dorés, t. 11 (inédit), pl. XVIIT, diffère 
d’une manière bien remarquable des autres oi- 
seaux-mouches. Elle à de longueur totale trois 
pouces dix lignes, et dans ces dimensions le 
bec entre pour neuf lignes et la queue pour qua- 
torze. ; 

Le bec est droit, élargi à la base, d’un jaune 
clair dans toute son étendue et noir à la pointe. 
Les tarses sont courts et noirs. Les ailes, assez 
larges et d’un brun-pourpré clair, s'étendent jus- 
qu'à l'extrémité de la queue. Celle-ci est un peu 
fourchue et composée de larges rectrices, fermes, 
arrondies à leur sommet; une plaque d’un bleu- 
vert très brillant couvre le dessus de la tête, à 
partir des narines jusqu’à l’occiput; une tache 


* Mâle adulte ( pl. XVII) : corps vert-doré en dessus, blanc en 
dessous; calotte azur. Du Brésil. 


Os. mouch.. supp © PI ë 17 : 


OISEAU -MOUCHE À CALOTTE D'AZUR, Mâle adulte. 


Publie par Arthus Bertrand. 


lretre px Lemond impres ! Coutrait seulp 


| ï È 
BEN PE 


DES OISEAUX-MOUCHES. 133 
bleue règne derrière l’œil. Dans un faux jour la 
tête paraît noirâtre. 

Tout ie plumage en dessus est d’un gris-roux 
auquel se joignent quelques reflets dorés , encore 
le peu de brillant qu'il possède se trouve placé 
sur le cou et sur les épaules. Les couvertures su- 
périeures de la queue et les rectrices sont d’un 
blond-doré en dessus. La gorge, le devant et les 
côtés du cou, le ventre, les couvertures infé- 
rieures sont d’un blanc de neige. Du brun sale 
s’'avance sur les épaules et teint les flancs. La 
queue en dessous est d’un blond-doré 

Cet oiseau vit au Brésil, et doit sans contredit 
habiter les régions froides de cette portion équa- 
toriale de l'Amérique. 


134 SUPPLÉMENT 


ASS RAR RILELSAILER SL LEE à DALE ELLES RS LAS LEUR LUE LEE ER LEE LEE LEUR E LOUE EE ESS ES 


(PL. XVII. ) 


L'OISEAU-MOUCHE A CALOTTE 
D'AZUR, JEUNE ‘. 


(ORNISMY A CYANOCEPHALA. Lesson. ) 


Nous avions décrit (Additions, p. 14) cet in- 
dividu dans notre Histoire naturelle des Oiseaux- 
Mouches, sans y Joindre un portrait. Depuis, 
nous nous sommes procuré l’âge adulte, et nous 
avons acquis la certitude que c'était bien le 7ro- 
chilus quadricolor de Vieillot. 

Cet oiseau a de longueur totale trois pouces 
dix lignes. Le bec est compris dans ces dimen- 
sions pour dix lignes et la queue pour douze. Le 
bec est noirâtre , robuste, droit, peu renflé. Une 
calotte d’un bleu d'azur peu décidé recouvre la 
tête. Le manteau, le dos, les petites couvertures 
des ailes sont d’un vert-doré brillant. Le milieu 
du dos, le croupion, sont d’un vert-grisätre ; les 
rémiges sont brun-pourpré; les rectrices sont 
brunes, égales et un peu teintées de vert à leur 
milieu. La gorge, le devant du cou, sont d’un 


* Jeune mâle (pl. XVIIT) : vert-doré en dessus; grisâtre et blan- 
châtre en dessous; calotte bleuâtre terne. Du Brésil. 


Oës. mouch. supp © s Ptror 


DISEBAU-MOUCHE À CALOTTR D'AZUR, Jeune ae 


Ca 
2 


Publie par Artbus Bertrand. 


Bevalet pina lemond umpres ! Coutant seup . 


DES OISEAUX-MOUCHES. 139 
blanc pur, ainsi que la poitrine et le ventre, dont 
les côtés sont mélangés de gris verdätre. Les 
couvertures inférieures de la queue sont grises. 

Le jeune oiseau-mouche qui nous occupe ha- 
bite le Brésil, et nous à été communiqué par 
M. Florent Prévost. 


100 SUPPLÉMENT 


LR SAS LES VALEURS SALLE LEUR LRU ELLE LAS LATE SUR LUE LITE LLELLS ER LELNR QAR 
| ( PLroiXTIX ) \ 


| L’OISEAU-MOUCHE DELALANDE 
OU LE PLUMET BLEU, JEUNE AGE. 


(ORNISMY A DELALANDII. Lesson. } 


Autant le male de cette espèce est remarquable 
| par le riche azur et la huppe gracieuse qui le 
décorent, autant la femelle est simple, et en dif- 
| fère par sa modeste livrée. Le jeune âge du mâle 
a en partie le plumage de cette dernière, et le 
gris sale du dessous du corps du premier. 

Long de trois pouces et trois ou quatre lignes, 
l'individu que nous décrivons a son bec court, 
droit, mince et noir. Un vert-doré très pur et 
- très brillant teint le dessus de la tête, du cou, le 

dos, les épaules , le croupion et les deux rectrices 
moyennes. À partir du menton, un gris de cendres 
règne sur le devant du cou, le thorax et les par- 
ües inférieures, y compris les couvertures de la 


°: Jeune (pl. XIX) : bec court, noir; tête sans huppe; tout le 
dessus du corps d’un vert foncé brillant et métallisé ; tout le dessous 
du corps gris-cendré, avec des écailles d’un bleu-violet chatoyant 
cà et là devant le cou , sur le ventre ; ailes brun-pourpré; rectrices 
moyennes vert-doré en dessus, les latérales brunes, terminées de 
blanc. Du Brésil. 


Oxs. mouch. SPP 4 4 JL 19 : 


LE PLUMET BLEU où DISEAU-MOUCHE DÉLAILANIDE, Jeune age. 


Publié par Arthus Bertrand. 


Pretre Pire ; femond impresi Coutant seulp . 


DES OISEAUX-MOUCHES. 197 
queue. Mais des écailles, d’un riche bleu à teintes 
violettes métallisées et chatoyantes , se dessinent 
sur le cou en devant et sur le thorax. Les rec- 
trices latérales sont bleu d'acier brun, et termi- 
nées de blanc. 

L'oiseau-mouche Delalande vit au Brésil. Le 
mâle et la femelle sont figurés pl. XXIIT et XXIV 
de nos Oriseaux-Mouckhes. Le jeune âge est le 7ro- 
chilus versicolor de M. Vieillot. (Oiseaux dorés, 
t. ur, pl. XII, et deuxième édition du Diction- 
naire d’hist. nat., t. xx, p. 430.) 


138 SUPPLÉMENT 


AAA AS AB IS R URI ELS EIRE LE LAVE URL R LES LUS LVL IULS RUE LAS RAR LS SE LAS SR LES 


(CB, EX.) 


L'AMÉTHYSTE, PRESQUE ADULTE :. 


(ORNISMYA AMETHISTINA. Lesson.) 


Nous avons publié dans notre Æistoire natu- 
relle des Oiseaux-Mouches un portrait (pl. XL VIT) 
de l’améthyste complétement adulte. Dans les 
planches XX, XXI et XXII de ce supplément 
nous donnerons une idée complete des modifi- 
cations que l'espèce éprouve dans les diverses 
phases de son existence. 

L’Améthyste est un oiseau-mouche exclusive- 
ment propre aux régions chaudes du Brésil. Sa 
gorge étincelle, ainsi que l’indique son nom de 
l'Améthyste, de la plus belle eau, et son rempla- 
çant naturel dans l’hémisphère nord de l’Amé- 
rique est le petit rubis de la Caroline à gorge de 
rubis étincelante. Du reste, ces deux oiseaux ont 
une taille presque semblable , un bec petit, droit, 
une queue fourchue, des rectrices courtes et 
pointues, etc. Ces deux espèces, toutefois, sont 
bien distinctes l’une de l’autre. 


* Mâle presque adulte { pl. XX ) : vert-doré en dessus; front gris; 
une raie blanche sur le dos; écailles améthystes éparses au devant 
du cou; poitrine et ventre gris. Du Brésil. 


Vis. mouch. supp. PI . 20. 


VA 
Ë ” A ME T HI ST fu » Prenant son plumage d'adulte. 


Publhie par Arthus Bertrand. 


72 y } 2 » , 
lretre puna Aemond unprer! Coutant seulp 


DES OISEAUX-MOUCHES. 159 


Dans la livrée presque adulte que nous figu- 
rons ici, l'oiseau a deux pouces sept lignes de 
longueur totale, en y comprenant le bec pour 
sept lignes et demie, et la queue pour huit. Les 
ailes sont très étroites à leur extrémité, plus 
larges à leur base , et dépassent les deux tiers de 
la queue; elles sont d’un brun-pourpré. La queue 
est fourchue, à rectrices externes les plus longues 
et à barbes très courtes sur leur bord externe. 
Les deux pennes sont les plus larges et les plus 
courtes, et brillent d’un beau vert-doré, tandis 
que toutes les latérales sont brun-foncé et mat. 

Le devant de la tête est d’un gris franc, le mi- 
lieu et l’occiput vert-bleu doré. Ce même vert, 
à ton bleuatre et métallisé, règne sur le cou, le 
dos, les épaules, le croupion et les couvertures 
supérieures de la queue. Il est interrompu sur le 
milieu du corps par une raie transversale d’un 
blane pur. | 

La gorge et le devant du cou sont garnis de 
plumes écailleuses, blanches sur la gorge et au 
menton, où chaque plume a son milieu occupé 
par une tache rouille foncée, et, sur le devant 
du cou ou sur les côtés, variés de brun mat ou 
de squamelles brillant de l'éclat pur de l’amé- 
thyste. Une sorte de collier gris clair entoure le 
cou ; la poitrine est grise-brunâtre. Le milieu du 
ventre est blanchatre ; les flancs sont gris et vert 


140 SUPPLÉMENT 
doré; les couvertures inférieures sont grises bor- 
dées de gris très clair. Une tache rouille marque 
l'endroit qu'occupent les pieds. 

Le bec et les tarses sont noirs. 

L'Améthyste est un des oiseaux-mouches qui 
vivent exclusivement au Brésil. 


Ji; ; 


Os. mouch. s'app © 


i 
EE 


D | | î l WT (QG PTIT A 
y AMI RTS l'E » Jeune ave. 


Public par Arthus Bertrand. 


lretre pu l'emond impres{ loutant sou. 


DES OISEAUX-MOUCHES. 141 


LR VARIE ELLE LLLIAS ILE ULLIRLULRLULEEU REIN LERULEULLLALUALLLLLOLELULLULR 


CB XXE ) 


L'AMÉTHYSTE, TRÈS JEUNE :. 


(ORNISMY A. AMETHYSTINA. Lesson.) 


L'individu que nous décrivons a deux pouces 
cinq lignes, le bec compris pour sept lignes et 
la queue pour huit. Cette dernière, légèrement 
fourchue, se compose de rectrices dont la moitié 
est verte, le milieu noir, et l'extrémité d’un blanc 
roux. Les plus extérieures sont grises à leur base, 
puis noires , et largement terminées de blanc. 

Le plumage sur le corps, depuis le front jus- 
qu'au croupion , est vert-doré; du brun occupe 
les joues ; la gorge est grisätre très clair; une 
sorte de collier blanchâtre s'étend sur les côtés 
du cou. Le thorax est brunâtre; les flancs et le 
bas-ventre sont d’un roux-cannelle fort vif, qui 
cesse à la région anale pour faire place à du blanc. 
Les ailes sont étroites et minces. 

L'’individu que nous décrivons nous a été com- 
muniqué par M. le prince de Wied Neuwied, 
qui a bien voulu nous permettre de le faire figu- 
rer. Cet oiseau vit au Brésil. 


* Mäle très jeune (pl. XXI) : vert-doré en dessus ; joues brunä- 
tres; gorge grisâtre ; thorax brun; ventre roux-cannelle. Du Brésil. 


142 SUPPLÉMENT 


PE EE EE SE LS SE 


(PL. XXII. ) 


L'AMÉTHYSTE, JEUNE ADULTE :, 


(ORNISMY A AMETHYSTINA. Lesson.) 


L'individu que nous avons figuré a trois pouces 
deux lignes de longueur totale, et la queue entre 
pour treize lignes dans ces dimensions. Toutes 
les parties supérieures sont d’un vert-doré à re- 
flets cuivrés. Une plaque brune occupe le devant 
de la gorge et les joues, et des écailles pourprées 
et brillantes chatoient çà et là, en prenant le ca- 
ractère des écailles métallisées si pures et si bril- 
lantes de la gorge des individus complètement 
adultes. Un demi-collier blanc remonte sur les 
côtés du cou. Le ventre, le bas-ventre et les flancs 
sont d’un gris-brun enfumé, ainsi que les cou- 
vertures inférieures de la queue. Les rectrices 
sont entièrement brunes-pourprées et pointues. 
Nous sommes redevables de la communication du 
type de cet âge au prince de Wied Neuwied, qui 
l'a rapporté du Brésil. 


‘ Mâle jeune adulte (pl. XXII) : vert-doré brillant en dessus; 
gorge brune, quelques écailles chatoyantes et améthyste çà et là ; 
dessous du corps gris-brunr enfumé. Du Brésil. 


dés. mouche. supp © 


7 
| . AMIETIY STE » Prenant sa livrec d'adulte. 


Publie par Arthus Bertrand. 


lretre/pina Rémond impres! 


110208 


Coutant scutlp 


Sr 


me: 


Os. mouch . supp * Pl Or 


| 
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| 
Î 


IE DURIS SIA, Non adulte. 


Publie par Arthus Bertrand. 


TA » ; , ; 
lretre PU Remond  umprer! Coutart sup 


DES OISEAUX-MOUCHES. 143 


VAR LALILERITELRTLTRLLRTLEUEEUL ENS ES LA ROUE LE D ER RL LD OR LE LUE LE ATLAU AL USER 


6 Bey XXI. ) 


LE VÉRAZUR OÙ OURISSIA, 
JEUNE AGE *. 


(ORNISMY A CYANEA. Lesson.) 


Nous avons figuré pl. LXXI de nos Oriseaux- 
Mouches une espèce complètement adulte que 
nousavons nommée VÉRAZUR, Ornismya cyanea, 
P- 199, et nous avons en ce moment la certitude 
que l’oiseau-mouche figuré dans la planche XXIII 
de ce Supplément, sous le nom d'Ourissia, n’est 
que le jeune âge du Vérazur. Nous pensions d’a- 
bord qu'il en était distinct faute de moyens suf- 
fisans de comparaison entre les adultes et les 
jeunes, mais plusieurs dépouilles que nous avons 
pu examiner dans ces derniers temps ont décidé 
notre opinion, et ne nous ponetens point de 
les séparer spécifiquement. 

Ce jeune âge, que M. de L'onguemard se 
dans sa on. est long au plus de trois 
pouces deux à quatre lignes. Son bec a près de 


t Mâle jeune (pl. XXIIT ) : corps vert-doré en dessus; cuivré sur 
le croupion; gorge et devant du cou gris, ponctuées de bleu azur ; 
ventre grisâtre. Du Brésil. 


144 SUPPLÉMENT 
ample, arrondie à son extrémité, et formée de 
rectrices presque égales, colorées en noir-bleu 
luisant. Le bec est brunâtre en dessus, jaunâtre 
en dessous. Un vert-doré foncé règne sur la tête 
et le cou, et devient plus doré sur le dos et les 
épaules, puis se teint de cuivre rouge sur le crou- 
pion, et passe au marron métallisé sur les cou- 
vertures supérieures de la queue, qui sont al- 
longées. 

Le devant de la gorge et du cou est gris, par- 
semé d'écailles de l’azur le plus céleste quand 
les rayons lumineux les frappent directement. 
Tout le devant du corps, le ventre et les couver- 
tures inférieures sont d’un gris de cendre uni- 
forme; seulement des écailles vert-doré plus nom- 
breuses sur le thorax et sur les flancs se dessinent 
au milieu du gris des parties latérales du corps. 

Ses tarses sont bruns. Cet oiseau est du Brésil. 

M. Vieillot a fait faire une figure du Vérazur 
adulte (Ois. dorés , t. 1, inédit, pl. V), sous le 
nom de Zrochilus cyanus, et c'est aussi sous ce 
nom qu'il est décrit dans le nouveau Dictionnaire 
d’hist. nat., t. xx, p. 426. 


DT 
Our . mouch. supp © ] ] -24. 


DISRAU-MOUCHE AVOCETTE, Jeune âge 


Public par Arthus Bertrand. 


ÿ son € tu SOtlp 
lretre pura Remond unpres Cottandt Cul} 


DES OISEAUX-MOUCHES. 149 


LRBLLE VERS LLELVRE SE LOUER LLELVULTELE LUTLLLR VER LES LLLEULELARLALTULLLULLLULUALUUS 


(Pr. XXIV.) 


L’OISEAU-MOUCHE AVOCETTE :. 


(ORNISMY A AVOCETTA. Lesson.) 


M. Swainson est le premier auteur qui, à notre 
connaissance , ait parlé de l’oiseau-mouche à bec 
recourbé, qu'il a décrit et figuré pl. CV de ses 
Illustrations zoologiques. Cette espèce, dont le 
bec anomal a beaucoup d’analogie, par son re- 
dressement en haut avec celui de l’avocette, 
présente d’une manière constante cette particu- 
larité remarquable d'une courbure des mandi- 
bules dans un sens dont on ne connaît que peu 
d'exemples, et dans une direction qui exige de la 
part de l’oiseau un genre de vie différent de ce- 
lui des espèces congénères. 

Nous avons eu occasion de voir à Paris plu- 
sieurs individus de l’âge adulte tel que nous l’a- 
vons représenté (pl. XXXVII) dans l'Hist. nat. 
des oiseaux-mouches , en copiant la figure de 
M. Swainson , et entre autres dans une collection 


: Jeune (pl. XXIV ): vert-doré en dessus; queue bleu indigo ; 
gorge verte; ventre noir mat; deux traits blancs sur les côtés du 
corps. 


II. 10 


ÿ. 


+# 


140 SUPPLÉMENT 
presque complète de l’Ornithologie de la Guiane, 
recueillie par M. Freyre. Or, c’est sur les hautes 
collines qui bordent la ville de Cayenne que loi- 
seau-mouche à bec recourbé a été tué, et sa li- 
vrée complète est d’un vert-émeraude suave et 
brillant, et le dessous de sa queue est d’un rouge 
de cuivre à reflets de vermeil travaillé. 
L'individu que nous figurons , et qui se trouve 
dans la collection d’oiseaux-mouches de M. de 
Longuemard , est évidemment un jeune d’une es- 
pèce nouvelle probablement dans une livrée dif- 
férente de celle de l'âge complètement adulte. 
Long de trois pouces six lignes, le bec entre 
dans ces dimensions pour près de sept lignes, 
et la queue pour un pouce. Le bec est noir, assez 
fort , renflé en dessous vers la pointe, qui est re- 
troussée et recourbée en haut; l'extrémité de cha- 
que mandibule est légèrement aplatie, déprimée 
ettrès mince; la mandibule inférieure supporte la 
plus grande partie de la convexité. Les ailes sont 
assez larges, aussi longues que la queue, et d’un 
brun-pourpré; les rectrices sont larges, presque 
rectilignes, et d’un bleu-noir foncé uniforme en 
dessus comme en dessous. Le dessus de la tête, 
le dos, le croupion, les épaules sont d’un vert- 
émeraude doré. Une plaque vert-émeraude cha- 
toyante occupe le devant du cou, et se trouve. 
bordée par une ligne latérale blanche qui va jus- 


«+ 


DES OISEAUX-MOUCHES. 147 
qu'à la région anale. Une plaque d’un noir mat 
profond règne sur le milieu du ventre, et se 
trouve également bordée par la continuation de 
la raie blanche que nous avons indiquée. Un 
brun mêlé de vert-doré occupe les flancs. Les 
couvertures inférieures sont brunûtres. 

La patrie de cet oiseau est Cayenne. 


10. 


F4 


148 SUPPLÉMENT 


ARR LIRE SLR LIL RUE VER LOS LUEUR LES LAURE LE LAS LAS LUE LAS ES SE LES LASER 
( Pr. XXV.) 
LA 


L'ERIPHILE *. 


(ORNISMYA ERIPHILE. Lesson.) 


Cette espèce est entièrement calquée sur les 
formes de l’oiseau-mouche à queue fourchue figuré 
pl. XVITI de notre Hist. naturelle; il en a même 
les couleurs générales : aussi doit-on supposer 
que l'Ériphile a souvent été confondu avec lui 
par des yeux inattentifs et peu jaloux de s’assu- 
rer des caractères spécifiques qui les distinguent 
l’un et l’autre. Les principales nuances qui isolent 
l'Ériphile de l’oiseau-mouche à queue fourchue 
(Ornismya furcata) sont, d’une part, un bec 
un peu plus allongé; les ailes aussi longues 
que la queue, celle-ci moins longue et moins 
fourchue; la plaque émeraude du devant du cou 
qui descend moins bas, et le bleu du thorax qui 
ne remonte point sur le dos pour former un col- 


* Mâle adulte ( pl. XXV ) : bec noir ; tout le dessus du corps, de- 
puis le front jusqu’au croupion, d’un vert-doré brillant ; la gorge et 
le devant du cou recouverts par une plaque émeraude; la poitrine, 
l'abdomen et les côtés d’un azur éclatant; les ailes brun-pourpré; 
la queue fourchue, d’un bleu d'acier foncé; bas-ventre gris-bru- 
nâtre , ainsi que les couvertures inférieures. Du Brésil. 


Le Ë 
Os. mouclr . supp 


Prétre pur. 


NS Ê IRI PIN IL IR 


Public par Arthus Bertrand. 


» < [2 
lemond unpres . 


PT 25: 


Tellard seup. 


DES OISEAUX-MOUCHES. 149 


lier sur le cou. Ces traits généraux sont suffisans 
pour conserver à notre espèce sa physionomie 
propre et caractéristique. 

Cet oiseau est long de trois pouces dix lignes, 
et, dans ces dimensions, la queue entre pour 
seize lignes et le bec pour neuf. Les ailes sont 
amples, élargies, et aussi longues que la queue. 
Celle-ci est médiocrement fourchue et composée 
de rectrices larges, assez fortes et obliques à leur 
sommet. Le bec est légèrement déprimé, droit et 
noir; les tarses, vêtus jusqu'aux doigts, sont 
bruns. Un riche vert-doré assez foncé colore le 
dessus de la tête et le cou, en s'étendant, sans 
changer de nuance sur le dos, les épaules et le 
croupion. Un brun uniforme et pourpré teint 
les ailes; un bleu d’acier intense et sans nuances 
qui s’affaiblissent, règne sur les rectrices en des- 
sus comme en dessous. Une plaque d’un vert- 
émeraude chatoyant s'étend du menton au bas 
du cou en devant, et s'arrête sur les jugulaires. 
Un bleu légèrement violätre, mais très éclatant, 
naît sous la plaque émeraude, et s'étend sur la 
poitrine, le ventre et les flancs. Le bas de la ré- 
gion abdominale est grisätre , mêlé de blanchâtre 
et de vert. Il en est de même des couvertures in- 
férieures. 

Cette espèce vient du Brésil. 


s 


Xe 


120 04 SUPPLÉMENT 


ARR RS SRB RD LS SENS SRE UR LULU RR LUE VUE URL EeSR LUE LVLLLLLLULEALELLEVTS 
* ù 
» 


(Pr. XXVI.) 


L’OISEAU-MOUCHE DE WIED . 


(ORNISMY A WIEDII. Lesson. TROCHILUS CYANOGENYS. Wied. ) 


Très voisin de l’Audebert, et surtout du Sa- 
phir-Émeraude, le Wied n’a que deux pouces dix 
lignes de longueur totale, et encore son bec est- 
il compris dans ces dimensions pour sept lignes 
et la queue pour neuf. Celle-ci, lorsqu'elle est 
ouverte, paraît être légèrement échancrée. Les 
rectrices sont toutes d'un bleu d'acier intense 
avec quelques reflets verts. Le bec est noir en 
dessus, et jaunâtre à la moitié de la mandibule 
inférieure. Il est assez robuste, et légèrement 
renflé à la pointe. Les ailes, aussi longues que la 
queue, sont minces, recourbées et brunes-pour- 
prées. Tout le plumage sur le corps et la tête 
brille d’un vert-cuivré éclatant. Un vert d’éme- 
raude s'étend de la base du bec à la région anale, 
qui est blanche; mais une teinte bleu-lapis règne 
sur la gorge et s’unit au vert du corps en se dé- 


* Mâle adulte ( pl. XXVI ): queue un peu échancrée, bleu d’acier, 
corps en dessus vert-cuivré brillant; en dessous vert d’'émeraude; 
gorge à reflets bleu lapis. Du Brésil. 


Oés. mouch. supp £ 


7 étre pt , 


LE VVIED. 


Publié par Arthus Bertrand. 


>» Ne 
femond émprest 


Coutant st 7/2 


DES OISEAUX-MOUCHES. 191 
gradant de manière à ne paraître que dans cer- 
taines positions. 

Cette jolie espèce, de petite taille, nous a été 
communiquée par M. le prince de Wied Neuwied, 
et nous avons cru devoir imposer à cet oiseau le 
nom si recommandable d’un voyageur célèbre 
qui a tant enrichi les sciences naturelles , et sur- 
tout l’ornithologie. Elle vit au Brésil. 


152 SUPPLÉMENT 


LR Re LR LR IR LR LRR LS LR VUE RL LL ELLE AE VUE LUS LULU LVL LE VLE LAVER LAS 


(Pz. XXWVIL ) 


L'ARSENNE, FEMELLE :. 


(ORNISMY A ARSENNII. Lesson.) 


L'oiseau-mouche Arsenne mâle adulte est d’une 
rare beauté, ainsi qu'on peut s’en convaincre par 
notre planche IX du tome ir. La femelle, au 
contraire, est disgraciée dans ses atours, ou du 
moins elle n’a point cette richesse et cette variété 


de parure qui rendent son époux si brillant et si 
coquet. 


L’Arsenne femelle a de longueur totale trois 
pouces deux à quatre lignes, et dans ces dimen- 
sions le bec entre pour sept à huit lignes. Ses 
ailes sont minces, recourbées, falciformes, brun- 
pourpré, et aussi longues que la queue. Celle-ci, 
légèrement échancrée au milieu, se compose de 
rectrices assez larges, d’un brun peu luisant, et 
terminées de blanc sale sur les côtés. Les deux 
moyennes sont vert-doré. La tête en dessus est 
grisatre; tout le plumage sur le corps, y compris 
les épaules, le croupion et les couvertures supé- 


* Femelle (pl. XXVIHI) : sommet de la tête gris; corps vert-cui- 
vré-rouge en dessus, gris en dessous, œillé sur le cou en devant; 
un trait blanc pur derrière les oreilles. Du Paraguay. 


Os. mouc}v. supp © PI NOT 


DISEAU: MOUCHE ARSENNE ;, Femelle. 


Publié par Arthus Bertrand. 


Bévalet pur emond. impres! Loutant soup 


DES OISEAUX-MOUCHES. 153 
rieures , est d’un vert brillant très métallisé à re- 
flets de cuivre rouge. Le devant et les côtés du 
cou sont blanchâtres, mais de nombreux points 
vert-doré occupent le centre de chaque plume 
écailleuse. Tout le dessous du corps est gris très 
clair, et du vert-doré s’y joint sur les côtés du 
thorax et sur les flancs. Ce qui distingue cette fe- 
melle est une tache oblongue d’un blanc pur qui 
règne sur la région auriculaire et que borde en 
dessous un trait brun. 

Le bec est jaunâtre et les tarses sont noirs. 

L’Arsenne paraît vivreau Paraguay, et non pas 
au Brésil, ainsi que nous l'avons diten décrivant, 
dans l’Æistoire naturelle des oiseaux-mouckhes , le 
mâle adulte. 


154 SUPPLÉMENT 


LR LIRE LE RR LORS SAR LS LVL UT ELU LUE UE RU L ILE LEE LUEUR LULU EL ULR LES NS QAR 


(Pc. XXVIIL ) 


L'ARSINOE, MALE ADULTE :. 


(ORNISMY A ARSINOE. Lesson.) 


Cet oiseau-mouche n’est pas sans analogie avec 
l'Amazili; mais c’est surtout avec l'Érythronote 
qu'il a de nombreux rapports de forme et de 
coloration, bien qu’il s’en distingue par des 
nuances assez nettes et assez tranchées. 

Long de trois pouces six lignes : le bec a sept 
lignes et la queue dix à douze. Les ailes sont 
amples, larges et aussi longues que la queue. 
Celle-ci est échancrée, et, par conséquent, un 
peu fourchue. Les rectrices qui la composent sont 
larges et arrondies à leur sommet. 

Le bec, un peu aplati, est très légèrement re- 
courbé et de couleur noire. Les tarses, un peu 
dénudés, sont bruns. Un vert assez foncé, mais 


* Mâle adulte (pl. XXVIII) : bec noir; tête, cou et manteau 
vert-doré; dos vert-cuivré-rouge; croupion violet; ailes ferrugi- 
neuses dans leur milieu ; gorge, devant et côtés du cou, thorax et 
haut du ventre d’un vert-émeraude très chatoyant ; ventre et flancs 
gris; région anale blanche; couvertures inférieures rousses et 
blanches; queue un peu fourchue , d’un riche violet-pourpré très 
brillant. De la Californie ? du Mexique. 


Os. mourh. supp © 


Prére pin 


L'ARSINOER, Adulte. 


Publié par Arthus Bertrand. 


Lemon unpres ! 


P1 28. 


Teulard seulp 


DES OISEAUX-MOUCHES. 155 


très métallisé, colore le dessus de la tête et du cou, 
les épaules et le manteau. Ce vert prend une teinte 
grise sur le milieu du dos, et s’efface sur le crou- 
pion pour laisser régner sans mélange un violet 
métallisé, brillant et très foncé. Tout le dessous 
du corps, à partir du menton jusqu’au haut de 
l'abdomen, est d’un vert d’émeraude très somp- 
tueux. Ce verts’étend sur les côtés du cou, et cha- 
toye comme une pierre précieuse sous les rayons 
de la lumière, et affecte les nuances du velours 
vert foncé lorsqu'il n’est point éclairé convenable- 
ment. Le ventre et les flancs sont gris-roussâtre. 
La région anale est d’un blanc pur, et les cou- 
vertures inférieures de la queue sont d’un roux 
vif avec quelques taches blanches. 

Les ailes diffèrent par leur couleur de celle des 
espèces connues. Un roux-ferrugineux teint les 
plumes secondaires et les primaires dans leur mi- 
lieu, tandis que les tiges sont noires, et que leur 
extrémité est brune-pourprée. La queue en des- 
sus est d’un pourpre-violet très riche et sans mé- 
lange, et en dessous d’un rouge-brun très foncé. 

Cet oiseau est du Mexique, et nous a été com- 
muniqué par M. Florent Prévost. 


156 | SUPPLÉMENT 


CLR SRE RE VE LATE LLLLE LATE VEUVE VIE LLR LE LUE LR ULE LI LIVE UGS AL LULVELILUES LAS 


(Ex XXIX{) 


L'ARSINOE , JEUNE AGE :. 


(ORNISMY A ARSINOE. Lesson.) 


Ce jeune oiseau est surtout caractérisé par son 
bec déprimé, aplati, élargi à la base. Il est rou- 
geâtre en dessus, blanchâtre en dessous et mar- 
qué de noir à sa pointe et sur ses bords. Un 
vert-doré brillant recouvre la tête, le dessus du 
cou , le dos, les épaules et le croupion. Un vert- 
émeraude brillant s'étend devant le cou à partir 
du menton. Le thorax est vert-doré, le ventre et 
les flancs sont gris-brunâtre, avec quelques teintes 
vertes. Les ailes sont uniformément d'un brun- 
pourpré, et la queue d’un rouge-brun ou marron 
légèrement liseré de noir, et à teintes faiblement 
cuivrées à l’extrémité. La région anale est blanche 
et les couvertures inférieures sont d’un roux fer- 
rugineux. Du Mexique. 


Jeune mâle ( pl. XXIX) : bec rougeâtre; tête, cou, dos, épaules, 
croupion vert-doré ; ailes brun-pourpré uniforme ; gorge et devant 
du cou vert-émeraude; thorax vert-doré; ventre brunâtre; cou- 
vertures inférieures roux-cannelle ou ferrugineux ; queue marron à 
reflets cuivrés. 


>| . 
Ous. mouch. supp 2 I . 20 : 


| I ON [RS S I NO ) Jeune ë 


Publiée par Arthus Bertrand 


; } L L "ol 
lretre pina Remond impres Coutant seulp 


Os. mouch 


Pretre pinæ 


. SUpp 


| | ENONRE 5 Male adulte. 


Publie par Arthus Bertrand . 


/emond umpr € 


PTe 


Teillard 


JOUA 


DES OISEAUX-MOUCHES. 157 


LABILELLTULE LOVE LLL LE ELLE LLELLEEVELVUTLLERLOLLULELLR LVRLLEELÈTLULLEÉS LUS 


CPL EX) 


L'OENONE, MALE ADULTE . 


(ORNISMY A OENONE. Lesson.) 


Cette gracieuse espèce d’oiseau-mouche paraît 
être très rare, Car nous n'avons Jamais rencontré 
qu'un seul individu monté sur un buisson, et 
qu'on expédiait à un amateur de la ville de Mar- 
seille. 

Long de trois pouces dix lignes, cet oiseau- 
mouche a les ailes pointues et étendues jusqu'aux 
deux tiers de la queue, qui est échancrée et dont 
les rectrices sont rétrécies et assez aiguës à l’ex- 
trémité. Le bec est noir, et un bleu violet très 
éclatant occupe toute la tête et s'arrête brusque- 
ment à la moitié du cou. Le dos, le croupion et 
les épaules sont d’un vert-doré frais et brillant, 
qui prend des reflets de cuivre rouge très vifs sur 
le croupion. Tout le dessus du corps est d’un 
vert-doré émeraude plus foncé que celui du dos. 
La région anale est blanche. Les ailes sont brun- 


\ Mâle adulte ( pl. XXX ) : tête et cou bleu-pourpré; corps vert- 
doré en dessus et en dessous ; queue très dorée et jaune-d’or et ver- 
meil. De la Trinité. 


153 SUPPLÉMENT 
pourpré, et la queue est en dessus jaune-vert- 
doré étincellant, tandis qu’elle est verte en des- 


| sous. 
Cette espèce habite la Trinité, une des îles 


Antilles. 


Ou. mouch. supp © 


Pretre’ puma”. 


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DISEAU=MOUCIE À RAQUETTES, Jeune àç 


2 


Publié par Arthus Bertrand. 


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DES OISEAUX-MOUCHES. 159 


CAVLLLL LES VAL LR LUE LVL VE VULLLE LUE LES VUR LOS LULU LE LUS LLVLLAR LED LL È LA RL US 
(PL. XXXI.) 


L'OISEAU-MOUCHE À RAQUETTES, 
JEUNE AGE :. 


(ORNISMY A PLATURA. Lesson , Ois.-Mouches, pl. XL, mäle adulte. ) 


L’oiseau-mouche à raquettes, bien connu des 
naturalistes par l'élargissement des deux rec- 
trices externes, devenu commun dans les collec- 
tions, n’a point de rapport, dans le plumage et 
dans la queue, avec le jeune âge que nous figu- 
rons pour la première fois. En ne les examinant 
point en détail, on serait en effet loin de soup- 
conner l’intime connexion qui ne fait qu'une 
seule espèce de deux manières d’être si dispa- 
rates, mais personne ne conservera le moindre 
doute à ce sujet, lorsque nous dirons que notre 
description repose sur l'examen de plusieurs in- 
dividus et sur des livrées formant le passage du 
jeune âge à l’état complètement adulte. 

L’individu de notre pl. XXXIIT nous a été 


: Vert-doré en dessus; thorax et ventre gris-roux ; deux mous- 
taches blanc pur ; un trait noir devant le cou ; queue arrondie, ter- 
minée de noir; les deux rectrices externes œillées de gris. De la 
Guiane. 


160 SUPPLÉMENT 


communiqué par M. Florent Prévost : il nous 
fournit encore une nouvelle preuve de la ten- 
dance qu'affecte la queue chez les jeunes oiseaux 
à conserver la forme arrondie. Nous avons aussi 
vu un individu qui n'a fait que passer sous nos 
yeux, et que nous n'avons pu faire figurer. En 
tout semblable à l’âge adulte, il offrait des rec- 
trices terminées en pointes, et les latérales beau- 
coup plus longues que les moyennes, mais gar- 
nies partout de barbes serrées et denses, qui 
cependant commencaient à se détacher de la tige 
vers l'endroit où se dessine la palette dans l’état 
normal. 

Notre jeune oiseau-mouche à raquettes a, au 
plus, deux pouces huit lignes de longueur totale. 
Son bec est droit, mince et noir, ainsi que les 
tarses. Les ailes, un peu moins longues que la 
queue, sont étroites, falciformes et d’un brun- 
pourpré. Sa queue est arrondie, à rectrices la- 
térales un peu plus courtes que les moyennes ; 
toutes sont grisätres en dessous dans leur plus 
grande étendue, et terminées par un ruban brun, 
excepté les deux plus externes qui ont à leur 
sommet une tache arrondie d’un gris clair. 

Le dessus du corps, à partir du front jus- 
qu'aux couvertures supérieures de la queue, les 
côtés du cou et du ventre sont d’un vert-doré 
peu brillant; un trait noir occupe longitudinale- 


DES OISEAUX-MOUCHES. 101 
ment le devant du cou, et deux moustaches blan- 
ches partent de la base du bec et s’élargissent en 
devant et au dessous de la région auriculaire. Le 
thorax, le ventre, le bas-ventre et les couvertures 
inférieures de la queue sont gris-roussâtre. 

L'oiseau-mouche à raquettes habite la Guiane. 


IT. II 


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F” 


162 SUPPLÉMENT 


LAS LAS + 8 SR LR LE LR LUE LR RS LAURE UE LAVI IS LIVRÉS TR LE IE LE ES RUE UBE LEE SES 252551 


(Pr. XXXIL.) 


L'OISEAU-MOUCHE AUX HUPPES D'OR, 
FEMELLE !. 


(ORNISMY A CHRYSOLOPHA. Lesson.) 


Cette jolie espèce d’oiseau-mouche a quatre 
pouces de longueur totale, et, dans ces dimen- 
sions, le bec entre pour six lignes et la queue 
pour deux pouces. Ses ailes sont très longues, 
minces, étroites, et s'étendent jusqu’au delà du 
milieu de la queue. Celle-ci se compose de rec- 
trices très étroites, très minces, à pointes mucro- 
nées, au nombre de dix ; les quatre moyennes très 
longues presqu'égales, les six autres très courtes 
étagées. Le bec, assez fort, médiocre, droit , à man- 
dibules aiguës, est noir. Une calotte verte-dorée 
recouvre le dessus de la tête en se mêlant au bru- 
nâtre des Joues et au roussâtre de la gorge, qui 
se termine en pointe en devant. Le haut de la 
poitrine et les côtés du cou sont d’un blanc de 
neige. Le ventre et les flancs, jusqu’au thorax, 


" Femelle (pl. XXXII ) : corps vert-doré en dessus; joues bru- 
nâtres; gorge roussâtre ; thorax blanc pur; ventre et flancs bruns; 
queue étagée. Du Brésil. 


Oes. mouch. supp! 


PS2 


DISRAU-MOUCHR AUX HUPPRS 


Pablie par Arthus Bertrand. 


Pretre pinar. /emond impres! 


D À OUR » Femelle 


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DES OISEAUX-MOUCHES. 103 
sont d’un noir-brun mélangé de gris. Le dos, les 
couvertures des épaules, le croupion, sont d’un 
vert-doré luisant. Les ailes sont pourprées. Les 
deux rectrices moyennes sont vert-doré en des- 
sus et terminées de noir; les latérales sont brunes 
à leur naissance, et d’un blanc de neige à leur 
extrémité. Elle vit au Brésil. 

L'individu que nous avons fait peindre se 
trouve dans la collection de M. Gui, habile pré- 
parateur de pièces anatomiques en cire. C’est l’oi- 
seau-mouche de Dufresne, 7rochilus Dufresnt, 
représenté pl XXV du tome 111 inédit des Or- 
seaux dorés de Vieillot. l'individu que nous 
avons figuré planche VIII de nos Oiseaux-Mou- 
ches comme du sexe féminin, est au contraire un 
jeune mâle sans parure, et c'est de cet âge que 
M. Vieillot avait fait une espèce sous la dénomi- 
nation de 7rochilus Prétrer. 


IT. 


104 SUPPLÉMENT 


LSI SRI LEE LEE ILE A LIVE SARA ALLER ER LRU SE LERLARVLLLLLLER LIRE EE RSS S 


PS © QUIL AN 


L'OISEAU-MOUCHE CORINNE, 
JEUNE AGE :. 


(ORNISMY À SUPERBA. Lesson, Ois.-Mouches , pl. II, mäle.) 


L’'oiseau-mouche Corinne. dans son jeune âge, 
ne diffère point notablement des individus com- 
plétement adultes. Son bec, long de seize lignes, 
est robuste, fort, très droit et d’un noir uni- 
forme. Tout le plumage sur le corps est vert-doré, 
et le bleu de la calotte de la livrée complète se dé- 
cèle par une légère teinte sur le front. Le blanc 
domine sur le croupion. Les ailes, plus longues 
que la queue, étroites et robustes, sont brun- 
pourpré. La queue est arrondie, composée de 
rectrices dont les mitoyennes sont vertes et les 
latérales brunes œillées de blanc à leur terminai- 
son. La gorge est d’un violet pourpré et doré peu 
brillant, que borde de chaque côté une raie 
blanche. Tout le dessous du corps est d’un gris 
fuligineux mêlé de verdâtre sur les flancs. Les 


* Jeune (pl. XXXIIL): corps vert-doré en dessus; front bleuä- 
tre; croupion blanc ; gorge violet-pourpré, bordée de blanc; corps 
gris fuligineux en dessous. De la Trinité. 


Oss, mouch. app! 


PE°53" 


Prétre pinæ ’ 


LA 


CORINNIE > Jeune 


Pablie par Arthus Bertrand 


Remond impres £: 


lillard seul . 


DES OISEAUX-MOUCHES. 169 
couvertures inférieures de la queue sont brun- 
vert et cerclées de blanc. Les tarses, assez ro- 
bustes et nus, sont bruns. 


L'individu que nous avons figuré provenait 
de la Trinité, et se trouve dans la collection de 


M. Gui. 


106 SUPPLÉMENT 


Re BR RS PR RE Re ER Re AR RE OR Te A/R EE ne A/R ET OR RE AE RE OR 
(Pz. XXXIV.) 


L'OISEAU-MOUCHE À BEC RECOURBÉ, 
JEUNE !. 


(ORNISMY A RECURVIROSTRIS. Lesson. ) 


Lorsque nous publiämes lÆistoire naturelle des 
oiseaux-mouches, nous ne connaissions point en- 
core en France l'individu singulier et anomal que 
M. Swainson avait figuré et décrit (pl. CV)d ans 
ses /llustrations de zoologie, sous le nom de 77ro- 
chilus recurvirostris, et nous nous empressämes 
de faire copier (n° XXXVII) la planche gravée 
de cet auteur pour faire jouir les amateurs fran- 
çais d’un oiseau-mouche aussi curieux que rare. 
Le plus vif intérêt se porta sur cette espèce, et 
bientôt aussi elle se présenta dans les diverses 
collections de la capitale. Déjà nous pouvons af- 
firmer en avoir vu six à sept individus se ressem- 
blant tous, et vêtus de la même livrée que l’oi- 
seau que nous figurons dans cette planche. Le 


‘ Mäle jeune (pl. XXXIV ): vert-doré en dessus; gorge éme- 
raude; ventre blanchâtre et grisâtre, vert-doré sur les flancs; 
queue arrondie, noire, verte er dessus, à teinte d’or -rouge poli 
en dessous. De la Guiane française. 


Ois .mouch. supp © Des 4 ; 


\ 


DISEAU - MOUCHE À BEC RECOURBR , Jeune age. 


Publie par Arthus Bertrand. 


« , 2 
Preare  pux Rermmorub unpr'es À Tullard cup. 


DES OISEAUX-MOUCHES. 107 


jeune de la pl. XXIV, que nous avons nommé 
Avocette, est le seul qui ait des caractères pro- 
pres; mais comme c'est un oiseau en mue, il est 
de toute impossibilité d'affirmer son identité avec 
le recurvirostris de M. Swainson, ou de pouvoir 
préciser par de bons caractères spécifiques son 
isolement. Nous devons dire cependant que l’in- 
dividu que nous décrivons en ce moment est 
jeune, et que, malgré sa livrée adolescente, il a 
presque toutes les teintes qui embellissent le male 
en vestiture complète. 

Cet oiseau-mouche, à bec retroussé vers le haut, 
habite les bois des petites montagnes qui entou- 
rent Cayenne, N'est-il pas étonnant que sa pré- 
sence dans nos collections et dans nos livres ne 
date que de quelques années , lorsqu'on voit cha- 
jour arriver de la Guyane-Française des peaux 
d'oiseaux par milliers ? Comment se fait-il qu’il ait 
été ignoré si long-temps, quand toutes les autres 
espèces de colibris ou d’oiseaux-mouches de cette 
contrée sont devenues en quelque sorte vulgaires 
dans nos musées ? 

L’oiseau-mouche à bec recourbé est long de 
trois pouces trois lignes. Le bec entre dans ces 
dimensions pour neuf lignes. 1l est noir, fort, un 
peu renflé en dessous, fortement recourbé, et ter- 
miné en pointe mince, déprimée et relevée; la 
surface dorsale de la mandibule supérieure est 


168 SUPPLÉMENT 


droite jusqu’au retroussement de la pointe. Le 
corps en dessus, depuis le front jusqu'aux cou- 
vertures de la queue, est d’un vert-bleu très mé- 
tallisé. La gorge, le devant et les côtés du cou 
Jusqu'au haut du thorax, sont d’un vert-émeraude 
brillant et chatoyant. Une ligne grise-brunätre 
coupe le ventre dans son milieu jusqu’à la région 
anale, qui est blanche. Les flancs sont vert-doré 
étincellant, de même que les couvertures infé- 
rieures de la queue. Les plumes tibiales sont blan- 
ches et les tarses sont noirs. 

La queue se compose de rectrices inégales, les 
latérales étant plus courtes que les moyennes. 
Elles sont en dessus vert-doré au milieu, puis 
bleues sur les côtés , mais en dessous toutes jouis- 
sent de l'éclat de l'or rouge le plus pur et le plus 
vif. 

Les ailes, minces, étroites, noir-pourpré, sont 
aussi longues que la queue. 

L'individu que nous figurons nous a été com- 
muniqué par M. Florent Prévost, et l'espèce vit 
aux alentours de Cayenne. 


> Zt 
Os. mouch. supp 9 PIS 


LA NOUNA:KOALI , 


Publié par Arthus Bertrand i 


>.‘ . " PTE 
Pretre Pur". lemond impres! Teillard e77/22 


DES OISEAUX-MOUCHES. 169 


LARERS LE 3 EL VE LAELARLLLLILUVLELLS LR R LEE LL RL UT LULA REVERS LEE LTLRLLLILLULLILT ES 


(PL. XXXV.) 


LA NOUNA-KOALI :. 


(ORNISMY A NUNA. Lesson. ) 


C'est près de l'oiseau - mouche Sapho que la 
Nouna-Koali doit prendre place, tant par ses 
attributs corporels que par la disposition, la 
forme de sa queue, et surtout par l’analogie de 
sa vestiture. Son nom est celui d’une vierge amé- 
ricaine dont le touchant souvenir restera parmi 
les amis de la littérature, grâce à la suavité des 
charmes dont s’est plu à l'embellir la plume de 
notre ami Ferdinand Denis ?. 

Ce gracieux oiseau-mouche est long de cinq 
pouces, et la queue seule entre pour près de trois 
pouces, tandis que le bec n’a que sept lignes. Les 
ailes, minces, faibles, et d’un brun-pourpré, 
n'atteignent que le tiers supérieur des rectrices. 
Celles-ci, au nombre de dix, sont remarquables 
par leur forme caractéristique, et par la dispo- 


* Mâle adulte ( pl. XXXWV ) : queue très fourchue, très étagée, 
à rectrices brunes, terminées de vert-bleu d’acier ; corps vert-doré 
en dessus , blanc en dessous mais œillé de vert. Du Chili. 

? Ismaël Ben Kaïzar ou la découverte du Nouveau-Monde, ro- 
man historique, Paris, 1829, D vol. in-12. 


2 


170 SUPPLÉMENT 


sition fortement étagée qu'elles présentent. Les 
six moyennes sont oblongues , arrondies ; les deux 
premières courtes, les troisième , quatrième, plus 
allongées, et les cinquième, sixième encore plus lon- 
gues ; les septième et huitième rubannées, droites, 
et les neuvième et dixième, ou les plus externes, 
dépassant les autres; elles sont étroites, à barbes 
très courtes sur leur bord externe, et légèrement 
déjetées ou contournées en dehors à leur extré- 
mité, qui est tronquée en demi-cercle. Toutes les 
rectrices moyennes sont brunes, excepté sur leur 
partie supérieure et terminale, où règne un vert- 
doré uni à du fer spéculaire brillant. Les septième 
et huitième rectrices sont d’un brun-pourpré uni- 
forme, et à leur pointe seulement apparaît un 
peu de vert-doré. Quant aux deux rectrices ex- 
ternes, elles sont brun-pourpré en dedans et à 
leur tiers terminal, sans presque de reflets vert- 
doré, mais un liseré gris-blanc occupe toute la 
longueur des ailes à leur bord externe. En des- 
sous toutes les rectrices sont brun-violet métal- 
lisé, mais les deux plus longues sont également 
liserées d’une bordure blanchâtre plus nette que 
sur la face supérieure. 

Le bec et les tarses sont d’un noir intense. Ces 
derniers sont robustes, assez forts et munis d’on- 
gles saillans. Un vert-doré de l’'émeraude brillante 
et pure colore toutes les parties supérieures du 


DES OISEAUX-MOUCHES 171 
corps et les couvertures des ailes. La base de ces 
plumes chatoyantes est d’un brun qui cesse à leur 
tiers supérieur. Tout le dessous de la gorge, à 
partir du menton jusqu’au ventre, est blanc, mais 
chaque plume blanche se trouve occupée à son 
milieu et à son bord terminal par une écaille 
ou œil arrondi d’un vert-doré émeraudin : sur 
la gorge et devant le cou, ces yeux sont nette- 
ment circonscrits ; 1ls le sont moins sur le ventre 
et sur les flancs. Les couvertures inférieures de la 
queue sont d'un marron assez vif, çà et là mar- 
queté d’or-vert. 

Cette belle espèce habite le Pérou. Les deux 
seuls individus que nous connaissions nous ont 
été communiqués par M. Canivet. Le premier, 
qui nous paraît être l’âge complètement adulte, 
est le type de la pl. XXXVI, et le deuxième, 
par quelques différences, nous paraît être un 
jeune âge. C’est ainsi que le dessus de la tête est 
d’un vert plus terne et presque grisätre, et que 
les grandes rectrices sont entièrement brunes 
sans trace de bordure blanche sur leur côté ex- 
terne, que le blanc du corps tire au roux sur le 
ventre, et que les taches vert-doré étaient moins 
arrêtées sur les flancs. A cela près, les mêmes par- 
ticularités de détails se représentaient sur l’un et 
l’autre individu. 


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à 172 SUPPLÉMENT 


ALI LALLLILELLE VILLE LILE LL RULVEL UE LES LES LOL LLE LOUE LUE LEUR VUVE LL ELLE LI EVER 
| Pr. XXXVI 
L. 1 . 


L'OISEAU-MOUCHE DUMÉRIL, 


ADULTE ft. 


| (ORNISMYA DUMERILII. Lesson.) 


“ Cette espèce intéressante d’oiseau-mouche, que 
nous a communiquée M. Canivet, habite les pro- 
vinces septentrionales du Chili, et a de grands 
rapports avec l’Amazili. 

L'individu que nous décrivons estlong de trois 
pouces huit lignes, et le bec seul a huit lignes ; 
les ailes sont élargies , aussi longues que la queue. 
Celle-ci, longue de quatorze lignes, est ample, 
presque rectiligne à son sommet. Le bec est droit, 
d’un jaune vif, excepté la pointe, qui est noire. 

k Les ailes sont gris peu luisant , et nullement brun- 

pourpré comme chez la plupart des espèces. Les 

rectrices, pointues et amincies au sommet, sont 
grises à teintes vert-doré légères et peu décidées. 
Tout le dessus du corps est d’un gris-brunâtre 


* Mäle adulte (pl. XXX VI) : corps gris, glacé de vert-doré en 
dessus ; bec jaune vif à pointe noire; gorge blanche œillée de vert- 
émeraude ; dessous du corps roux-cannelle ; une large tache blanche 
sur le bas du cou et le haut de la poitrine. Du Chili. 


LE DUMERIL, Adulte. 


Public par Arthus Bert rand - 


Pretre px . Lemond unpres! Teillard seulp 


DES OISEAUX-MOUCHES. 173 
très finement glacé de vert-doré, mais vert-doré 


peu apparent, à reflets peu brillans, et passant 
décidément au gris sur le croupion. Les épaules 
sont brunätre-roux. 

Le menton, la gorge et les côtés du cou et du 
thorax, sont garnis de plumes écailleuses d’un 
vert-doré assez vif, mais entre les squamelles il 
règne du blanc, interposé entre chaque écaille 
verte. Une tache ovalaire, occupant tout le de- 
vant du cou jusqu’à la poitrine, est d’un blanc 
pur. La poitrine, les épaules, le ventre et les 
flancs sont d’une teinte’ rouille intense. La région 
anale est blanche, et les couvertures inférieures 
de la queue , amples et longues, sont neigeuses. 
La queue en dessous est gris-blond. 

L’'oiseau-mouche Duméril rappellera aux amis 
de la science les nombreux travaux du savant 
dont il porte le nom. 


174 SUPPLÉMENT 


ISA IR RAR ES ee à RE ARE RD LAND A/R RE RE AR AR RE TR TE TE TE Te de 
( Pz. XXXVIL ) 


L'OISEAU-MOUCHE PARVULE, 
PRESQUE ADULTE !. 


(ORNISMY 4 CANIVETII. Lesson. ) 


Cet oiseau-mouche, de très petite taille, puis- 
qu'il a au plus trois pouces, nous à été commu- 
niqué par M. Canivet, dont il porte le nom, et 
auquel nous sommes redevables de plusieurs 
rares et beaux oiseaux décrits dans notre Cen- 
turie. Il vit au Brésil, et se distingue de toutes 
les espèces d’oiseaux-mouches à plumage vert- 
doré, par sa queue très étagée et fourchue, dé- 
passant à peine les ailes. 

Le bec de cet oiseau est court, très droit, lé- 
gerement renflé en dessous et a moins de sept li- 
gnes de longueur. La queue a quatorze lignes; les 
rectrices qui la composent sont étroites, minces, 
terminées en pointe un peu obtuse. Les deux 
moyennes sont courtes, arrondies; les latérales 


* Mâle presque adulte (pl. XXX VII ) : corps vert-bleu-doré en 
dessus ; gorge bleu-émeraude; poitrine et ventre vert-bleuâtre; rec- 
trices brun-bleuâtre terminées de blanc. Du Brésil. 


Ois.mouch.. supp Ÿ 


Prétre pinx 


LE PARVULE, Presque adulte. 


Public par Arthus Bertrand : 


Remond. umprex ! 


PL. 57. 


lellard scup 


DES OISEAUX-MOUCHES. 7 


sont successivement étagées entre elles jusqu'aux 


deux externes, qui sont les plus longues. Elles 
sont , en dessus, d’un brun-bleuâtre à peu près 
terne, que rend plus remarquable une large ta- 
che gris sale qui occupe toute l’extrémité de la 
rectrice. Le dessous est d’un noir-bleu un peu 
luisant, où apparaissent quelques reflets vert- 
doré. 

Les ailes sont gris-brun très peu pourpré, fal- 
ciformes, assez larges, et presque aussi longues 
que la queue. 

Les tarses sont noirs; le bec, rouge à sa base en 
dessus, puis noir, est jaune en dessous, excepté 
à la pointe qui est brune. 

Le dessus du corps, c’est-à-dire la tête, le 
cou, le dos, les épaules, le croupion et les cou- 
vertures supérieures de la queue, sont d’un 
vert-bleu-doré très brillant, à reflets émerau- 
dins. Cependant le front est presque en entier 
gris de cendres. 

Des plumes écailleuses gris de cendres sont 
aussi méêlées au vert-émeraude-doré et du plus 
vif éclat qui teint la gorge et le devant du cou. 
Ces plumes grises indiquent que l'oiseau n’est 
point complètement adulte. La poitrine et le ven- 
tre sont du vert-bleu le plus métallisé et le plus 
brillant, de même que les couvertures inférieures 
de la queue. La région anale est blanche. 


176 SUPPLÉMENT 

Nous n'avons vu qu’un seul individu adulte de 
cette jolie espèce, mais, la collection de M. Flo- 
rent Prévost possède les dépouilles de plusieurs 
Jeunes en plumage incomplet. 


Oùr.mouch. supp © 


Prétre pinr . 


PARV'UIL E > Jeune. 


Public par Arthus Bertrand. 


Remond unpres ! 


Hi dE 
Ÿ SA 


» 


DES OISEAUX-MOUCHES. 197 


LARLAR ILTLLLR LAS LL LR SUR LEUR LOS LL R LEE LR VLLE LE ES DES LED LE R GAL AVE DER DL D 
(Pr. XXXVIIL ) 


L'OISEAU-MOUCHE PARVULE, JEUNE". 


(ORNISMY A CANIVETII. Lesson. ) 


Dans la planche précédente, nous avons fait 
graver une figure d’oiseau-mouche encore non 


complètement adulte, mais cependant revêtu 


d’un plumage qui ne paraît plus susceptible de 
modification autre que de légères traces de gris à 
disparaître. Dans celle-ci nous donnerons un por- 
trait du jeune âge, qui nous fournira une con- 
naissance plus complète de l’intéressante espèce 
qui apparaît pour la première fois dans le do- 
maine ornithologique. Nous avons examiné plu- 
sieurs dépouilles de la livrée de jeune âge, en tout 
semblables les unes aux autres, dans les collec- 
tions de M. Florent Prévost. 

Le jeune Parvule a trois pouces de longueur 
totale, le bec compris pour un peu moins de sept 
lignes. Les ailes sont aussi longues que la queue, 
qu'elles dépassent un peu. Elles sont d’un brun 
plus bleuätre que pourpré. La queue est un peu 


1 Mâle jeune (pl. XXXVIIT) : vert-doré très brillant en dessus, 
gris-cendré en dessous; des écailles d’un vert teinté de bleu sur le 
cou en devant et chatoyantes. Du Brésil. 


IT 12 


178 SUPPLÉMENT 
fourchue, composée de rectrices larges, arron- 
dies, et terminées par une pointe anguleuse au 
sommet, et toutes d’un bleu-indigo métallisé très 
foncé. Les plus externes ont seulement sur leur 
bord de larges pointes de rouille. Les tarses sont 
jaunes et les ongles noirs. Le bec a la mandibule 
supérieure brune, l’inférieure cornée. 

Un vert frais, brillant et très doré, teint la tête, 
le cou, les épaules, le dos et le croupion; mais à 


ce vert se joint de très petites lignes rousses ,. 
dues à ce que chaque plume verte-émeraudine est 


frangée de roux. Les couvertures supérieures de 
la queue sont d’un vert-bleu très suave. 

Le dessous du corps est d’un gris-roussatre 
uniforme, seulement des parcelles de vert-doré 
s'y mêlent sur les côtés du cou et sur les flancs. 
La région anale est blanche, et les couvertures 
inférieures sont vertes, frangées assez largement 
de gris. 

Le devant du cou, à partir de la gorge jusqu’au 
haut du thorax, est recouvert par un large trait 
formé de plumes écailleuses très vivement métal- 
lisées, qui tranche sur le gris mat du dessous ‘du 
corps par des reflets vert-bleu très scintillant. Cet 
oiseau habite le Brésil. 


C PAS 


Ou. mouch. supp." 


DISRAU-MOUCRHIS PTRONDEILILIR , Livwée parfaite 


; at, ? ; 
À Premiere Remige tsolee 


Public par Arthus Bertrand 


* 
Bevalet purx lelard soulp 


Pure, 


S DES OISEAUX-MOUCHES. 179 


(PL. XXXIX ET DERNIÈRE. } 


LE CAMPYLOPTÈRE HIRONDELLE, 
COMPLÈTEMENT ADULTE *. 


(ORNISMY A HIRUNDINACEA. Lesson. ) 


La figure que nous avons publiée de l’oiseau- 
mouche Hirondelle, pl. XXV de notre premier 
volume, laisse trop à désirer pour que nous n’en 
reproduisions pas un type plus complet et plus 
adulte. Nous aurons d’ailleurs à rectifier notre 
description, car cette espèce appartient au sous- 
genre campyloptère par l'élargissement des ba- 
guettes de ses rémiges. Nous renvoyons, pour la 
synonymie , à ce que nous en avons déjà dit (p. xi] 
et 98 des Orseaux-Mouches ), en ajoutant que 
M. Vieillot en avait fait faire un portrait sous le 
nom de Zrochilus macrourus, dans la pl. XIV du 
tome nr inédit de ses Oiseaux dorés. 

L’individu que nous décrivons a sept pouces 
de longueur totale, et, dans ces dimensions, le 
bec entre pour dix à onze lignes et la queue 


* Mâle complètement adulte (pl. XXXIX ): tête et cou noir-bleu- 
azur très brillant; dos et ventre vert à reflets d’acier; queue très 
profondément fourchue , bleu d’acier. De la Guiane , du Brésil. 


12. 


4 


# 
+ 


180 SUPPLÉMENT 

pour trois pouces dix lignes. Celle-ci est profon- 
dément fourchue, composée de rectrices, d’au- 
tant plus larges, qu'elles sont plus intérieures, 
et qui s’amincissent graduellement, mais en lame 
triangulaire. Les barbes internes sont très lon- 
gues, tandis que les externes forment une rangée 
très courte. Ses rectrices sont d’un noir à reflets 
bleus en dessus, et d’un bleu d’acier très luisant 
en dessous. Les couvertures supérieures de la 
queue sont bleu-irisé de cuivre rouge, tandis 
que les inférieures sont d’un beau bleu de fer 
spéculaire chatoyant en vert. 

Les ailes sont beaucoup plus élargies que chez 
la plupart des espèces, et dépassent par leur ex- 
trémité le tiers supérieur de la queue. Leurs ré- 
miges sont larges, très recourbées, successive- 
ment étagées, mais les internes sont plus longues 
que chez la plupart des espèces. Les baguettes 
des trois premières sont aplaties, élargies et cou- 
dées ; mais la tige de la première est surtout con- 
sidérablement renforcée à partir de sa naissance 
jusqu’à son milieu ; cette partie, élargie et solide, 
est convexe, lisse en dessus, colorée et bru- 
nâtre, tandis qu'en dessous elle est aplatie et 
creusée par un sillon qui semble ja diviser en 
deux portions. La couleur générale des ailes est 
un brun clair légèrement pourpré. 

Le bec et les tarses sont noirs. Les bords des 


DES OISEAUX-MOUCHES. 181 " 


mandibules sont lisses, et les deux lamelles de 
la bifurcation de la langue sont larges, mem- 
braneuses, et couvertes à leur sommet de pa- 
pilles très développées. Cet organe annonce une 
grande perfection de gustation dans cet oiseau- 
mouche. Ces papilles sont longues, pectinées et 
rangées avec symétrie sur le bord mince de la 
lamelle ‘linguale. 

La tête, le cou, jusqu’à la poitrine, sont d’un 
bleu-violet des plus éclatans, mais souvent pa- 
raissent noirs, parce que chaque plume de ces 
parties est noir-mat à la base et bleu-violet seu- 
lement au sommet. Les épaules, le dos et le crou- 
pion sont brun-vert-doré à reflets bleu d'acier. 
Le ventre, les flancs, le bas de la poitrine et les 
couvertures inférieures, sont d’un vert-bleu très 
brillant. Les plumes de la région anale et les ti- 
biales sont d’un blanc pur. 

L’oiseau-mouche Hirondelle, devenu assez 
commun dans les collections, habite le Brésil, et 
aussi, dit-on, la Guiane. L’individu que nous 
avons fait figurer nous a été communiqué par 


M. Bévalet. 


_ 182 SUPPLÉMENT 
* 


2 tte st tnt tete de tt tt tete tu 


POST-SCRIPTUM. 


Mars, 1831. 


Nous extrairons de l’ouvrage de l'Anglais Beul- 
loch, intitulé : le Mexique en 1823, ou Relation 
d'un voyage dans la Nouvelle-Espagne *, les dé- 
tails les plus neufs et les plus curieux sur lhis- 
toire naturelle des oiseaux-mouches. C'est M. Beul- 
loch qui parle. 

« Aucun sujet de l’histoire naturelle, depuis la 
découverte de Colomb , n’a excité plus d’admira- 
tion que le petit favori de la nature, qui, avant 
ce temps, était inconnu dans l’Ancien-Monde. 
Quoiqu'il abonde principalement dans les régions 
chaudes, il est cependant répandu dans toutes 
les parties de l'Amérique et de ces îles, sous pres- 
que tous les climats; car on le trouve pendant 
les mois d'été jusque vers la baie d'Hudson et 
dans tout le Canada. Le capitaine Cook en a rap- 
porté de beaux individus de la baie de Nootka, 
et J'y ajoute maintenant plusieurs espèces nou- 
velles du plateau tempéré du Mexique et des bois 


® Traduction française, 2 vol. in-8°, Paris, 1824, Chapitre xx, 


pag. 254. 


DES OISEAUX-MOUCHES. 183 


dans le voisinage des montagnes neigeuses d'Ori- 


zaba, Popocatepet, etc. 

« On peut affirmer, sans crainte d'être contre- 
dit, que la nature, si féconde et si variée dans 
ses productions zoologiques, n'offre aucune fa- 
mille qui puisse être comparée, par l'élégance 
des formes, le brillant des couleurs, le nombre 
et la variété des espèces, avec celle-ci, la plus pe- 
tite des races emplumées. Dans mon ancienne 
collection, les espèces montaient à plus de cent, 
et tous les jours on en découvre quelques-unes 
de plus. À la Jamaïque, je me suis procuré la plus 
petite des variétés connues, dont la dimension 
est beaucoup au dessous de celle de labeille ; et 
au Mexique j'ai recueilli plusieurs nouvelles es- 


pèces dont les couleurs éclatantes brillent d'un 


lustre qui n’est surpassé par aucune de celles qui 
nous étaient déjà connues. 

« Comme l’histoire naturelle et les mœurs des 
nombreuses espèces qui composent cette singu- 
lière petite famille ne sont que peu connues, je 
l'ai observée avec toute l'attention dont je suis 
capable, afin de remplir quelques-unes des la- 
cunes qui restent dans les descriptions qu’on en 
a données. La première de ces petites créatures 
que j'aie jamais vue vivante était dans la cour de 
la maison de M. Miller, à Kingston, de la Jamai- 
que. I s'était établi sur une maîtresse branche 


% 


» 


134 SUPPLÉMENT 
d’un tamarin qui était planté fort près de la mai- 
son, et couvrait de son ombre une partie de la 
cour. Là, sans s'inquiéter du grand nombre de 
personnes qui passaient continuellement à peu de 
verges de lui, il restait paisible presque toute la 
journée. Il n’y avait sur l'arbre qu’un petit nom- 
bre de fleurs, et ce n’était pas la saison de la cou- 
vée; cependant l'oiseau gardait obstinément la 
possession de ce domaine , et sitôt qu'un autre oi- 
seau, même dix fois plus gros que lui, s’en appro- 
chait, il l’attaquait avec fureur, et, après l'avoir 
chassé, revenait toujours à la place qu'il avait 
coutume d'occuper, que l’on voyait dépourvue 
de feuilles dans l’espace d’environ trois pouces 
où l’oiseau-mouche perchait constamment. Je me 
suis souvent approché assez près de lui, obser- 
vant avec délices ses petites opérations de toilette 
quand il rangeait et huîlait ses plumes, en pré- 
tant l'oreille à ses notes faibles, simples et souvent 
répétées. J'aurais pu le prendre bien facilement ; 
mais je ne voulais point détruire un si intéressant 
visiteur, et qui m'avait donné tant de plaisir. 
Dans mes excursions aux environs de Kingston, 
je m'en procurai plusieurs de la même espèce et 
de ceux à longue queue noire, et quelques 
autres, spécialement celui que j'ai mentionné 
comme le plus petit que l’on ait encore décrit et 

qui à la plus belle voix de tous. 


# 

DES OISEAUX-MOUCHES. 185 

«Je passai plusieurs heures agréables dans l’em- 
placement autrefois occupé par le jardin botani- 
que de la Jamaïque, et, sous les arbres divers qui 
croissent à une hauteur prodigieuse, je vis quan- 
tité d'oiseaux curieux, parmi lesquels celui-ci 
était perché sur les plus hautes branches du chou- 
palmiste. Il faisait entendre son petit ramage 
plaintif au milieu du plus extraordinaire assem- 
blage de belles plantes exotiques et indigènes, et 
d'arbres natifs de l’île et étrangers, sur un sol 
jadis l’orgueil de la Jamaïque, qui n’est mainte- 
nant qu'une solitude abandonnée. Comme je l'ai 
remarqué, les individus de cette charmante fa- 
mille sont dispersés à travers tout le Continent 
américain et ses îles, chaque canton et chaque 
île produisant ses espèces particulières. Près de 
Kingston je n'en trouvai que quatre, toutes con- 
nues des naturalistes, Mais au Mexique , elles sont 
extrémement nombreuses, et la plupart nouvelles 
ou non décrites. À mon arrivée, il était difficile 
d’en trouver un seul dans les environs de la ca- 
pitale ; mais dans les mois de mai et de juin, ils 
se montraient en quantité au jardin botanique, 
dans le centre de la ville; et, pour une légère ré- 
compense, des Indiens m'en apportèrent plu- 
sieurs vivans. J'en avais à peu près soixante-dix 
en cage, que je conservai pendant quelques se- 
maines à force d’attentions et de soins; et, si 


[2 Ca 


1660 ‘2 SUPPLÉMENT 


d’autres occupations ne m'avaient détourné de 
ces soins nécessaires, je ne doute point qu’il m'eût 
été possible de les apporter vivans en Europe. Ce 
qu'on raconte de leur fierté farouche et de leur 
désespoir quand ils sont pris, qui leur fait frap- 
per la tête Jusqu'à se tuer contre les barreaux de 
leur cage, n’est pas réel : aucun oiseau ne s’ac- 
commode plus vite de sa nouvelle situation. Il est 
vrai qu'ils plient rarement leurs ailes ; mais on ne 
les voit jamais se frapper contre la cage ni contre 
les vitres. Ils restent comme suspendus en Pair 
dans un espace seulement suffisant pour mouvoir 
leurs ailes, et l'espèce de bourdonnement qu'ils 
font entendre provient entièrement de la surpre- 
nante vélocité avec laquelle ils exécutent le mou- 
vement imperceptible par lequel ils se soutiennent 
pendant plusieurs heures de suite. Dans chaque 
cage j'avais placé une petite coupe de terre rem- 
plie d’eau et de sucre mêlés en consistance de si- 
rop léger, dans lequel trempaient diverses fleurs, 
principalement la corolle jaune en forme de clo- 
che, du grand aloës, dont le pédoncule proche de 
la tige étant coupé, permettait au liquide de 
pencher dans la fleur où le petit prisonnier plon- 
geait à tout moment sa langue fourchue et lon- 
gue, et la retirait chargée de sucs. Cette action , 
de même que toutes celles des oiseaux-mouches, 
se faisait en général en volant; mais quelquefois 


[1 


+. ‘4 
DES OISEAUX-MOUCHES. 107 
ils descendaient sur la fleur , et, perchés sur les 
bords des pétales, ils pompaient le liquide mu- 
cilagineux. 

« Il est probable que ces animaux vivent d’in- 
sectes, du moins je me suis assuré qu’un grand 
nombre se nourrit de cette manière en les obser- 
vant attentivement dans le jardin botanique de 
Mexico, lorsqu'ils poursuivaient leurs petites 
proies, et dans le jardin de la maison où Je de- 
meurais à Themascaltepec : là je vis un oïseau- 
mouche prendre possesion d’un grenadier pen- 
dant une journée entière, et attraper tous les 
petits papillons qui venaient sur Îles fleurs. 

« Les naturalistes ont été dans l'erreur quand 
ils ont affirmé que ces oiseaux vivent entière- 
ment de la substance saccharine contenue dans 
les fleurs, car je les ai vus très souvent prendre 
des mouches et d’autres insectes au vol; et en les 
disséquant, j'en ai trouvé dans leur estomac. 

«Il est certain qu’en leur fournissant une quan- 
tité suffisante de cette nourriture, du sirop et du 
miel, on pourrait les conserver dans de grandes 
cages; celles avec lesquelles j'ai fait mon expé- 
rience étaient trop petites. 

«Quoique, de même que le rouge-gorge et d’au- 
tres oiseaux d'Europe, ils soient, dans l’état de 
nature , extrèmement tenaces pour empècher que 
les individus, même de leur espèce, ne s’intro- 


“ 


4 


+ «” 


103 SUPPLÉMENT 

duisent dans leurs domaines, lorsqu'ils étaient 
en captivité et que l’on enfermait avec eux des 
oiseaux de différentes sortes, je n’ai jamais ob- 
servé qu'ils fussent disposés à quereller, mais 
j'ai vu les plus petits prendre des libertés sur- 
prenantes avec ceux qui avaient quatre ou cinq 
fois leur volume. Par exemple, quand la perche 
était occupée par l’oiseau-mouche à gorge-bleue, 
le Mexicain étoilé, véritable nain en comparaison 
du premier, s’établissait sur le long bec de celui-ei 
et y demeurait pendant plusieurs minutes, sans 
que son compagnon parut s’offenser de cette fa- 
miliarité. 

«La maison dans laquelle je résidai pendant 
quelques semaines, à Xalapa, lors de mon retour 
à la Vera-Crux, n'avait qu'un étage; et, comme 
la plupart des maisons espagnoles, elle entourait 
un petit jardin et le toit avançant de six ou sept 
pieds au de là du mur, couvrait un chemin qui 
régnait tout le long de la maison, en laissant un 
très petit espace entre les arbres qui croissaient 
au milieu du jardin, et les tuiles. Des araignées 
avaient filé des toiles innombrables (qui s’éten- 
daient du bord des tuiles jusqu'aux arbres) si 
compactes qu’elles avaient l'apparence d’un nid. 
J'ai observé maintes fois, avec un extrême plaisir, 
les pélerinages de l’oiseau-mouche à travers ces 
abyrinthes et l'air de précaution avec lequel il 


DES OISEAUX-MOUCHES. 189 
s’enfonçait entre les toiles en cherchant à se saisir 
des mouches qui y étaient enveloppées. Cepen- 
dant, comme les grosses araignées ne cédaient 
point leur butin sans combat, l’envahisseur se 
trouvait souvent forcé à la retraite. La proximité 
où J'étais du théâtre de ces évolutions me per- 
mettait de les examiner avec la plus grande exac- 
titude. L'oiseau agile faisait une ou deux fois le 
tour de la cour en volant, comme pour recon- 
naître son terrain, puis il commençait son atta- 
que en se glissant doucement sous les rêts de 
l'insecte rusé, et saisissant par surprise les plus 
petites mouches prises ou celles qui s'étaient le 
plus affaiblies en se débattant. Mais en remontant 
les trappes angulaires de l’araignée, il fallait qu'il 
usàt de beaucoup de prudence et de dextérité. 
Souvent 1l avait à peine l’espace nécessaire pour 
le mouvement de ses petites ailes, et la moindre 
déviation aurait pu l’envelopper lui-même dans 
les piéges de la machine compliquée et causer sa 
perte. Il n’osait envahir ainsi que les travaux des 
petites araignées , car les grosses se mettaient en 
devoir de défendre leur petite citadelle; quand 
l’assiégeant fondait sur elle, comme un rayon du 
soleil, sa trace ne pouvait être distinguée que 
par la réflexion lumineuse de ses brillantes cou- 
leurs. L'oiseau employait généralement dix mi- 
nutes à son excursion , ensuite il allait se reposer 


190 SUPPLÉMENT 

sur les branches d’un avocatier, présentant au s0- 
leil sa poitrine rouge étoilée qui brillait alors de 
tout le feu des rubis et surpassait en éclat les 
diadèmes des monarques de l'Europe, pour les- 
quels les restes empaillés de ces petits diamans- 
plumes, tels qu’on les voit dans les musées, sont 
des objets d'admiration. Toutefois, ceux qui ont 
pu les contempler vivans, déployant au soleil 
leurs jolies huppes mouvantes, les plumes du 
cou et leur queue, à la manière des paons, ne 
pourraient les regarder avec plaisir sous leurs 
formes mutilées. J’en ai préparé environ deux 
cents exemplaires avec tout le soin possible, ce- 
pendant ce ne sont que des ombres de ce qu’ils 
étaient en vie. La raison en est évidente. Les 
côtés des lames ou fibres de chaque plume étant 
d’une couleur différente de celle de la surface, 
changent quand elles sont vues dans une direc- 
tion oblique ou de face; et comme chaque lame 
tourne sur l’axe du tuyau de la plume, le moin- 
dre mouvement de l'oiseau vivant produit des 
variations dans les couleurs et présente subite- 
ment les teintes les plus opposées. Ainsi, l’oiseau- 
mouche de Nootka change la couleur de sa gorge 
quand il ouvre ses plumes de l'orange le plus 
vif en vert tendre : l’oiseau-mouche à gorge de 
topaze fait la même chose, et le Mexicain étoilé 
passe du cramoisi brillant au bleu. 


: int 


DES OISEAUX-MOUCHES. 101 

«Les deux sexes, dans plusieurs espèces, ont un 
plumage très différent, à tel point qu'il est très 
difficile de les reconnaître. Le mâle et la femelle 
du Mexicain étoilé n’auraient pu être connus si 
on ne les avait vus constamment ensemble, et si 
la dissection n'avait prouvé qu'ils étaient en 
effet de la même espèce. Ils couvent au Mexique 
en juin et Juillet, et leur nid est un bel exemple 
du talent architectural de ces oiseaux ; il est con- 


struit avec du coton ou le duvet des chardons, 


auquel est fixé à l'extérieur, par le moyen de quel- 
que substance glutineuse, un lichen blanc et 
plat assez semblable au nôtre. 

«La femelle pond deux œufs parfaitement blancs 
et très gros, en proportion de la dimension de 


son corps. Les Indiens m'ont dit que ces œufs 


étaient couvés trois semaines par le mâle et la 
femelle alternativement. Pendant qu'ils élèvent 
leurs petits, ils attaquent indistinctement tous 
les oiseaux qui approchent de leur nid. Quand 
ils sont sous l'influence de la colère ou de la 
crainte, leurs mouvemens sont très violens et 
l'œil ne peut suivre leur vol aussi rapide qu’une 
flèche. L'on entend quelquefois le son perçant 
du battement de leurs ailes, sans apercevoir l’oi- 
seau ; et cette vélocité les conduit à leur perte en 
annonçant leur approche. Ils attaquent les yeux 
des autres oiseaux, et leur bec, pointu comme 


192 SUPPLÉMENT DES OISEAUX-MOUCHES. 
une aiguille, est une arme vraiment dangereuse. 
La jalousie en fait de véritables petites furies ; 
leur gosier s’enfle, leur huppe, leur queue, 
leurs ailes s'étendent; ils se combattent en l'air 
avec acharnement, en poussant une sorte de son 
aigu, jusqu'à ce que l’un des rivaux gise exté- 
nué sur la terre. J'ai été témoin d’un combat sem- 
blable près d'Octumba, pendant qu’il tombait 
une pluie, dont chaque goutte me semblait ca- 
pable de terrasser les petits guerriers. 

«Pour dormir ils se pendent souvent par les 
pieds, la tête en bas, à la manière de certains 
perroquets. 

« Ces oiseaux étaient les favoris des anciens 
Mexicains. Leurs plumes servaient d’ornemens 
pour les superbes manteaux du temps de Monté- 
zuma, et à faire les peintures en broderies tant 
vantées par Cortès. Leur nom signifie, dans la 
langue primitive du pays, rayons ou cheveux du 
soleil; les dames indiennes en font encore une 
sorte de parure pour les oreilles. » 


FIN DU SUPPLÉMENT DES OISEAUX-MOUCHES. 


LAS LL LULELLE LES LUE LR LLS LR LE LVL E LUS LUE LAS LV E LUE LL ELLE LE LE LUS LAURE ES 


TABLE NOMINALE 


DES COLIBRIS 


DÉCRITS ET FIGURÉS DANS CE VOLUME. 


Dédicace. 

Préface de l’auteur. 

Généralités sur les Colibris. 

. Le Ramphodon tacheté, pl. I. 

Le colibri Topaze, mâle adulte, pl. IL. 
— variété, pl. IIL. 

— jeune, pl. IV. 

— femelle, pl. V. 

Le colibri à brins blancs, mâle, pl. VI. 
— femelle, pl. VII. 

Le colibri Terne, pl. VIII. 

— à ventre roussâtre, pl. IX. 

Le colibri Grenat, pl. X. 

Le colibri Cyanure, màle, pl. XI. 

Le colibri Haïtien , mâle, pl. XII. 

— jeune, pl. XII cs. 

Le colibri à plastron noir, mâle adulte, pl. XIII. 
— jeune adulte, pl. XIIL Bs. 

— jeune, pl. XIV. 

Le colibri à cravate verte, jeune, pl. XV. 


Le colibri Hausse-Col doré, mâle adulte, pl. XVI. 


— femelle, pl. XVII. 

— jeune femelle, pl. XVIII. 

— jeune mâle, pl. XIX. 

Le colibri Caraïbe, mäle adulte, pl XX. 
Le colibri Hirsute, adulte, pl. XXI. 

Le colibri Ruficol, pl. XXII, 


P9GÉ 


ut À 


Le colibri simple, pl. XXIIL page 


Le colibri de Prévost, pl. XXIV. 87 
Détails anatomiques, pl. XXV. 89 
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TABLE NOMINALE 
DES OISEAUX-MOUCHES 


DÉCRITS ET FIGURÉS DANS LE SUPPLÉMENT. 


L'oiseau-mouche Zémès, mâle, pl. I. page 100 
L’Audenet, mâle adulte, pl. IL. 102 
L'Anaïs, mâle adulte, pl. III. 104 
L’oiseau-mouche Chrysure, mâle adulte, pl. IV. 107 
— à couronne violette, femelle, pl. V. 109 
— modeste, variété tachetée, pl. VI. I11 
— Anna, jeune, pl. VII. 113 
— Clémence, femelle, pl. VIII. 11) 
— barbe-bleue, jeune adulte, pl. IX. 117 
— jeune, pl. X. 119 
Le Sasin, jeune, pl. XI. 121 
— deuxième année, pl. XII. 123 
— iroisième année, pl. XIIL. 124 
Le Tricolore, pl. XIV. 12) 
Le Campyloptère pampa, pl. XV. 127 
Le Langsdorff, jeune, pl. XVI. 129 
L’oiseau-mouche à calotte d'azur, adulte, pl. XVII. 132 
— jeune, pl. XVIII. 134 
Le Plumet bleu, ou l’oiseau-mouche Delalande, jeune, 

pl. XIX. 136 
L’Améthyste, presque adulte, pl. XX. 138 
— jeune, pl. XXI. 141 
— plus âgé, pl. XXII. 142 
L'Ourissia, ou le Vérazur , jeune, pl. XXIIT. 143 
L'oiseau-mouche Avocette, pl. XXIV. 145 
L'Ériphile, pl. XXV. 148 


Le Wied, pl. XX VI. 190 


196 TABLE 


L’Arsenne, femelle, pl. XX VII. 
L’Arsinoë, mâle adulte, pl. XXVIIL. 

— plus jeune, pl. XXIX. 

L'OEnone, mâle adulte, pl. XXX. 
L’oiseau-mouche à raquettes, jeune, pl. XXXI. 
— aux huppes d’or, femelle, pl. XXXII 
— Corinne, jeune, pl. XXXIII. 

— à bec recourbé, jeune, pl. XXXIV. 
La Nouna-Koali, pl. XXX V. 

Le Duméril, adulte, pl. XXX VI. 

— Parvule, presque adulte, pl. XXX VI. 
— jeune, pl. XXX VIII. 


— Hirondelle, dans sa livrée complète, pl. XXXIX. 


Post-scriptum > 


FIN DE LA TABLE DU SUPPLÉMENT AUX OISEAUX-MOUCHES. 


RU. 75 37 


page 1952 


154 
156 
157 
159 
162 
164 
166 
169 
172 
174 
177 
179 


182 


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